L'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou n'a pas manqué la première journée des épreuves d'athlétisme organisées au Stade de France. Lors des séries du 100 m, elle a réalisé, vendredi 2 août, le meilleur temps en 10.87 et a obtenu son billet pour les demi-finales qui ont lieu samedi.
La sprinteuse africaine est une habituée des rendez-vous olympiques. Elle participe pour la troisième fois aux JO depuis ses débuts à Rio en 2016. Déjà porte-drapeau de la délégation ivoirienne en 2021 à Tokyo, Marie-Josée Ta Lou a une nouvelle fois porté l'étendard de son pays lors de la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet dernier.
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Accepter Gérer mes choix"Faire de mon mieux"
Vice-championne du monde sur 100 m et 200 m en 2017, elle flirte depuis un moment avec les médailles olympiques. Elle avait terminé 4e sur 100 m et 200 m à Rio en 2016. En finale de la course reine, l’Ivoirienne avait échoué au pied du podium pour un millième, juste derrière la double tenante du titre, la Jamaïcaine Shelly Ann Fraser-Price. C’est la photo finish qui avait finalement départagé les deux femmes pour le bronze.
À Tokyo, elle avait décroché encore une fois la 4e place du 100 m en 2021, juste derrière la Jamaïcaine Shericka Jackson et la 5e place du 200 m. À l'âge de 35 ans, elle espère enfin être récompensée à Paris, mais sans se mettre trop la pression.
"Cette fois-ci, je ne veux pas faire une promesse quelconque aux Ivoiriens. Je vais faire de mon mieux aux JO. J’ai été mentalement déçue par de nombreux mauvais résultats, surtout en terminant 4ᵉ chaque fois. Cela m’a beaucoup affecté. Si je suis encore revenue, c'est parce que j’ai un mental fort. Je donnerai mon meilleur pour ces JO", a-t-elle confié fin juin à Sport Ivoire.
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Accepter Gérer mes choixUne détermination à toute épreuve
Tout au long de sa carrière, Marie-Josée Ta Lou a connu plusieurs désillusions. Au départ, la jeune femme, qui préférait le football, ne se prédestinait d’ailleurs pas à l’athlétisme. Sa famille y était même opposée, comme elle l'a raconté sur le site officiel des Jeux olympiques. "Lorsque j’ai commencé, ma mère ne voulait pas que je fasse d’athlé", se rappelle-t-elle. "Autour de moi, les gens disaient, 'tu viens d’Afrique, je ne pense pas que tu pourras devenir quelqu’un. Il faut que tu continues tes études, que tu travailles dans un bureau.' Mais je l’ai senti car j’aimais tellement courir. C’est comme ça que je fonctionne."
Son talent est vite repéré. En 2010, la Fédération ivoirienne d’athlétisme lui offre une bourse pour aller s’entraîner en Chine, mais l’expérience n’est pas concluante. "C’était un peu difficile. Il fallait tâtonner entre les études et le sport", avait-elle expliqué sur le site de la télévision IvoirTV.
Au bout de deux ans, elle est de retour sur le continent africain. Elle intègre alors le centre d’entraînement de haute performance de la fédération internationale d’athlétisme en Afrique de l’Ouest où Anthony Koffi devient officiellement son coach. Un choix qui se révèle payant.
"La seule Africaine qui essaye de tenir tête aux autres"
Même si la frustration a été grande à Rio et à Tokyo, Marie-José Ta Lou n’a jamais perdu sa positivité. Ses déconvenues lors des derniers Jeux olympiques lui ont finalement donnée de la force. "Nous sommes toujours gourmands. Quand on part à des championnats, c'est parce qu'on veut être sur le podium. C'est la rage. C'est-à-dire y aller confiant et se donner à 100 %", a-t-elle expliqué à RFI quelques jours avant le début des Jeux de Paris.
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Accepter Gérer mes choixTrès suivie sur les réseaux sociaux, elle inspire les athlètes de demain. "Je donne toujours le meilleur de moi, peu importe les circonstances. Savoir que je suis quand même un exemple pour tant de jeunes qui se disent que je n'abandonne pas et que je suis toujours là, cela me rend contente." Elle est aussi devenue un modèle pour tout un continent : "Quand les gens me voient, ils sont heureux de voir que je suis la seule Africaine qui essaye de tenir tête aux autres."
À Paris, Marie-Josée Ta Lou a un coup à jouer. Même si la sprinteuse américaine Sha'Carri Richardson fait figure de grande favorite pour l'or olympique sur 100 m, la compétition est marquée par des forfaits de taille. La double championne olympique en titre jamaïcaine Elaine Thompson-Herah, n'a pas fait le déplacement en France en raison d'une blessure au tendon d'Achille, tandis que sa compatriote la vice-championne du monde Shericka Jackson a annoncé son forfait sur cette épreuve pour se consacrer au 200 m.
À 37 ans, la double championne olympique en 2008 et 2012 Shelly-Ann Fraser-Pryce apparait aussi en moins grande forme pour ses 5es et ultimes JO. Elle a d'ailleurs pris la deuxième place (10.92) de sa série remportée par l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou.
Cette dernière devrait en tout cas participer elle aussi à son ultime olympiade, comme elle l'a annoncé à Sport News Africa : "J'ai signifié clairement que les JO de Paris 2024 seront les derniers, mais on ne sait jamais. Si Dieu me donne encore la force, on verra. Sinon à 35 ans, il faut prendre la bonne décision surtout qu'on a une famille à entretenir. Quand c'est le moment de dire stop, on le fait aussi pour laisser la place aux jeunes."