
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a promis, samedi, de maintenir la paix et la stabilité de part et d'autre du détroit de Taïwan face aux menaces de Pékin, qui revendique l'île démocratique autonome, affirmant que "la guerre n'est pas une option".
"La guerre n'est pas une option". C'est avec ces mots que la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a promis, samedi 20 mai, de maintenir la paix et la stabilité de part et d'autre du détroit de Taïwan face aux menaces de Pékin.
Issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance de l'île, Tsai Ing-wen a déclaré que durant son mandat la population – environ 24 millions d'habitants – avait montré au monde "la détermination de Taïwan à se défendre".
"Face aux attaques civiles et aux menaces militaires de la Chine, les habitants de Taïwan sont calmes et non agressifs, rationnels et non provocateurs", a-t-elle mis en avant.
Pékin considère Taïwan comme une province qu'il n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise, en 1949. La Chine vise cette réunification, par la force si nécessaire. Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l'île.
"La guerre n'est pas une option et aucune des parties ne peut modifier unilatéralement le statu quo d'une manière non pacifique", a encore indiqué Tsai Ing-wen, ajoutant : "Nous ne serons ni provocateurs ni agressifs et nous ne céderons certainement pas à la pression".
Taïwan se prépare à la prochaine élection présidentielle qui se tiendra en janvier 2024 et est considérée comme un référendum sur la posture de Tsai Ing-wen vis-à-vis de Pékin. La présidente de 66 ans a déjà effectué deux mandats et ne peut pas se présenter à sa réélection en raison de la limite des mandats.
"La liberté et la démocratie sont déjà dans notre ADN"
Son vice-président, William Lai, a été choisi comme candidat pour le Parti démocrate progressiste au pouvoir. Âgé de 63 ans, il s'est montré plus direct que Tsai Ing-wen concernant les velléités indépendantistes de Taïwan, déclarant en janvier qu'il considérait Taïwan comme un "pays souverain".
Il affrontera le populaire maire de la municipalité de New Taipei, Hou Yu-ih, du parti d'opposition Kuomintang, qui est traditionnellement favorable à un rapprochement avec Pékin.
William Lai a estimé que les prochaines élections marqueraient un choix "entre la démocratie et l'autoritarisme", ce que Hou Yu-ih a fermement nié lors d'un rassemblement de son parti samedi.
"La liberté et la démocratie sont déjà dans notre ADN. (...) Plus que jamais, nous devons, à travers le dialogue et l'interaction, trouver les moyens de réduire les risques de conflit et de maintenir la stabilité dans la région", a-t-il déclaré, accusant le vice-président d'essayer de diviser la population en semant la peur.
Interrogé quant à sa position sur la Chine lors d'une récente session du conseil municipal, Hou Yu-ih a dit s'opposer à l'indépendance de Taïwan et au modèle "un pays, deux systèmes", utilisé à Hong Kong.
Pékin a proposé le modèle "un pays, deux systèmes" pour Taïwan également, mais une majorité de Taïwanais l'ont rejeté, surtout après la répression des libertés politiques à Hong Kong par la Chine. Pékin a averti que tout mouvement de Taïwan vers une déclaration formelle d'indépendance entraînerait une réponse militaire.
Avec AFP