
-
Le pape exhorte la COP à s'engager "sans délai" pour une "conversion écologique mondiale"
Le pape François a appelé dimanche les participants à la COP28 à s'engager "sans délai pour une nécessaire conversion écologique mondiale", leur demandant de dépasser "nationalismes" et "modèles du passé" pour arriver à une "vision commune".
"Même si c'est à distance, je suis avec une grande attention les débats de la COP28 à Dubaï (...) Je renouvelle mon appel à répondre au changement climatique par des changements politiques concrets", a affirmé le pape, convalescent d'une bronchite l'ayant contraint à renoncer à se rendre à Dubaï, dans un texte lu par un assistant assis à ses côtés dans sa résidence privée à l'issue de la traditionnelle prière de l'Angélus.
"Sortons des contraintes des particularismes et des nationalismes, des modèles du passé et adoptons une vision commune, en nous engageant tous maintenant et sans délai pour une nécessaire conversion écologique mondiale", a ajouté François, qui encore fatigué a renoncé dimanche à son apparition traditionnelle à sa fenêtre du palais apostolique place Saint-Pierre mais dont les images ont été retransmises sur des écrans géants installés sur la place.
-
Al Gore épingle les Émirats, hôtes de la COP28, pour leur bilan carbone
"Voici des sites majeurs d'émissions" : invité à faire une présentation en salle plénière de la COP28 à Dubaï, l'ex vice-président américain Al Gore a pointé dimanche le bilan climatique des Émirats arabes unis, pays hôte, allant jusqu'à dénoncer l'empreinte carbone d'Adnoc, la compagnie pétrolière nationale dirigée par le président de la conférence, Sultan Al Jaber.
"Voici des sites majeurs d'émissions de gaz à effet de serre. Tout cela ce sont des sites significatifs d'émission aux Émirats arabes unis", a-t-il lancé dans la salle même où les délégués se réunissent pendant deux semaines de négociations sur le climat.
Derrière lui apparaît alors une carte des Émirats arabes unis, avec ses principaux sites émetteurs : champs pétroliers, usines de désalinisation...
Al Gore, grand militant climatique, avait été invité à présenter les dernières données du site Climate TRACE, le premier à estimer, à partir d'un réseau de 300 satellites aidés par l'intelligence artificielle, les véritables émissions de plus de 352 millions de sites à travers le monde, dans dix secteurs : industrie lourde, énergie, agriculture, transports, déchets...
Alors que les données de gaz à effet de serre habituellement citées pour les pays sont d'ordre statistiques, Climate TRACE "voit" littéralement le CO2 ou le méthane s'échapper, ce dernier souvent par des fuites de gazoducs ou de puits.
Ces nouvelles données, publiées dimanche pour l'année 2022, montrent d'ailleurs que les émissions de gaz à effet de serre des Émirats arabes unis ont progressé de 7,54% par rapport à 2021.
-
La santé mise à l'honneur au quatrième jour de la COP28
Dimanche 3 décembre, une journée est consacrée à la santé, à la 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique (COP28), où les discussions portent notamment sur la qualité de l'air et les effets néfastes du changement climatique sur la santé.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la pollution de l'air extérieur due aux émissions de combustibles fossiles tue plus de quatre millions de personnes par an, car elle accroît le risque de maladies respiratoires, d'accidents vasculaires cérébraux, de maladies cardiaques, de cancers du poumon, de diabète et d'autres maladies.
Les dommages sont en partie causés par les microparticules PM2.5 qui proviennent principalement des combustibles fossiles brûlés dans les transports et l'industrie.
La COP28 se déroule à environ 11 km du complexe énergétique et de dessalement d'eau de mer de Jebel Ali, qui abrite la plus grande centrale électrique au gaz du monde.
Deux autres infrastructures polluantes sont également à proximité, le port de Jebel Ali et l'aéroport international Al Maktoum, tandis qu'à 200 km à l'ouest se trouve le champ pétrolifère Bab d'Abou Dhabi.
Dimanche, la rutilante ligne d'horizon des gratte-ciels de Dubaï a été obscurcie par une couche de brouillard qualifiée de "malsaine", alors que les milliers de délégués assistaient à la conférence consacrée aux effets néfastes de la pollution atmosphérique.
