Le PSG aime se compliquer la vie. Alors que, sur le papier, Paris a tout pour retrouver les quarts de finale de la Ligue des champions après deux ans d'absence, les tensions entre Kylian Mbappé et l'entraîneur Luis Enrique font craindre un énième crash dans la reine des compétitions continentales.

Après des éliminations en huitièmes de finale lors des deux dernières éditions, le PSG tient une occasion rêvée de rallier le top 8 européen au stade d'Anoeta à Saint-Sébastien face à la Real Sociedad. Vainqueurs 2-0 au Parc des Princes le 14 février, les Parisiens, solides leaders en L1, disposent d'un matelas en théorie confortable avant de se frotter à une formation basque en proie au doute et qui a concédé une cinquième défaite en six matches, samedi à Séville (3-2).

Le PSG est son pire ennemi

En piètre forme, la Real Sociedad stagne à la 7e place de la Liga et vient aussi d'être éliminé de la Coupe du Roi par la modeste équipe de Majorque. Sur ses 10 derniers matches, le club basque compte, outre ses cinq revers, trois nuls et seulement deux victoires.

Alors qu'est-ce qui pourrait arrêter le PSG ? Comme bien souvent en Ligue des champions : le PSG lui-même. Le passif des Parisiens dans cette compétition est la principale source d'espoir des Basques. Paris a pu par le passé laisser échapper un avantage acquis au match aller (la fameuse "remontada" barcelonaise de 2017 mais aussi contre Manchester United en 2019 et le Real Madrid en 2022). Et il est tout sauf serein à l'extérieur en C1 cette saison : défaite 4-1 à Newcastle et 2-1 à San Siro face à l'AC Milan, nul difficilement obtenu à Dortmund (1-1) pour se qualifier in extremis en huitième de finale.

De là à imaginer un nouveau scénario rocambolesque incluant le psychodrame autour de Kylian Mbappé, il n'y a qu'un pas. À l'approche du rendez-vous crucial, la gestion par Luis Enrique de son meilleur buteur - 32 réalisations toutes compétitions confondues cette saison, loin devant les neuf de Randal Kolo Muani et les huit de Gonçalo Ramos– peut poser question.

La gestion du cas Mbappé peut-il déstabiliser Paris?

En effet, depuis que les intentions de départ de Kylian Mbappé ont filtré, au lendemain du match aller contre la Real Sociedad, l'ancien sélectionneur de l'Espagne prend un malin plaisir à préparer la vie d'après " Tôt ou tard, on va devoir s'habituer à jouer sans Kylian", a-t-il asséné. "Il s'agit juste de gérer une situation de la manière que je pense être la meilleure pour l'équipe."

Le coach espagnol ne s'était que très peu passé de Mbappé depuis son arrivée à la tête de l'équipe parisienne l'été dernier. Mais voilà qu'il vient de le faire sur les trois derniers matches, en le faisant débuter sur le banc contre Nantes le 17 février (2-0), en le remplaçant à l'heure de jeu contre Rennes la semaine dernière (1-1), et dès la pause à Monaco (0-0), où la star a débuté sa carrière.

Vendredi 1er mars, peu après le début de la seconde période sans le meilleur buteur de l'histoire du club, remplacé par Randal Kolo Muani, l'agitation a gagné les tribunes du stade Louis-II : Mbappé faisait le tour du terrain sur la piste d'athlétisme en prenant tout son temps et en saluant le public, tout sourire en survêtement. Comme si de rien n'était. Sauf qu'ensuite, il a rejoint non pas le banc, mais la tribune, non loin de l'habituelle place du prince Albert II de Monaco -absent vendredi- pour s'asseoir à côté de sa mère Fayza Lamari, qui gère ses intérêts.

Déjà, lors du match contre Rennes, le comportement de Mbappé avait fait débat au moment de son remplacement. Il avait jeté – par maladresse ? – son brassard de capitaine vers l'international portugais Vitinha.

La semaine passée, Luis Enrique avait même assuré que l'équipe serait "bien meilleure" la saison prochaine.

Un management sans ménagement de la star qui risque de lui revenir en pleine figure. En cas de faux-pas à Saint-Sébastien, sa gestion du cas Mbappé sera forcément source de débats. De plus, l'entraîneur du PSG sortirait extrêmement fragiliser de cet épisode, moins d'un an après sa nomination.

Et du côté de "Kyky", le déclassement peut-il affecter son rendement lors du match ? L'entourage du joueur affirme que non, affirmant à l'AFP que le champion du monde 2018 est "concentré sur le match de mardi" en Espagne.

L'histoire d'amour entre Kylian Mbappé et le PSG s'achemine de plus en plus vers une fin en queue de poisson après sept années d'idylle...