Des drapeaux bleu-blanc-rouge pleins les tribunes, des Marseillaises qui retentissent spontanément, les prénom des sportifs français scandés en permanence… Si la France brille dans beaucoup de disciplines depuis le début des JO 2024, elle s'illustre également dans les travées des différents stades.
"Fou !" C'est le mot qui revient le plus souvent dans la bouche des sportifs et des sportives français interrogés depuis le début des Jeux olympiques.
"Sur la rampe de lancement, j'avais la chair de poule et les larmes aux yeux. Ça m'a poussé, je suis partie avec des watts (niveaux de puissance, NDLR) de fou ! Les gens me poussaient. C'était fou", se réjouissait ainsi samedi Audrey Cordon-Ragot, 9e du contre-la-montrei. "J'ai fait les deux Tours de France où les encouragements sont déjà puissants. Là, c'était encore plus fort.", renchérissait sa partenaire Juliette Labous qui, galvanisée, a fini à la 4e place à la surprise générale.
Médaille d'or du 400 m 4 nages et appelé à d'autres exploits durant les Jeux, Léon Marchand a aussi savouré l'ambiance de folie à la Défense Arena de Nanterre : "Sur chaque mouvement de brasse, je me nourrissais du public. J'entendais tout. C'était incroyable !", a-t-il expliqué, sur Franceinfo, dimanche 28 juillet, sitôt sorti du bassin.
"On a senti le soutien du public. Sur le cross, c’était vraiment énorme toute la foule nous portait", jubilait le cavalier Stéphane Landois, après sa médaille d'argent en équitation sur le parcours de Versailles. Une discipline qui n'est pourtant pas connue pour ses ambiances enflammées.
"C'est la première fois que je joue avec une ambiance aussi chaude depuis que je suis sur le circuit. Je pense que l'on a un des meilleurs publics du monde. J'essaie de ne pas avoir de regrets et de prendre des étoiles plein les yeux à chaque fois que je rentre dans la salle", savourait Alexis Lebrun, en sortant de son deuxième tour face à l'Argentin Santiago Lorenzo. Un match où il s'est même permis de chauffer le public avec des petits gestes à son attention en pleine partie.
"Ces supporters qui sont 'chauds patates', ça peut sourire à tous ses sportifs français qui se préparent depuis des années", espère Tony Estanguet, directeur de Paris 2024. "Ce sont des moments magiques à vivre, même si en tant qu'organisateur, on se doit de garder la tête froide."
Les tubes s'enchainent dans les stades
Les organisateurs des différentes compétitions sont grandement responsables de cette ambiance. À intervalles réguliers, ils font chauffer les tribunes. Et, si "Freed from Desire" de Gala ou encore "We Will Rock You" de Queen sont des classiques quelques soit la discipline, elle sait aussi s'adapter au sport présent. Les tribunes du court Philippe-Chatrier de Roland-Garros ont ainsi résonné de "Sweet Caroline" pour le tennis tandis que la chanson "Dans les yeux d'Émilie" de Joe Dassin revenait régulièrement au stade de France pour l'équipe de rugby à 7.
Une équipe de France qui a d'ailleurs adoré remporter la médaille d'or devant ce public acquis à sa cause :
"Même en rugby à XV, j'ai rarement vu ça", soulignait après la compétition la superstar et transfuge Antoine Dupont. "Le public est venu nous voir en masse et nous ont offert une ambiance incroyable. Ça nous obligeait à nous rendre compte qu'on représentait non seulement le rugby mais aussi tout le sport français."
"Je n'ai jamais vécu ça de ma vie et j'espère avoir un jour l'occasion de le revivre. J'ai tenté de savourer chaque instant", poursuivait son coéquipier Aaron Grandidier-Nkanang
Un public qui peut aussi consoler
Pauline Ferrand-Prévot risque de ne jamais oublier sa médaille d'or aux JO 2024, la seule ligne manquante de son palmarès XXL conquise après des années d'attente. Émue aux larmes au moment de monter sur le podium, elle ne trouvait plus les mots pour remercier le public qui l'a poussé tout au long de sa course, dimanche 28 juillet.
"Dans le dernier tour, j'étais plus prudente et j'ai pu longuement savourer", expliquait celle qui a été accueillie par une Marseillaise spontanée dans la dernière ligne droite.
Durant le marathon d'interviews, elle était même contrainte régulièrement de s'interrompre régulièrement en raison des chants de ses fans qui continuaient à résonner longtemps après la ligne d'arrivée franchie.
Parfois le public est aussi source de réconfort. Comme lorsqu'il entonne une "Marseillaise" spontanée après l'élimination en 8es de finale du judoka Alpha Djalo, mardi 30 juillet. Ou bien la veille quand le coureur en VTT : Victor Koretzky a expliqué que le public bruyant et massif de la Colline d'Élancourt l'avait aidé à se consoler de ne pas avoir décroché l'or en VTT.
Une telle ambiance pourrait être source de pression pour les équipes de France mais il n'en est rien. Après trois jours de finale dans ces ambiances enflammées, la délégation française pointait déjà à 16 médailles, un record à ce stade de la compétition.
Sauf mention contraire, tous les propos ont été recueillis par nos envoyés spéciaux.