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Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, est arrivé mardi à Kiev pour une visite surprise destinée à rassurer les Ukrainiens sur le soutien continu des États-Unis au moment où la Russie poursuit son offensive dans le nord-est du pays.

Les combats se poursuivent mardi 14 mai dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, où l'armée russe a lancé une offensive et s'est emparée de dizaines de kilomètres carrés, Kiev affirmant pour sa part tenir et avoir renforcé la zone.

Les forces russes ont franchi la frontière vendredi et attaquent dans les directions de Lyptsi et de Vovtchansk, deux localités respectivement situées à une vingtaine et une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine.

Cette opération, qui pousse Kiev à mobiliser des renforts, a fait craindre une percée russe face à une armée ukrainienne manquant déjà de ressources.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a néanmoins assuré lundi soir que Kiev menait des "contre-attaques" et que le secteur était renforcé. "Nous détruisons l'infanterie et l'équipement de l'occupant", a-t-il assuré.

Selon le dirigeant, Kiev a aussi constaté des "activités hostiles", à savoir "des groupes de sabotage" et des "frappes" contre les autres régions frontalières de Soumy et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine.

Ailleurs, dans plusieurs zones soumises à un "intense feu ennemi" sur les axes de Kramatorsk et Pokrovsk dans l'est du pays, les positions de l'armée ukrainienne ont été modifiées afin de "sauver la vie de nos défenseurs", a écrit lundi soir l'état-major ukrainien dans un communiqué sur Facebook.

Dans un entretien à l'AFP, le chef de la sécurité nationale ukrainienne, Oleksandr Lytvynenko, a indiqué que "plus de 30 000" soldats russes attaquaient la région de Kharkiv.

Il a cependant estimé que, pour l'instant, aucune "menace" ne pesait sur la grande cité de Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres de la zone des combats et qui comptait près d'un million et demi d'habitants avant l'invasion russe.

Soutien des États-Unis

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est arrivé en train de nuit mardi matin à Kiev pour une visite surprise censée rassurer les Ukrainiens sur le soutien continu des États-Unis, et promettre un flot d'armements.

Au cours de sa visite, M. Blinken doit avoir des entretiens avec le président Zelensky, avec son homologue Dmytro Kuleba, rencontrer des membres de la société civile et prononcer un discours axé sur "l'avenir de l'Ukraine", a indiqué à des journalistes un haut responsable américain à bord du train transportant le secrétaire d'État.

Cette visite, qui n'avait pas été annoncée au préalable, intervient quelques semaines après le vote du Congrès américain débloquant une enveloppe massive pour l'Ukraine de 61 milliards de dollars, qui était restée en rade pendant plusieurs mois, prise au jeu de questions de politique intérieure aux États-Unis en pleine année électorale.

Plus tôt, lundi, le gouverneur de la région, Oleg Synegoubov, a affirmé que plus de 30 localités avaient été touchées par des tirs d'artillerie. Il a précisé que 5 762 habitants au total ont été évacués de ces zones depuis le début des combats. Le départ d'environ 1 600 autres personnes était prévu pour lundi, en dépit d'une "situation assez compliquée", selon lui.

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne, les Russes sont parvenus à occuper une bande d'environ 70 km2 dans la région de Lyptsi et une autre de 34 km2 vers Vovtchansk. En parallèle, une personne a été tuée et trois autres blessées dans une frappe sur une ferme d'un village à l'ouest de Kharkiv, à une trentaine de kilomètres de la zone des combats, ont annoncé les autorités régionales.

À l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées, les Ukrainiens ont multiplié les frappes, en particulier sur les infrastructures énergétiques. Au moins quatre personnes ont été tuées et neuf blessées lundi, dans des bombardements imputés à l'Ukraine dans la région occupée de Lougansk (est) et dans celle russe de Koursk, ont annoncé les autorités russes.

L'Ukraine a par ailleurs revendiqué lundi avoir frappé un terminal pétrolier et une sous-station électrique respectivement dans les régions de Belgorod et de Lipetsk, dans l'ouest de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne.

Mardi, les agences de presse russes ont annoncé que des "personnes non-autorisées" avaient fait dérailler un train de marchandises près de Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie.

Avec AFP