logo

Soudan : les deux parties en guerre présentes à Genève pour discuter avec l'ONU
Alors que le Soudan est plongé depuis plus d'un an dans une guerre fratricide, des représentants des deux parties se trouvent actuellement à Genève pour des discussions avec un émissaire de l'ONU sur la crise humanitaire en cours dans le pays. L'une de ces délégations ne s'est pas encore présentée aux rencontres, a annoncé vendredi l'ONU.

Comment assurer une meilleure protection des civils soudanais ? Alors que le pays s'enfonce dans la guerre, des délégations représentant les deux forces rivales se trouvaient à Genève pour des discussions avec un émissaire de l'ONU, bien que l'une d'elles ne se soit pas encore présentée aux rencontres, a annoncé vendredi 12 juillet l'ONU.

Les combats font rage au Soudan depuis le 15 avril 2023 entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.

Le diplomate algérien Ramtane Lamamra, envoyé personnel pour le Soudan du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a invité des délégations de l'armée régulière et des FSR à des pourparlers à Genève centrés sur l'aide humanitaire et la protection des civils dans ce pays du nord-est de l'Afrique, a expliqué à la presse une porte-parole de l'ONU à Genève, Alessandra Vellucci.

Toutefois, même si elle est présente à Genève, l'une des délégations n'est pas venue jeudi au premier jour des discussions, a-t-elle ajouté sans l'identifier.

Les discussions se déroulent dans un cadre dit format de proximité, ce qui signifie que Ramtane Lamamra doit rencontrer séparément chaque délégation dans des pièces différentes. Le programme ne prévoit pas de rencontre des deux délégations entre elles.

"L'envoyé personnel a entamé la discussion hier [jeudi] ; effectivement l'une des parties n'y est pas venue mais elle se trouve ici à Genève", a dit Alessandra Vellucci. "Je ne peux vous fournir les détails pour savoir quelle partie en guerre est venue ou pas."

"Nous demandons aux deux parties de prendre part aux discussions", a-t-elle insisté. "Les contacts se poursuivent aujourd'hui (...). Nous verrons combien de temps ils dureront."

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

Distribution d'aide et protection des civils      

Les discussions ont lieu à Genève et certaines au Palais des Nations, siège de l'ONU dans cette ville suisse, selon Alessandra Vellucci. Aucune date de fin n'a été prévue.

Elles interviennent dans le cadre de deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Soudan adoptées plus tôt cette année.

"L'objectif se fonde sur les résolutions : des mesures à prendre pour assurer la distribution de l'aide humanitaire à toute la population soudanaise qui en a besoin et des options pour assurer la protection des civils dans tout le Soudan", a dit Alessandra Vellucci.

"Les discussions cherchent à identifier les voies pour avancer vers les mesures humanitaires et de protection des civils identifiées, par le biais de possibles cessez-le-feu locaux comme l'a demandé le Conseil de sécurité", a-t-elle poursuivi.

Selon Alessandra Vellucci, les deux délégations comprennent de hauts représentants des dirigeants des parties qui s'opposent.

"Les délégations sont composées d'experts humanitaires, sécuritaires et militaires", a-t-elle assuré.

Le peu de publicité entourant les pourparlers vise à donner la possibilité aux deux parties de s'engager dans de telles discussions, a-t-elle expliqué.

"La situation humanitaire au Soudan se détériore tous les jours donc nous devons vraiment considérer l'impact dévastateur sur la population civile - et nous exhortons les délégations à se montrer à la hauteur de l'enjeu et à engager des discussions", a-t-elle ajouté.

Ramtane Lamamra, 72 ans, est un ancien vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères en Algérie. Il a été commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité de 2008 à 2013.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de dix millions de personnes, selon l'ONU.

Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont actuellement confrontées à "une insécurité alimentaire aiguë", a indiqué fin juin un rapport appuyé par l'ONU.

Avec AFP

Soudan : les deux parties en guerre présentes à Genève pour discuter avec l'ONU