À la une de la presse, ce lundi 15 janvier, le rapport annuel de l’ONG Oxfam sur l’aggravation des inégalités dans le monde. Les tensions au Guatemala, où l’investiture du président élu, Bernardo Arévalo, retardée de plusieurs heures au Parlement. Une polémique autour de la nouvelle ministre de l'Éducation en France. Et le déclin de la natalité dans l’Hexagone.
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À la une de la presse, le rapport annuel de l’ONG Oxfam sur les inégalités dans le monde. Publié comme, chaque année, à l’occasion du forum de Davos, ce rapport, relayé notamment par Libération, confirme la tendance depuis 2020 : que les plus riches le sont toujours plus. En trois ans, la fortune des milliardaires a augmenté de 34 %, alors que cinq milliards de personnes se sont appauvries. Une augmentation des inégalités qui concerne aussi la France, où la fortune des milliardaires s’est envolée de plus de 63 % en trois ans.
Dans l'actualité également, les tensions, au Guatemala, où l’investiture du président élu, Bernardo Arévalo, a été retardée de plusieurs heures au Parlement. La Prensa Libre, "La Presse libre", l’un des quotidiens les plus diffusés au Guatemala, fait état de "vives tensions" au Congrès de la République, où des élus sortants, de droite, ont décidé de ne pas reconnaître les 23 députés de Semilla, "la graine", au motif que le parti de Bernardo Arévalo a été suspendu par la justice. Le nouveau président guatémaltèque, finalement sur le point d’être investi, accuse, lui, ses opposants, de tenter "de violer la démocratie avec des broutilles et des abus de pouvoir".
Un "abus de pouvoir" souligné également par Libération, qui évoque "les manœuvres judiciaires du parquet" guatémaltèque durant les cinq mois de la transition - "un coup monté par ce que les Guatémaltèques appellent le "pacte des corrompus"", selon Libé, auquel Bernardo Arévalo a accordé une interview samedi, la veille de son investiture. Un entretien où le président élu dit avoir tiré "deux enseignements" à la "période trouble" de la transition : "la détermination de l’élite politico-criminelle à tenter par tous les moyens d’empêcher l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qui a déclaré la fin du régime corrompu", et l’émergence d’une "résistance à cette élite", en particulier au sein des communautés autochtones. El Pais, le quotidien espagnol, prévient que Bernardo Arévalo et sa vice-présidente Maria Consuelo Porras Argueta ne connaîtront pas de "lune de miel" et resteront confrontés, dans les mois à venir, "à des forces antidémocratiques". Un défi pour le nouveau président, qui a promis de sortir le Guatemala de la misère, alors que 60 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
La misère et la corruption sévissent aussi au Nicaragua, où le gouvernement annonce la libération et l’exil pour Rome de plusieurs prêtres critiques envers le président Daniel Ortega. D’après Le Monde, deux évêques catholiques, dont Monseigneur Rolando Alvarez, condamné l’année dernière à 26 ans de prison, ainsi que de 13 prêtres et trois séminaristes, ont été expulsés. Le quotidien rappelle que les relations entre le Vatican et le gouvernement nicaraguayen se sont détériorées depuis les manifestations de 2018, lorsque des affrontements entre l’opposition et les partisans du pouvoir, avaient fait plus de 300 morts, selon l’ONU.
En Russie, le clergé orthodoxe soutient largement le régime de Vladimir Poutine et les voix dissidentes sont étouffées. The Guardian rapporte qu’Aleksi Uminsky, un éminent prêtre libéral, risque d'être exclu de l'Église orthodoxe russe pour avoir refusé de lire une prière demandant à Dieu de guider la Russie vers la victoire sur l’Ukraine. D’après le journal, la décision a été soumise pour approbation au patriarche Cyrille, le chef de l’Église orthodoxe russe, fervent partisan de Vladimir Poutine. Lui aussi était une voix dissidente en Russie, et un opposant à la guerre en Ukraine. The Moscow Times, quotidien russe anglophone indépendant, annonce la mort, dimanche, du poète Lev Rubinstein. Il avait été renversé par une voiture à Moscou, le 8 janvier dernier.
En France, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castera a provoqué un tollé en justifiant son choix de scolariser ses enfants dans le privé par les difficultés de remplacement des enseignants dans le public. "Une ministre de l’Éducation nationale qui met ses enfants dans le privé, ça la fiche mal, mais quand celle-ci se justifie de cette polémique en dézinguant l’école publique qu’elle est censée défendre, c’est encore pire" : Libération prévient que les arguments d’Amélie Oudéa-Castera "pourraient être encore fragilisés" par ses révélations sur le fait que "l’expérience du public de ses enfants s’est résumée à six mois de petite section de maternelle". "Peut-on reprocher à une ministre de l’Éducation nationale d’avoir choisi le privé, sauf à considérer qu’elle ignore tout de la dégradation spectaculaire de notre système public ?" : pour L’Opinion, Amélie Oudéa-Castéra a simplement "répondu sans prendre la précaution de ménager les belles âmes qui vantent l’idéologie égalitariste – tout en s’arrangeant, souvent, pour ne pas en subir les carnages", et cette "maladresse ne la disqualifie pas, au contraire".
À la rubrique, "progéniture", Le Parisien/Aujourd’hui en France annonce que le nombre de naissances devrait encore dégringoler cette année, dans l’Hexagone, avec une baisse autour de 7 % des naissances en 2023 par rapport à 2022, un record depuis 1946. "La France va-t-elle devenir le nouveau pays de l’enfant unique?", s’interroge le journal, où le dessin de Ranson montre deux Françaises saisies par l’angoisse. "Avec ma carrière et mon boulot, vous croyez que j’aurais le temps de faire des enfants ?", s’interroge l’une. "Sans boulot et sans perspective, vous croyez que ce serait raisonnable pour moi d’avoir des enfants?", demande l’autre.
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