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La mise en vente des lettres d'amour de Jacques Mesrine attire les curieux, pas les acheteurs

Les quelque 180 lettres d'amour écrites par le célèbre gangster à l'une de ses maîtresses n'ont pas trouvé preneur lors de leur vente aux enchères organisée samedi, à Paris. En revanche, les curieux étaient nombreux dans la salle.

AFP - La vente aux enchères de la "correspondance amoureuse" du gangster Jacques Mesrine (1936-1979) a attiré une foule de curieux samedi à Drouot-Richelieu mais n'a pas fait recette, les 180 lettres n'ayant pas atteint le prix de réserve fixé par les vendeurs.

Le lot, qui était mis en vente entre 60.000 et 80.000 euros, appartient à l'une de ses maîtresses rencontrée lors d'une cavale au Canada, Jocelyne Deraiche, que Mesrine surnommait Joyce, aujourd'hui "malade et désargentée" selon Le Parisien.

"Vendre des choses sentimentales, ce n'est pas très moral. Mais si mon père était encore vivant, il dirait à Joyce: Vas-y, si cela peut te permettre de t'en sortir aujourd'hui, profites-en", a confié à la presse lors de cette vente Bruno Mesrine, fils du gangster et d'une autre femme.

"L'ensemble des lettres n'a pas été vendu. Nous avons eu des enchères jusqu'à 48.000 euros mais le prix de réserve de 50.000 euros n'a pas été atteint", a regretté le commissaire-priseur, Dominique Ribeyre. Le montant des lots vendus n'a pas atteint les 15.000 euros, a-t-il ajouté, "déçu".

"Mesrine fait recette sur le plan médiatique mais les acheteurs ne se sont pas bousculés, malgré la foule présente dans la salle", a-t-il relevé.

Le lot ayant atteint le prix le plus élevé est une chevalière en or gravée aux initiales du gangster, adjugée 12.392 euros.

"Jacques Mesrine représente toute ma jeunesse. C'était un homme droit, juste, même dans ses affaires", avoue Pierre Beaugrand, qui dit avoir "fait de la prison" et a acheté samedi un livre et plusieurs photos pour 1.500 euros.

La liaison de Mesrine et Jocelyne Deraiche, une Canadienne d'une vingtaine d"années, a duré un an et leur correspondance cinq. Ils se sont écrit de juin 1973, alors qu'il était incarcéré à la prison de la Santé, au 1er mai 1978, une semaine avant son évasion.

"Mon père était quelqu'un de très tendre, très attentionné, amoureux de la vie. Contrairement au titre de son livre ("L'instinct de mort", ndlr), il avait un instinct de vie", a estimé Bruno Mesrine entre deux signatures d'autographes.

La maison Drouot avait présenté cette vente comme "historique", au même titre que des documents liés à Al Capone, Bonnie & Clyde ou John Dillinger, vendus aux enchères aux Etats-Unis.

Outre son amour pour Joyce, Jacques Mesrine livre dans ces lettres des éléments de son époque: "A 21 ans, j'étais à la guerre (d'Algérie, ndlr) et en dehors d'apprendre à tuer mes semblables je n'ai rien appris d'intéressant", écrit-il le 8 mars 1974.

Connu pour ses évasions et ses nombreux hold-up en France et au Canada, l'ancien "ennemi public n°1" est mort dans un piège tendu par la police, le 2 novembre 1979, porte de Clignancourt à Paris.