L'indice de qualité de l'air a atteint 155 microgrammes par m3 de pollution PM2.5 - les particules fines les plus nocives car elles peuvent pénétrer dans la circulation sanguine - selon WAQI.info, un outil de suivi de la pollution en temps réel.
-
Le Brésil peut préserver à la fois sa forêt et son agriculture, assure Lula
Le Brésil peut à la fois préserver ses forêts et augmenter sa production agricole, a déclaré dimanche le président Luiz Inacio Lula da Silva à Dubaï, avant de quitter la COP28.
"J'ai voulu démontrer qu'il est tout à fait possible de conserver la forêt intacte. Et que nous pouvons planter ce que nous voulons", a déclaré le dirigeant brésilien à la presse avant de partir pour Berlin, où il doit poursuivre sa tournée internationale.
Ce plan d'expansion des terres cultivables "sans déforestation", doit passer par la conversion de terres de pâturage. Un investissement de 120 milliards de dollars sur dix ans est prévu, dans ce pays dont le secteur agricole est un des principaux moteurs de croissance, avec des exportations massives de produits comme la viande ou le soja.
"Nous voulons convaincre, nous ne voulons pas nous disputer", a déclaré le président de gauche.
Le gouvernement brésilien est arrivé à la COP28 avec deux propositions, l'une pour son pays, de réhabilitation de terres, et l'autre au plan international, de création d'un Fonds international de préservation des forêts tropicales dans 80 pays.
-
Une manifestation en soutien aux Gazaouis strictement encadrée
Plus d'une centaine de personnes ont protesté dimanche contre le pilonnage de la bande de Gaza par Israël lors de la conférence de l'ONU pour le climat à Dubaï, une manifestation soumise à de strictes restrictions imposées par les Nations unies.
Interdits de brandir des drapeaux palestiniens ou de scander certains slogans, les manifestants ont réclamé un cessez-le-feu à Gaza dans la "zone bleue" de la COP28, un espace géré par l'organisation mondiale et non par les autorités locales.
"Nous disons au peuple palestinien que la communauté internationale l'a peut-être oublié, mais qu'il n'est pas seul", a déclaré lors du rassemblement Asad Rehman, porte-parole de la Coalition pour la justice climatique.
Les Émirats arabes unis interdisent les manifestations et discours jugés susceptibles de créer ou d'encourager des troubles sociaux. Mais cette fois-ci, ce sont les règles strictes de l'ONU qui ont prévalu, interdisant de nommer des États, des dirigeants ou des entreprises dans le cadre d'actions militantes sur le site de la COP.
"Libérez la Palestine", a pourtant lancé Asad Rehman aux manifestants, qui ont repris en scandant ses paroles avant d'être priés de se taire.
-
À Bruxelles, 20 000 personnes marchent pour le climat
Quelque 20 000 personnes, selon la police, 25 000 selon les organisateurs, ont défilé dimanche dans Bruxelles pour réclamer des mesures contre le changement climatique, au moment où se tient la COP28 aux Émirats arabes unis. "Non au changement climatique, oui au changement de système", "Nous voulons une planète habitable et saine" pouvait-on lire sur des pancartes ou affichettes.
La foule a marché à travers la capitale belge dans un froid intense et une ambiance bon enfant, au rythme des tambours et de diverses animations musicales, à l'appel de la Coalition Climat qui réunit 90 organisations de la société civile belge.
"Cette marche n'a pas lieu à n'importe quelle date, elle a lieu à l'ouverture de la COP 28 (...) il faut vraiment que les négociations internationales avancent là bas", a déclaré à l'AFP Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition Climat. "On est dans la rue avec des revendications très concrètes, pour qu'on accélère l'isolation des logements, qu'on multiplie les pistes cyclables, qu'on réinvestisse dans les transports en commun", a-t-il expliqué.
Au sein du cortège, de nombreux manifestants faisaient part de leur inquiétude face au changement climatique. "Ma vie future est en danger et je veux vraiment vivre dans un monde plus en sécurité (...) je me sens tellement stressée par ce qui va arriver à la planète, à nos vies", affirmait Nienke, une étudiante. "On ne peut plus compter sur les politiques, c'est terminé, ça fait des années qu'ils ne vont pas là où il faut aller, la protection de notre planète. Il n'y a pas de planète B", déclarait Agnès, une retraitée.
Avec AFP
