Le gouvernement intérimaire du Bangladesh a annulé jeudi 22 août le passeport diplomatique de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, chassée du pouvoir après des manifestations sanglantes et qui a fui vers l'Inde début août.
Le ministère de l'Intérieur a déclaré que le passeport de Sheikh Hasina, ainsi que ceux de ses ministres et des anciens parlementaires, devaient "être annulés".
"L'ancienne Première ministre, ses conseillers, le gouvernement précédent et l'ensemble des membres de l'assemblée nationale dissoute étaient éligibles à des passeports diplomatiques en vertu des fonctions qu'ils occupaient", explique le ministère dans un communiqué. "S'ils ont été démis de leurs fonctions ou mis à la retraite, leurs passeports diplomatiques ainsi que ceux de leurs épouses doivent être annulés".
Plus de 450 personnes, dont une quarantaine de membres des forces de l'ordre, ont perdu la vie au cours des rassemblements antigouvernementaux qui ont conduit à la chute de Sheikh Hasina le 5 août.
Son gouvernement a été accusé de nombreuses violations des droits humains au cours de ses 15 années au pouvoir, notamment d'avoir eu recours à la détention massive et à l'assassinat d'opposants politiques.
Une délégation de l'ONU enquête
Sheikh Hasina et les hauts responsables en poste sous son mandat peuvent prétendre à un passeport ordinaire, dont l'obtention sera soumise à l'approbation de deux agences de sécurité, ont précisé les nouvelles autorités à Dacca.
Sheikh Hasina était une proche alliée du Premier ministre indien Narendra Modi.
Ce dernier a également offert son soutien au dirigeant du gouvernement intérimaire bangladais, l'économiste et prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus.
Une délégation de l'ONU est par ailleurs arrivée jeudi au Bangladesh pour déterminer s'il y a lieu d'enquêter sur les violations présumées des droits humains commises au cours des récentes manifestations.
Avec AFP