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Visite éclair de Kouchner à Bamako pour obtenir la libération d'un otage français

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a été reçu lundi par le président malien, Amadou Toumani Touré, avec qui il s'est entretenu du cas de Pierre Camatte (photo), l'otage français qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique menace d'exécuter.

AFP - Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a effectué lundi soir une visite de quelques heures à Bamako où il a été reçu par le président malien Amadou Toumani Touré, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon un responsable malien requérant l'anonymat, cette brève visite du ministre français des Affaires étrangères était consacrée aux "négociations pour la libération de l'otage français" que la branche maghrébine d'Al-Qaïda menace d'exécuter.

M. Kouchner n'a fait aucune déclaration à la presse à son arrivée à l'aéroport de la capitale malienne vers 19H30 (locales et GMT). Il ne s'est pas non plus exprimé au moment de son départ, vers 22H30.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a simplement confirmé lundi soir que M. Kouchner devait "rencontrer le président du Mali" à Bamako.

A l'issue de leur entretien, une source malienne proche de la rencontre a indiqué à l'AFP: "M. Kouchner a demandé au Mali de tout faire pour obtenir la libération du Français Pierre Camatte. De son côté, le Mali a souligné le rôle déterminant que doit jouer l'Algérie dans l'affaire".

"Il y a urgence. Les ravisseurs demandent que ça aille vite, sinon la vie de l'otage français est en grand danger", a déclaré le même responsable malien.

Pierre Camatte a été kidnappé le 26 novembre à Ménaka, une ville du nord-est désertique du Mali.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retient en otages six Européens au Mali, avait menacé le 10 janvier d'exécuter cet otage français, si quatre combattants islamistes détenus au Mali n'étaient pas libérés avant le 30 janvier. Mais Aqmi avait finalement repoussé à une date indéterminée cet ultimatum qui expirait dans la nuit de samedi à dimanche.

La menace d'assassinat de l'otage est prise d'autant plus au sérieux qu'Aqmi avait annoncé, en juin, avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.

Le rapt de Pierre Camatte au Mali avait été suivi des enlèvements en Mauritanie de trois Espagnols, le 29 novembre, et de deux Italiens, le 18 décembre.

Dimanche soir, lors d'une émission organisé par TV5Monde, RFI et Le Monde, M. Kouchner avait déclaré ne pas avoir de nouvelles de Pierre Camatte.

"Je n'en ai pas et si j'en avais, je ne vous les donnerais pas", a-t-il dit. "C'est une affaire extrêmement sérieuse".