A la Une de la presse, ce jeudi 2 mai, la poursuite des pressions américaines sur Israël, pour renoncer à un assaut sur Rafah. Des révélations sur les profits faits par une société égyptienne sur le dos des Palestiniens tentant de fuir Gaza. La guerre dans l’enclave palestinienne, dont l’onde de choc continue de se propager dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en France. Les méga-élections en Inde. Et un curé 2.0.
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A la Une de la presse, la poursuite des pressions américaines sur Israël, pour renoncer à un assaut sur Rafah, dans la bande de Gaza. En visite dans l’Etat hébreu pour la 7ème fois, depuis le 7 octobre, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, martèle que les Etats-Unis s’opposent à cet assaut – et qu’il y a "de meilleures façons de répondre au défi constitué par le Hamas" - une déclaration à la Une, ce matin, du Jerusalem Post. D’après Haaretz, Washington aurait trouvé un moyen "efficace" de faire pression sur le gouvernement israélien et le Premier ministre Benyamin Netanyahou en brandissant l’épouvantail de possibles poursuites par la Cour pénale internationale – dont le juridiction n’est toutefois reconnue ni par Israël ni par les Etats-Unis. Des poursuites que la CPI n’a d’ailleurs toujours pas engagées pour le moment, mais dont l’éventualité aurait provoqué une "atmosphère de panique" au sein de l’exécutif, selon des responsables israéliens cités par Haaretz, qui assure que la menace est devenue "la préoccupation majeure et la plus urgente" de Benyamin Netanyahou, "plus (importante) que les projets d’opération à Rafah" et plus importante encore qu’un "possible accord de libération des otages".
En attendant, sur le terrain, les opérations de l’armée israélienne se poursuivent elles aussi, et les Gazaouis qui le peuvent, tentent toujours de fuir Gaza. Ce sauve-qui-peut constitue une activité très lucrative pour certains profiteurs de guerre. Le site panarabe Middle East Eye révèle qu’une entreprise égyptienne appartenant à un homme d'affaires influent et allié du président Abdel Fattah al-Sissi gagne près de 2 millions de dollars par jour grâce aux Palestiniens fuyant la guerre. Cette société, propriété du chef tribal du Sinaï, Ibrahim al-Organi, facturerait aux Palestiniens quittant Rafah pour l'Égypte au moins 5 000 dollars par adulte et 2 500 dollars pour les enfants de moins de 16 ans.
La guerre à Gaza continue, également, d’embraser les universités américaines. Alors que les forces de l’ordre tentent toujours d’évacuer les campus, parfois dans la violence, les élus républicains, et la majorité des élus démocrates de la Chambre des représentants ont adopté une loi, hier, pour élargir la définition de l'antisémitisme utilisée par le ministère de l'Education, en réaction à ces manifestations pro-palestiniennes - un texte critiqué par les partisans du Premier amendement sur la liberté d’expression et perçu par ses détracteurs comme "un effort pour faire taire les critiques à l'égard d'Israël", selon The Washington Post.
La cause palestinienne s’est aussi invitée, en France, aux défilés du 1er-Mai. Présents dans plusieurs cortèges, des militants pro-palestiniens s’en sont pris à l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. Libération rapporte que la tête de liste du PS et de Place publique aux européennes a été pris à partie à Saint-Etienne, où il a dû être exfiltré du rassemblement qu’il voulait rejoindre, sous les cris de "Palestine vivra". L’incident, revendiqué par des membres des Jeunes communistes de la Loire, a ensuite provoqué une vive passe d’armes entre l’eurodéputé, qui a dénoncé des "attaques savamment orchestrées par la France insoumise et d’autres", et le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon, qui l’a accusé de l’avoir pointée du doigt sans preuves. Le match Glucksmann/Mélenchon, sur fond de campagne pour les européennes, ou "le remake des gauches irréconciliables", a réagi l’eurodéputé écologiste David Cormand, cité par Le Monde, qui rappelle que le candidat de Place publique est la cible, depuis des mois, des "Insoumis", qui l’accusent de "complaisance vis-à-vis d’Israël" et "font comme s’il ne demandait pas, lui aussi, le cessez-le-feu" à Gaza.
En Inde, les élections générales se poursuivent – un scrutin que Narendra Modi est presque assuré d’emporter. A l’occasion de cette méga-consultation, La Croix s’est rendu dans l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé, dans le nord du pays, et dont la capitale, Lucknow, se veut "la vitrine des ambitions du Premier ministre nationaliste hindou, qui souhaite voir l’Inde devenir la troisième économie mondiale". Derrière "une croissance indéniable et une urbanisation galopante", le journal décrit une région qui "peine à résoudre les défis du chômage et des inégalités", en particulier dans les zones rurales, où les paysans manifestent à nouveau en masse depuis le début de l’année pour réclamer des prix décents pour leurs récoltes. L'Uttar Pradesh, où les électeurs votent sous la canicule et où une enseignante a eu une idée originale pour tenter de rafraîchir ses élèves: transformer sa classe en piscine. Sur une vidéo publiée sur Instagram, les écoliers semblaient ravis, mais d’après le Deccan Herald, ces images ont suscité des commentaires nettement moins enthousiastes, critiquant notamment l’Etat, "qui ne peut pas se permettre d’emmener ces enfants dans une vraie piscine".
On ne se quitte pas là-dessus. Dans la série "drôle d’idée", Le Figaro raconte qu’une association catholique américaine d’évangélisation a annoncé la semaine a annoncé la semaine dernière l’arrivée sur le Web d’un certain "Father Justin", "Père Justin", un prêtre né de l’intelligence artificielle et programmé pour répondre aux questions des internautes sur la foi et l’enseignement de l’Eglise. Mais l’association en question a ensuite rapidement annoncé que le personnage virtuel n’était plus un prêtre, mais un simple "civil", compétent sur les questions théologiques. Un rétropédalage provoqué par un flot de réactions négatives, certains internautes n’ayant pas beaucoup apprécié cet étrange curé 2.0. Il semblerait aussi que le "Père" Justin ait pris son rôle un peu trop au sérieux, affirmant qu’il était un vrai prêtre, allant jusqu’à proposer le sacrement de la confession et prenant quelque liberté avec l’orthodoxie, en soutenant notamment qu’il serait possible de baptiser un bébé avec une boisson énergisante. Les Voies de l’intelligence artificielle sont parfois impénétrables…
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