Sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par Kigali, Sosthène Munyemana a été arrêté dans la banlieue de Bordeaux. Il est accusé d'avoir participé au génocide de 1994 qui, selon l'ONU, a fait plus de 800 000 morts.
AFP - Un médecin rwandais a été arrêté mercredi près de Bordeaux et déféré devant le parquet général en vertu d'un mandat d'arrêt international délivré par Kigali qui l'accuse d'avoir participé au génocide de 1994, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Arrêté dans la banlieue bordelaise par des membres de la police judiciaire en application d'une demande d'extradition de Kigali, Sosthène Munyemana, exerçant comme praticien aux urgences depuis huit ans à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), a été déféré devant le parquet général à Bordeaux.
Placé sous contrôle judiciaire, il lui a été notifié une convocation devant la chambre d'intruction extraditionnelle de la cour d'appel de Bordeaux qui décidera de son sort, selon l'une de ces sources.
Le Dr Munyemana est fiché par Interpol depuis 2006 pour participation au génocide et crimes de guerre lors du génocide au Rwanda en 1994 à la suite du mandat d'arrêt international émis par Kigali.
Il affirme faire l'objet d'accusations mensongères de la part d'un bureau au Rwanda du haut Commissariat des droits de l'Homme de l'ONU.
En France, ce médecin originaire de la région de Butare (sud du Rwanda) est visé par une information judiciaire ouverte en 1995 à Bordeaux et transférée en 2001 à Paris et placé sous le statut de témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen.
A ce jour, quatre demandes d'extradition présentées par Kigali visant des Rwandais installés en France et soupçonnées par le Rwanda d'avoir pris part au génocide ont été refusées par la justice française.
Cette affaire intervient alors que le Rwanda et la France ont repris fin novembre leurs relations diplomatiques après trois ans de rupture. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner s'est rendu début janvier à Kigali et a rencontré le président Paul Kagame.