À la une de la presse, ce mercredi 28 février, les réactions à la déclaration, lundi, d’Emmanuel Macron, sur la possibilité d’une intervention de troupes occidentales en Ukraine. Le débat sur l'inscription ou non de l'IVG dans la Constitution en France, où les sénateurs doivent se prononcer aujourd’hui. Le déferlement de témoignages de victimes après le lancement du hashtag #MeToo garçons. Les cent ans du journal libanais L’Orient Le Jour. Et l’histoire d’une (mauvaise) blague au Royaume-Uni.
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À la une de la presse, les très nombreuses réactions à la déclaration, lundi, d’Emmanuel Macron, sur la possibilité d’une intervention de troupes occidentales en Ukraine.
Les propos du président, en dépit de ses précautions oratoires, provoquent l’émoi et l’inquiétude. "Et maintenant des troupes ?" : Le Parisien/Aujourd’hui en France évoque la disparition, depuis le début de la guerre en Ukraine, du "temps de l’insouciance" et le retour de "la crainte d’un conflit conventionnel sur le continent" européen. D’après L’Opinion, "le vrai plan" d’Emmanuel Macron aurait été d’"ouvrir le débat" et d’"envoyer un signal à Vladimir Poutine". Libération en est moins sûr, mais estime que "quels que soient l’envie de provocation ou le niveau d’improvisation, cachés derrière les propos d’Emmanuel Macron", "un changement est en train de se produire dans la position de la France et peut-être de l’Europe vis-à-vis de la Russie". Libération juge toutefois pour le moins malhabile l’intervention du chef de l’État : "Si Emmanuel Macron était un grand diplomate, ça se saurait".
Plusieurs quotidiens français accusent le président d’être un "va-t-en guerre", notamment Le Figaro, qui s’inquiète de ce que ces propos puissent provoquer "l’effet l’inverse de celui recherché, en consolidant un bloc des timorés (ou des prudents)". "Après les oscillations du remaniement et la séquence agricole politiquement désastreuse, le chef de l’État cherchait-il une diversion à la hauteur de ses enlisements domestiques ?". Pour le journal, Emmanuel Macron " s’est drapé dans la cape du chef de guerre dressé face à Poutine, mais il l’a fait sans troupes ni munitions, un peu comme quand il avait convoqué la coalition anti-Daech face au Hamas : en se payant de mots".
Le journal officiel russe Kommersant souligne que ces déclarations ont suscité "l'indignation des milieux politiques français et la perplexité des alliés européens de Paris" et cite, entre autres, la réaction d’une représentante du ministère des Affaires étrangères russe, qui a interpellé Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux en lui demandant s’il avait "décidé d'organiser la division Charlemagne (la division des SS français durant la Seconde guerre mondiale) pour défendre le bunker de Volodymyr Zelensky , le président ukrainien. Si aucun allié n’a emboîté le pas à Emmanuel Macron, les critiques sont particulièrement vives en Allemagne, où le Süddeutsche Zeitung dénonce "cette manie des grandes annonces", jugée "typique" d’Emmanuel Macron et "le gouffre flagrant" entre ses paroles et ses actes. "Moins d’esbroufe, davantage d’obus", demande le journal suisse La Tribune de Genève, en ironisant sur le "silence gêné" qui a répondu aux "fulgurances élyséennes" ?
Beaucoup de débats aussi en France sur l'inscription ou non de l'IVG dans la Constitution. Les sénateurs doivent se prononcer aujourd’hui. Libération fait état d’une "contre-offensive massive des anti-IVG", dont le lobbying se serait "resserré", ces dernières semaines, autour des sénateurs, dont certains ont reçu des courriers et des dessins de fœtus en pleurs. Militants "anti-IVG , ou "pro-vie" ? La Croix choisit un autre terme, tout en rappelant que 83 % des Français jugent positive l’autorisation de l’avortement par la loi française et que la liberté d'avorter devrait être inscrite dans la Constitution. Une écrasante majorité, face à un mouvement anti-IVG qui reste "marginal dans l’opinion publique", et dont les militants, catholiques pour la plupart "se distinguent par leur jeunesse", notamment au sein de l’association "la Marche pour la vie". "La Marche pour la vie, c’est une manif de gamins, explique Émile Duport, une figure du mouvement. La plupart des militants pro-vie sont des enfants de militants pro-vie, et comme ils font beaucoup d’enfants, ça peuple les rangs de la Marche !".
Débats et polémiques aussi, au cinéma, en cette journée de sortie des films en salle, en France. Le Monde revient sur l’essor rapide du mouvement "MeToo garçons", lancé il y a quelques jours par l’acteur Aurélien Wiik, dont le témoignage en a entraîné des centaines d’autres, sur des faits d’agressions sexuelles et de viols. "Une libération de la parole masculine, nouvelle étape de la vague #MeToo", selon le journal, qui précise que le comédien s’est dit inspiré par la démarche de l’actrice Judith Godrèche. Celle-ci a raconté dans Le Monde sa relation sous emprise avec le réalisateur Benoît Jacquot, alors qu’elle avait 14 ans, mais aussi les abus subis de la part d’un autre cinéaste, Jacques Doillon. Celui-ci conteste ces accusations, mais la sortie de son dernier film, prévue le mois prochain, vient d’être reportée sine die. Libération rapporte que la production est finalement revenue sur sa décision de maintenir sa sortie, en raison de "la réprobation du casting", notamment de l’actrice Nora Hamzawi, l’une des actrices principales du film, et des "réticences des exploitants". D’après Libé, "tout porte à croire que la sortie du prochain film de Benoît Jacquot, envisagée l’année prochaine, est aussi en péril".
Le quotidien libanais L’Orient Le Jour fête aujourd’hui ses 100 ans. "Nous étions là, nous serons là, pour un Liban pluriel, libre et souverain !", promet le journal.
Lue sur le site du Parisien, cette histoire abracadabrantesque : une sacoche contenant un ordinateur et deux clés USB où étaient stockés les plans de sécurisation des JO de Paris par la police municipale, a été volée lundi dans un train gare du Nord, selon la police.
Au Royaume-Uni, le quotidien The Times rapporte qu’un conducteur de train, licencié pour avoir mis un exosquelette de tarentule puis une peau de serpent dans le casier d'une collègue pour lui faire une blague, a obtenu de la justice le droit de récupérer son emploi. Un tribunal a statué que les pitreries de Jonathan Richardson étaient des farces dont le but n’était pas de faire du tort à sa camarade, qui lui avait part de sa phobie des "bestioles effrayantes". Pas méchant mais pas très sympa non plus.
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