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Publié le : 01/10/2024 - 07:47

A la Une de la presse, ce mardi 1er octobre, le discours de politique générale de Michel Barnier, aujourd’hui, à l’Assemblée. Des mesures potentiellement "explosives" sont attendues, alors que les propos sur l’immigration et l’Etat de droit de son ministre de l’Intérieur font des vagues. Le gouvernement français envie probablement le gouvernement irlandais, qui se prépare à annoncer de nouveaux excédents budgétaires record... La retraite internationale de "Grizou". Et les galets d’Etretat.

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A la Une de la presse, le discours de politique générale de Michel Barnier, aujourd’hui, à l’Assemblée. Le nouveau Premier ministre ne se soumettra pas à un vote de confiance, faute de majorité.

"Barnier à l’heure des choix" : Le Figaro espère que le chef du gouvernement ne "s’éloignera" pas de ses "convictions" - entendez de droite, surtout en matière de fiscalité et d’immigration. Le journal assure que "continuer sur la pente glissante du "en même temps", entre fermeté et humanité, serait un pari perdant". Michel Barnier, que Libération voit cerné par l’extrême droite, par la gauche et même par "certains ténors de sa coalition" - d’où la Une sur "le discours d’une proie", par opposition au "discours d’un roi".

Le Parisien/Aujourd’hui en France annonce, lui, un "choc fiscal" de 15 à 18 milliards d’euros pour "répondre à l’urgence budgétaire", un déficit à 6% du PIB, et des mesures potentiellement "explosives" comme le triplement de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus ou la surtaxe sur les entreprises. L’Humanité, le journal communiste, dénonce "un projet de compression des dépenses sociales et de soutien aux grandes entreprises", contre lequel plusieurs syndicats appellent à manifester aujourd’hui. Une "riposte sociale" contre "l’austérité". Enfin, La Croix fait état des inquiétudes des défenseurs de l’environnement, qui craignent que la transition écologique ne fasse les frais des économies attendues.

Sur l’immigration, le nouveau ministre de l’Intérieur affirme qu’elle "n’est pas une chance" pour la France et que l’Etat de droit "n’est pas intangible ni sacré". Ces déclarations du très droitier Bruno Retailleau provoquent l’indignation, y compris chez les macronistes. "Jusqu’où Retailleau peut-il aller?" : L’Opinion rappelle que si le ministre veut durcir la politique migratoire, comme il le proclame, il va avoir besoin du soutien, justement, des macronistes et a donc tout intérêt à ne pas trop les heurter. La gauche, évidemment, est vent debout. Libération voit Bruno Retailleau "sur la mauvaise pente", en pleine "dérive sous l’œil pour l’instant impassible de Michel Barnier". Les déclarations du ministre de l’Intérieur font des vagues jusqu’en Belgique, où Le Soir critique des propos "à la sulfateuse". "Moins d’un mois après (l’installation de Michel Barnier) à Matignon, c’est des rangs de sa propre coalition qu’il peut aussi craindre la censure", prévient le journal.

Michel Barnier, qui envie probablement son homologue irlandais, puisque celui-ci présente aujourd’hui un budget excédentaire pour la troisième année consécutive. Cette rareté dans un paysage européen globalement morose n’a pas échappé à Politico. "L’Irlande a un problème que tout le monde aimerait avoir : comment dépenser les 14 milliards d’euros gagnés contre Apple" - les quelque 14 milliards d’arriérés d’impôts que la Cour de justice de l’UE a récemment condamné Apple à verser à l’Irlande. 14 milliards, qui s’ajoutent aux 9 milliards d’excédent déjà engrangés cette année grâce aux recettes fiscales versées par les nombreuses multinationales installées en Irlande. L’annonce du budget prend la tournure d’une distribution de Noël avant l’heure : The Irish Times annonce ce matin, entre autres, le triplement de la prime de naissance, des réductions d’impôts, une augmentation des retraites ou encore la gratuité des manuels scolaires. L’Irlande, jadis l’un des pays les plus pauvres d’Europe se retrouve, désormais, face à des problèmes de riches : comment bien dépenser cette manne financière. The Irish Times, toujours, accuse le gouvernement de ne pas avoir de projet "cohérent et clair" sur la façon de gérer tout cet argent.

Le problème, c’est que le Père Noël n’existe pas, et que ce succès vient pour partie d’argent "détourné" du reste de l’Europe. Le Monde cite l’association de lutte contre l’évasion fiscale Tax Justice Network, qui estime que les multinationales ont transféré artificiellement vers l’Irlande, en 2021, plus de 116 milliards d’euros de profits, soit 28 milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour les autres pays de l’Union européenne, dont près de 3 milliards pour la France. Le manque à gagner global est d’autant plus considérable que ces multinationales profitent aussi d’une imposition irlandaise plus faible et ne versent sur ces bénéfices transférés en Irlande que 11,5 milliards d’euros d’impôts.

On ne se quitte pas là-dessus. Considéré comme l'un des footballeurs les plus talentueux au monde, et l'un des mieux payés, d’ailleurs, Antoine Griezman, le troisième joueur le plus capé de l’histoire des Bleus prend sa retraite internationale et L’Equipe a "le cœur gros". Le quotidien sportif, aussi dithyrambique qu’inconsolable, ne se remet pas de ce "dernier coup de Grizou". Antoine Griezman, qui aura donc un peu plus de temps pour aller ramasser des galets sur la plage - ou pas.

Transition diabolique vers ce papier sur la fâcheuse tendance qu’ont les promeneurs à Etretat, les célèbres falaises de Normandie de ramasser des galets : 400 kg de galets, en moyenne, y seraient volés chaque jour. Ces larcins, évidemment, nuisent à l’écosystème et sont d’ailleurs passibles de 1500 euros d’amende. Heureusement, il arrive que certains voleurs soient pris de scrupules. D’après nos confrères de France Info, une touriste aurait renvoyé son butin à une association d’Etretat… 15 ans après les faits. Une histoire qui rappelle celle qu’on a racontée dans la Revue de presse il y a peu de temps, d’un buraliste du Gard qui avait reçu une lettre d’excuses et 50 euros d’un homme qui lui avait volé des bonbons quand il était enfant. Faute réparée totalement pardonnée?

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