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Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, une vie dans la clandestinité
Le puissant chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, vit dans la clandestinité depuis des années pour échapper à Israël. L'armée israélienne a annoncé, samedi, avoir "éliminé" le chef du mouvement islamiste dans une frappe sur le quartier général de l'organisation à Dahieh, dans la banlieue sud de Beyrouth.

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 "Hassan Nasrallah est mort". Après une nuit d'incertitude quant au sort du chef du Hezbollah, l'armée israélienne a annoncé, samedi 28 septembre, avoir tué le leader chiite libanais dans la frappe qui a ciblé le QG du mouvement pro-iranien, dans son bastion de la banlieue sud de Beyrouth, la veille.

Le Hezbollah n'a pour l'instant pas confirmé ou démenti l'annonce israélienne.

Ennemi juré d'Israël, le chef du Hezbollah n'est plus apparu que rarement en public depuis la guerre qui a opposé son mouvement à l'armée israélienne à l'été 2006, et son lieu de résidence est tenu secret.

Il reçoit cependant des visiteurs dont les chefs de formations palestiniennes alliées à sa formation, qui publient les photos des rendez-vous.

Les journalistes et personnalités qui le rencontrent affirment être conduits par le Hezbollah dans des voitures aux rideaux épais, et avec des mesures de sécurité renforcées, dans un endroit non identifiable.

Hassan Nasrallah prononce toutefois régulièrement des discours retransmis en direct, auquel tout le pays est suspendu.

Âgé de 64 ans, il est l'homme le plus puissant du Liban, décidant de la guerre ou de la paix dans le pays, à la tête d'une impressionnante milice lourdement armée.

Cet homme de religion fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité parmi ses fidèles, notamment au sein de la communauté musulmane chiite dont il est issu.

Il est le chef charismatique du Hezbollah depuis 1992, lorsqu'il succède à Abbas Moussaoui, aussi assassiné par Israël. Depuis, il a patiemment fait évoluer le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, en une force politique incontournable, représentée au Parlement et au gouvernement.

Dans le même temps, il développe l'arsenal de sa formation, qui selon lui compte 100 000 combattants, et dispose de puissantes armes, dont des missiles de haute précision.

"Victoire divine" 

Le Hezbollah est la seule formation à avoir conservé ses armes à la fin de la guerre du Liban (1975-1990) au nom de la "résistance contre Israël", dont l'armée s'est retirée progressivement du pays jusqu'à en évacuer, en mai 2000, le sud, après 22 ans d'occupation.

Au fil des affrontements entre ses hommes et l'armée israélienne, Hassan Nasrallah a consolidé sa stature, et gagné le respect avec la mort, en 1997, de son fils aîné Hadi au combat.

La guerre de l'été 2006 avec Israël, qui a duré 33 jours, et qui a causé la mort  de 1 200 Libanais, en majorité des civils et de 160 Israéliens, des militaires pour la plupart, lui a permis d'afficher la puissance de son mouvement, ses combattants tenant tête à l'armée israélienne.

Hassan Nasrallah a proclamé à la fin de cette guerre une "victoire divine" et y a gagné un profil de héros dans le monde arabe. Mais au Liban, il s'est mis à dos plusieurs camps, lorsque son parti a été accusé d'être impliqué dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri en 2005, puis lorsque ses hommes armés ont pris brièvement le contrôle de la capitale en mai 2008.

Rôle régional 

Hassan Nasrallah a accru son influence non seulement au Liban, mais aussi dans la région.

En 2013, il a annoncé être intervenu militairement en Syrie voisine pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, empêtré dans la guerre civile déclenchée par la répression d'un soulèvement populaire en 2011 ayant dégénéré en insurrection armée.

Jouissant de la confiance totale des dirigeants iraniens, il a formé et soutenu les mouvements proches de Téhéran dans la région.

Le Hezbollah est aujourd'hui le "joyau de la couronne" des alliés de l'Iran dans la région réunis au sein d'un "axe de la résistance", qui comprend des groupes armés en Irak et les rebelles houthis du Yémen ainsi que le Hamas palestinien.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre le Hamas et Israël, Hassan Nasrallah a ouvert le front du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, mais tentait jusqu'à présent d'éviter une guerre à grande échelle avec Israël.

"Ceinture de misère"

Hassan Nasrallah est né le 31 août 1960 dans une modeste famille de neuf enfants, dans  l'ancienne "ceinture de misère" qui enserrait Beyrouth. Sa famille est originaire du village de Bazouriyé dans le sud du Liban.

Adolescent, il étudie la théologie dans la ville sainte chiite de Najaf, en Irak, mais doit partir lors de la vague de répression antichiite du président irakien de l'époque, Saddam Hussein.

De retour au Liban, il s'engage au sein du mouvement chiite Amal, mais fait sécession lors de l'invasion israélienne du Liban à l'été 1982 pour faire partie du noyau fondateur du Hezbollah, créé sous l'impulsion des Gardiens de la révolution iraniens.

Marié, père de cinq enfants, Hassan Nasrallah parle couramment le farsi. Il arbore le turban noir des Sayyed, les descendants du prophète Mahomet dont il se réclame.

Avec AFP