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Après les Néerlandais jeudi, puis les Irlandais et les Tchèques vendredi, les Slovaques ont commencé à voter samedi pour les élections européennes, plus de trois semaines après une tentative d'assassinat contre le Premier ministre Robert Fico qui a renforcé le soutien à son camp, aux penchants pro-Poutine et hostile à l'aide militaire à l'Ukraine. Les Italiens, les Lettons et les Maltais entrent aussi en piste samedi pour ces élections s'échelonnant sur 4 jours dans les 27 pays de l'UE.

Les bureaux de vote ont ouvert, samedi 8 juin, en Slovaquie dans les cadre des élections européennes. Un vote qui intervient plus de trois semaines après une tentative d'assassinat contre le Premier ministre Robert Fico qui a renforcé le soutien à son camp, aux penchants pro-Poutine et hostile à l'aide militaire à l'Ukraine.

Au Danemark, à deux jours du scrutin dans ce pays, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a été "frappée" selon ses services vendredi par un homme sur une place de Copenhague. L'agression, qui alourdit un peu plus l'atmosphère en Europe, a été qualifiée d'"acte ignoble" par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Samedi après-midi, ce sera au tour des Italiens de commencer à élire leurs eurodéputés, un scrutin pour lequel le parti post-fasciste Fratelli d'Italia de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni part grand favori.

Après les Néerlandais jeudi, dont les premières estimations indiquent une poussée de l'extrême droite - toutefois devancée par la coalition sociale-démocrate et écologiste, puis les Irlandais et les Tchèques vendredi, les Lettons et les Maltais entrent aussi en piste samedi pour ces élections s'échelonnant sur 4 jours dans les 27 pays de l'UE.

Dans la plupart des États membres, dont la France et l'Allemagne, le vote aura lieu dimanche.

Au total, 720 membres du Parlement européen doivent être élus, sur fond de poussée attendue des droites nationalistes et dans un climat tendu par la guerre en Ukraine.

Fico prêt à reprendre le travail

En Slovaquie, le scrutin - qui doit désigner 15 eurodéputés - se déroule après une tentative d'assassinat contre le chef de gouvernement Robert Fico, blessé par balles le 15 mai, alors qu'il saluait ses partisans à l'issue d'une réunion du gouvernement.

Dans ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Otan et de l'UE depuis 2004, l'attentat contre le dirigeant populiste a fait grimper en flèche son parti Smer-SD selon les derniers sondages.

Le Premier ministre de 59 ans, amaigri après deux longues interventions chirurgicales, a annoncé mercredi qu'il était prêt à reprendre le travail ce mois-ci et décrit son assaillant comme un "messager" de "la haine politique" entretenue selon lui par l'opposition.

L'attaque a alimenté la campagne de son parti, le Smer-SD, mobilisé autour du slogan "Pour Robert Fico, pour la Slovaquie". Le Smer-SD, qui se décrit comme un "parti de paix", s'oppose aux livraisons d'armes à l'Ukraine et fustige "les attaques croissantes des bellicistes de Bruxelles".

Reste à voir quel sera le taux de participation pour élire les quinze eurodéputés slovaques : il n'était que de 22,7% lors des dernières Européennes en 2019, l'un des plus faibles dans l'UE.

En Italie, Meloni en pole position

Dans l'après-midi, les projecteurs vont se déplacer vers l'Italie, troisième pays de l'UE, où Giorgia Meloni s'est personnellement impliquée dans la campagne en prenant la tête de liste de Fratelli d'Italia (FDI).

Dans ce pays où les opérations de vote se poursuivront jusqu'à dimanche soir pour élire 76 eurodéputés, la formation de Giorgia Meloni est créditée de 27 % des intentions de vote par les derniers sondages --suivie du Parti démocrate (gauche) avec 21 % et du Mouvement Cinq Etoiles (populiste) avec 15,5 %.

FDI pourrait envoyer 22 députés au Parlement européen, contre six actuellement, et contribuer à la poussée attendue de l'extrême-droite dans l'hémicycle.

Ce qui pourrait confirmer le rôle central de Giorgia Meloni, dont le soutien sera crucial pour la candidature d'Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite), à un second mandat à la tête de l'exécutif européen.

La dirigeante italienne est courtisée par Ursula von der Leyen qui voit en elle une partenaire fréquentable, pro-européenne et pro-Ukraine. Mais aussi par la figure de proue du RN français Marine Le Pen, dont le parti est donné largement en tête et qui nourrit l'espoir de constituer un grand groupe nationaliste au Parlement.

Coalition d'extrême-droite ?

Les forces eurosceptiques, radicales et d'extrême-droite sont actuellement divisées en deux groupes dans l'hémicycle et Giorgia Meloni s'est jusqu'à présent montrée prudente sur une possibilité d'union.

"Mon objectif est de créer en Europe une majorité alternative à l'actuelle, en renvoyant les gauches de toutes tendances dans l'opposition", martèle-t-elle depuis des semaines, désireuse de reproduire à l'échelle européenne ce qu'elle a fait en Italie.

Son gouvernement y est soutenu par une coalition englobant la Ligue d'extrême-droite mais aussi le parti de droite traditionnelle Forza Italia, membre du Parti populaire européen (PPE, première force au Parlement européen).

Omniprésente ces derniers jours dans les médias nationaux, Girogia Meloni a effectué mercredi une visite en Albanie, où son gouvernement prévoit d'ouvrir en août des centres d'accueil pour des migrants secourus en mer.

Un moyen de mettre en avant la lutte contre l'immigration irrégulière, l'un des chevaux de bataille ayant contribué à son arrivée au pouvoir en octobre 2022.

Cet accord avec l'Albanie, fustigé par l'opposition et les ONG de secours aux migrants, "pourrait être reproduit dans de nombreux pays, devenir une partie de la solution structurelle de l'UE", a-t-elle plaidé. Ursula von der Leyen a quant à elle accueilli favorablement cet accord, y voyant "un modèle (...) sortant des sentiers battus".

Avec AFP