L'Espagnole Teresa Perales n'en finit plus de remplir son armoire de récompenses. À 48 ans, elle a décroché samedi la 28e médaille paralympique de sa carrière – en bronze sur 50 m dos S2 –, autant que la légende américaine Michael Phelps chez les valides. Il lui reste une course mardi pour battre ce record.
"Aussi grande que Phelps", "Éternelle". Le sourire de Teresa Perales s'affiche en Une de "AS" et "Marca", les deux plus grands quotidiens sportifs espagnols. En couverture, la nageuse brandit une médaille de bronze, sa 28e breloque remportée lors de Jeux paralympiques. En terminant à la troisième place, samedi 31 août, de la finale du 50 m dos S2, la championne espagnole est entrée dans l'histoire en égalant le nombre de médailles détenue par la légende américaine de la natation Michael Phelps.
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixCette médaille "a beaucoup d'histoire derrière elle, beaucoup d'efforts", a-t-elle déclaré aux journalistes, après avoir salué la reine Letizia, qui a assisté à l'événement. "Elle est pour tous ceux qui restent aux portes et pour nous tous qui continuons à espérer jusqu'à la fin", a ajouté Terasa Perales.
"J'aimais la sensation de flotter"
La sportive revient en effet de très loin. Sa vie bascule à l'âge de 19 ans : elle perd la mobilité de ses jambes à la suite d'une neuropathie, un trouble fonctionnel qui touche les nerfs périphériques. Ne supportant plus le regard des autres, elle sort de son mal-être lorsqu'elle découvre ses capacités de nageuse lors de vacances en famille. "Un été, j'avais nagé avec un gilet de sauvetage et fait mes premières brasses et j'ai réalisé à ce moment-là que j'aimais la sensation de flotter. J'ai adoré la liberté que j'ai ressenti dans l'eau en bougeant. Et plus tard, à la piscine, je me suis dit : 'C'est ça que je veux faire, je veux apprendre à nager'", a-t-elle raconté à Euronews. "Tout ce que je voulais, c'était bien nager, je n'avais pas l'intention de faire de la compétition, mais une chose en entraînant une autre, je me suis rendue compte au fil du temps que mes chronos étaient constamment meilleurs et j'ai aimé ça. C'est ce qui m'a fait commencer la compétition."
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixDepuis sa première participation aux Jeux paralympiques de Sydney en 2000, Teresa Perales n'a jamais cessé de briller et d'engranger des médailles. Quatre ans plus tard, à Athènes, elle remporte ses deux premiers titres, avant d'en ajouter trois autres à Pékin en 2008. À Londres, en 2012, elle devient l'athlète paralympique espagnole la plus médaillée de l'histoire. Jamais rassasiée, elle continue sa moisson à Rio et à Tokyo où elle gagne sa 27e médaille en terminant deuxième du 50 mètres dos S5.
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choix"Je ne renonce jamais"
Mais quelques jours plus tard, au début du mois de septembre 2021, sa santé se dégrade de nouveau. Elle est hospitalisée pour des crises de spasmes qui finissent par lui faire perdre en avril 2023 la mobilité de son bras gauche. En conséquence, elle a dû changer de catégorie en compétition. Autrefois classée en S5, la nageuse concourt désormais en S2 pour le dos et en S3 pour la nage libre.
Malgré ce nouvel accident de la vie, la championne ne s'est pas découragée. Elle s'est habituée à combattre l'adversité. "C’était comme vivre à nouveau avec un handicap et me retrouver limitée physiquement, car depuis le temps que je suis en fauteuil roulant, j’y suis habituée au point que ce n’est plus un handicap pour moi", a-t-elle ainsi confié au journal espagnol El Pais. "Peu importe que certains aient pitié de moi. Moi, je suis fière de ce que je fais, et surtout, je ne renonce jamais".
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixPersévérante, Teresa Perales est devenue un modèle dans son pays. En 2021, elle a été récompensée par le prestigieux prix Princesse des Asturies, considérée par le jury comme "un exemple de dépassement pour des millions de personnes handicapées dans le monde" et "une icône du sport paralympique international". La nageuse s'est aussi engagée en politique en devenant députée d'un parti régionaliste au Parlement d'Aragon, de juin 2003 à février 2006.
Elle a également écrit un livre, "La fuerza de un sueño" ("La force d'un rêve"), dans lequel elle évoque son parcours et l'importance de l'entraînement physique et émotionnel pour réussir dans le sport et dans la vie. "Il faut se rendre compte que l'on travaille pendant quatre ans de notre vie pour donner le meilleur pendant peut-être 30 secondes : c'est à peine le temps que durent certaines compétitions. Être capable de gérer ses émotions, en particulier la peur, le stress et la panique, c'est très difficile, et c'est ce que l'on doit apprendre jour après jour pendant de nombreuses années", avait-elle décrit auprès d'Euronews.
À Paris, Terase Perales a une nouvelle fois réussi à gérer ses émotions. Elle pourrait même réussir à entrer un peu plus dans l'histoire des Jeux paralympiques. Il lui reste en effet une course mardi avec le 100 m nage libre. L'occasion de dépasser le palmarès de Michael Phelps.
Avec AFP