L'ouragan Béryl a touché lundi 1er juillet une île de Grenade, dans les Antilles, avec des vents "dévastateurs" allant jusqu'à 240 km/h, a alerté le Centre national américain des ouragans (NHC), un phénomène rare aussi tôt dans la saison.
"L'œil de Béryl a touché l'île de Carriacou", dans le sud des Antilles, à 11 h 10 locales (15 h 10 GMT), a déclaré l'agence américaine qui avait sommé aux habitants d'"agir immédiatement" pour se protéger.
"En une demi-heure, Carriacou a été rasée", a déclaré dans une conférence de presse le Premier ministre grenadien Dickon Mitchell lundi, ajoutant ne pas pouvoir annoncer "avec certitude que personne n'ait été blessé ou tuée à cause de l'ouragan". Un couvre-feu a été décrété dans le pays de 19 h à 7 h mardi. Des vidéos obtenues par l'AFP de Saint-Georges, la capitale de la Grenade, montre des pluies torrentielles et des vents violents.
À 21 h GMT lundi, l'ouragan se situait à un peu plus de 200 km au nord-ouest de Grenade.
Le président américain Joe Biden et son équipe ont dit lundi "suivre de près l'évolution de l'ouragan Béryl" et travailler "pour assurer la sécurité de tous les citoyens américains dans la région".
Béryl est passé lundi en catégorie 4 mais a été rétrogradé quelques heures plus tard en catégorie 3 sur l'échelle de Saffir-Simson, sans que cela ne lui retire son caractère dangereux. Un ouragan de catégorie 4 est considéré comme extrêmement dangereux car il s'accompagne de vents d'au moins 209 km/h.
Béryl est le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique. Un phénomène climatique de cette échelle est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans - qui s'étend de début juin à fin novembre aux États-Unis.
"Seuls cinq ouragans majeurs (de force 3 ou plus) ont été enregistrés dans l'Atlantique avant la première semaine de juillet", explique sur X l'expert en ouragans Michael Lowry. En devenant le sixième, Beryl est également "le plus précoce de ceux jamais enregistrés aussi à l'est".
Avant de toucher la Grenade, des vents violents avaient traversé la Barbade, où les stations-service ont été prises d'assaut par les automobilistes faisant des réserves d'essence. Les supermarchés et petites épiceries étaient bondées de clients faisant des provisions d'eau, de nourriture et d'autres produits de première nécessité. Un peu partout, la même scène d'habitants clouant des planches devant leurs fenêtres pour les protéger.
Après le passage de Béryl, la Barbade semble "l'avoir échappé belle" a déclaré dans une vidéo le ministre des Affaires intérieures et de l'information Wilfred Abrahams.
À 21 h GMT lundi, la Jamaïque était en vigilance ouragan, selon le bulletin du NHC. Grenade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, et l'île française de la Martinique étaient elles en état d'alerte à la tempête tropicale, tout comme le sud d'Haïti et de la République dominicaine.
Saison hors normes
En Martinique, le vent s'est renforcé depuis dimanche après-midi, avec de grosses averses passagères, mais pas exceptionnelles, selon des correspondants de l'AFP sur place. Quelque 10 000 clients ont été privés d'électricité en Martinique dans différentes communes, selon EDF, ajoutant que leurs équipes sont mobilisées pour leur trouver des solutions de réalimentation.
L'état d'urgence a été déclaré sur l'île de Tobago, deuxième île et attraction touristique de l'archipel de Trinité-et-Tobago. Toutes les écoles y restaient fermées lundi et elles "le resteront jusqu'à nouvel ordre", a annoncé lors d'un point presse dimanche le chef de l'exécutif de l'île, Farley Augustine. Une réunion de la Communauté caribéenne (Caricom), prévue cette semaine sur l'île, a été reportée.
L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait prévu fin mai une saison extraordinaire, prévoyant la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Avec AFP