A la Une de la presse, ce lundi 27 mai, , le début, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, du débat sur la fin de vie et l’aide à mourir - une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022. La visite d’Etat du président français en Allemagne, la première depuis 24 ans. La "transition" qui s’éternise au Burkina Faso. Et un sympathique concours en Corée du sud.
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A la Une de la presse française, le début, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, du débat sur la fin de vie et l’aide à mourir - une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022. Libération évoque une question qui "perturbe les clivages politiques traditionnels" - un débat "vital", qui "s’annonce technique et minutieux". D’après Libé, un point du projet de loi, risque de braquer, d’emblée, les débats : le changement de l’un des cinq critères exigés pour pouvoir faire une demande d’aide à mourir. Le fait de souffrir d’une affection "en stade avancé ou terminal", et non plus d’avoir un "pronostic vital engagé à court ou moyen terme". Les opposants à l’aide à mourir associent cette nouvelle formulation à la disparition d’un garde-fou, d’un "verrou essentiel", alors que ses soutiens défendent cette modification, parce qu’ils estiment, eux, qu’il est impossible de définir "le court ou moyen terme", pour un certain nombre de maladies. Cela semble en effet assez technique, mais L’Opinion rappelle, précisément, qu’en la matière, les points techniques sont liés aux questions éthiques et morales. Le débat est donc d’une grande complexité, à laquelle il faut ajouter les "ambiguïtés" voire les "contradictions" des discours officiels, d’après le journal – qui relève la façon dont le gouvernement évoque "en même temps une "réforme sociétale majeure", soutenue par l’immense majorité des Français, selon les sondages, et "un changement qui ne concerne que "quelques centaines de cas par an"".
L’Humanité a proposé à un député communiste et à un archevêque de débattre de la question. Vincent Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France… et Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône, ont habituellement des avis opposés sur les questions de société, mais ce qui est intéressant, c’est que sur la question de la fin de vie, l’un comme l’autre dénonce le risque de "dérives", chacun à sa manière. Pierre Dharréville critique le fait, par exemple, que "le plan de renforcement des soins palliatifs, les soins aux personnes gravement malades ou en phase terminale, est insuffisant et présenté de manière trompeuse" - ce qui, selon lui, biaise les débats; tandis que Vincent Jordy, de son côté, martèle que "tuer quelqu’un en lui injectant un produit létal, ne sera jamais un acte de fraternité". Tous deux, enfin, défendent ce qui existe déjà: la loi Claeys-Leonetti de 2016, qui a introduit la possibilité de sédation profonde et continue, qui peut soulager la douleur jusqu’à la mort, voire la précipiter, sans toutefois autoriser explicitement l’intention de donner la mort.
Dans la presse, également, la visite d’Etat, actuellement, d’Emmanuel Macron en Allemagne, la première depuis 24 ans. "Auf einer Linie", "sur une ligne de crête" : Der Tagesspiegel, le quotidien de Belin, annonce la couleur : l’exercice s’annonce délicat pour le président français. Dans son édito, le journal enfonce le clou et demande à Emmanuel Macron, de ne pas "tout gâcher" et de cesser de "jouer en solo", en matière de politique étrangère. "L’Allemagne a pu apprendre de vous que tout ce qui brille n’est pas forcément (de) bonne politique", tacle le journal, en s’adressant à Emmanuel Macron, qu’il presse de ne pas oublier "le miracle de l’amitié franco-allemande" et de redonner courage à celles-et ceux qui, en Europe, "s’inquiètent de la guerre, de la montée de extrême-droite et des incertitudes concernant l’avenir". "L’affection des Allemands pour Emmanuel Macron a diminué, mais quiconque veut sauver l’UE dépend de lui", commente Die Zeit. D’après l’hebdo allemand, si "une partie de l’enthousiasme" initial des Allemands vis-à-vis d’E. Macron est restée, "les doutes ont grandi", avec le temps. "Le Français est-il vraiment un visionnaire ou juste un imposteur? Pire, un joueur menaçant d’envoyer des troupes terrestres en Ukraine? Plus le temps passe, plus Emmanuel Macron devient étranger aux Allemands", assure Die Zeit.
Plus le temps passe et plus la "transition" s’éternise au Burkina Faso. Le magazine Jeune Afrique annonce que le régime militaire du capitaine Ibrahim Traore, au pouvoir depuis le coup d’Etat de septembre 2022, est maintenu à la tête du pays pour cinq années supplémentaires. Une décision prise samedi lors des "assisses nationales" de Ouagadougou, boycottées par l’opposition. "Cinq ans ferme pour le capitaine Traore", ironise L’Observateur Paalga. D’après le journal burkinabé, la junte au pouvoir justifie son maintien au pouvoir par le fait, notamment, que "la situation sécuritaire et humanitaire s’est considérablement améliorée et qu’il faut, de ce fait, consolider la dynamique pour sortir définitivement (le) pays de l’ornière".
Avant de vous dire à demain, un petit mot du sympathique concours qui a eu lieu ce week-end à Séoul, la capitale de la Corée du sud, où des dizaines de personnes de tous âges sont assises sur des tapis de yoga, pour ne rien faire. Notez qu’il y avait toutefois une petite difficulté : ne pas s’endormir, l’endormissement entraînant une disqualification. L’idée était de sensibiliser au fait que ne rien faire n’est pas du temps perdu. Un rappel bienvenu dans un pays où le surmenage et l'épuisement au travail restent fréquents. Lu dans The Guardian.
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