Une nouvelle attaque de drone a visé mercredi un site énergétique en Russie tandis que des volontaires russes combattant pour l'Ukraine annonçaient des frappes sur deux grandes villes russes situées près de la frontière ukrainienne. Une multiplication d'attaques destinée à saper la présidentielle russe, a accusé Vladimir Poutine.
Des volontaires russes combattant pour l'Ukraine ont annoncé mercredi 13 mars des frappes sur deux grandes villes russes situées près de la frontière ukrainienne et exhorté les civils à quitter ces localités.
"Nous sommes contraints de frapper les positions militaires stationnées dans les villes de Belgorod et de Koursk", ont déclaré sur Telegram les unités "Légion Liberté de la Russie", "Corps des volontaires russes" et "Bataillon sibérien". "Pour éviter les pertes civiles, nous appelons tout le monde à quitter ces villes immédiatement."
La veille, ces combattants avaient dit avoir franchi la frontière russe dans une incursion armée qui a fait au moins un mort et que Moscou a assuré avoir repoussée.
Mais les assaillants ont revendiqué la prise du village frontalier de Tiotkino, dans la région de Koursk. Mercredi, l'un de ces groupes, "Légion Liberté de la Russie", a diffusé une vidéo dans laquelle deux combattants affirment combattre dans la localité. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer ou d'infirmer ces informations.
En outre, une nouvelle attaque de dizaines de drones ukrainiens a eu lieu dans la nuit et la matinée de mercredi. Un de ces appareils a provoqué un incendie dans une raffinerie à Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou. La frappe a fait "des blessés", a écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Riazan, Pavel Malkov.
Dans la région de Rostov, frontalière de l'Ukraine, trois drones abattus par la défense aérienne sont tombés sur le site d'une usine pétrolière de Novochakhtinsk, a indiqué le gouverneur, Vassili Goloubev.
Au total, 58 drones ont visé dans la nuit et la matinée plusieurs régions russes, notamment celles de Belgorod, Briansk, Koursk et Voronej, frontalières de l'Ukraine, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, qui assure qu'ils ont tous été détruits.
L'agence d'État Tass a également annoncé mercredi qu'un drone ukrainien avait endommagé le bâtiment des services de sécurité russes (FSB) dans la ville de Belgorod.
Une source ukrainienne a indiqué à l'AFP que les attaques étaient des opérations des services spéciaux, le SBU.
Ces attaques ukrainiennes, a affirmé Vladimir Poutine dans un long entretien à la télévision russe, visent à perturber le scrutin présidentiel, prévu en Russie du 15 au 17 mars. "L'objectif principal (...), c'est au moins de tenter d'empêcher de manière quelconque les citoyens d'exprimer leur volonté", a-t-il jugé.
Moscou "prêt" à un conflit nucléaire
En parallèle, le président russe a vanté l'armement nucléaire de son pays, le jugeant "plus avancé" que celui des États-Unis.
L'Occident a régulièrement accusé le président russe d'user de menaces voilées à ce sujet, notamment quant à l'utilisation de ces armes en Ukraine.
"Des triades (les vecteurs de lancement d'armes atomiques, NDLR), seuls les Américains et nous en avons vraiment. Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous", a-t-il affirmé, à l'approche du début, vendredi, de l'élection présidentielle qui, en l'absence de toute opposition, doit voir sa réélection triomphale.
Vladimir Poutine a ajouté que son pays était "prêt" à un conflit nucléaire, mais qu'il n'avait jamais songé à utiliser de telles armes en Ukraine.
"Pourquoi devrions-nous utiliser des moyens de destruction massive ? Il n'y a jamais eu une telle nécessité", a-t-il assuré, soulignant que la doctrine militaire russe prévoyait l'usage de l'arme ultime si l'existence de la Russie était menacée ou en cas "d'atteinte à notre souveraineté et à notre indépendance".
Le président russe a également réagi pour la première fois aux propos de son homologue français, Emmanuel Macron, qui a dit le 26 février "ne pas exclure" l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. "S'il s'agit de contingents militaires officiels de pays étrangers, je suis certain que cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille. C'est le plus important, tout comme l'envoi d'armes ne change rien", a répondu le maître du Kremlin.
"Personne n'a peur de vous ici", lui a de son côté lancé par médias interposés le président lituanien Gitanas Nauseda, réagissant à l'agression violente commise la veille en Lituanie contre Léonid Volkov, ex-bras droit en exil de l'opposant russe Alexeï Navalny mort en prison en février.
Avec AFP