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Ljubljana est-elle vraiment la première capitale européenne sans voitures ?

La majeure partie du centre-ville de Ljubljana, la capitale de la Slovénie, est fermée aux voitures depuis plus de dix ans. C’est notamment cette zone piétonne qui a valu à la ville le titre de capitale verte européenne en 2016. Mais depuis, où en est-on sur la mobilité durable ?

Il est difficile en arpentant les rues pavées du centre-ville de Ljubljana de s’imaginer que la voiture a pu avoir sa place ici. Les passant s sont unanimes : “C’était une très bonne idée”. Depuis 2007, une zone piétonne a été mise en place dans le centre de la capitale slovène. Elle s’est élargie peu à peu jusqu’à atteindre 19 hectares et aujourd'hui, la ville revendique un réseau de plus de 300 km de pistes cyclables.

La mesure a permis de réduire la pollution atmosphérique. Sur le plus grand boulevard fermé à la circulation, l’avenue Slovenska, les émissions de carbone suie - ces particules fines notamment responsables de cancers du poumon - ont été réduites d'au moins 70 %, sans augmenter dans les rues environnantes. Mais c’est surtout le cadre de vie apaisé qui plaît, en particulier aux touristes. Cyclistes et promeneurs se côtoient dans le calme le long des berges de la Ljubljanica et de petits véhicules électriques transportent les personnes qui ont des difficultés à marcher, notamment vers les établissements médicaux.

Les quartiers périphériques oubliés

Le contraste est d’autant plus saisissant lorsque l’on fait quelques pas hors de la zone piétonne. La circulation des voitures y est toujours dense et rapide. “Il est courant, partout dans le monde, je dirais, que le centre-ville soit rénové et piétonisé. Mais lorsque vous vous éloignez du centre, vous avez des voitures”, explique Mojca Balant, du centre d’urbanisme de la République de Slovénie. “En 2007, le conseil municipal a fait preuve de courage en optant pour une zone piétonne. Mais depuis, peu de choses ont été faites pour aller de l'avant”, abonde l’activiste Matej Praprotnik. Ce cycliste habite dans un quartier périphérique et regrette de vivre dans “une ville dominée par la voiture”.

Le réseau de transport en commun est peu développé et les pistes cyclables sont parfois dangereuses. Alors, même si les voitures ont disparu du centre, elles restent le moyen de transport privilégié pour s’y rendre. D’ailleurs, les routes périphériques vont bientôt être élargies et un parking devrait être construit en plein centre-ville. Un contre-sens, d’après Mojca Balant. “Si vous élargissez les routes, il y aura plus de voitures”, explique l’urbaniste. Comme Matej Praprotnik, elle regrette que la place des véhicules à moteur n’ait pas été repensée. “Quand on regarde le budget, la majorité va aux voitures et il y a une petite partie sur la mobilité durable parce que l’Union européenne le demande”, conclut-elle.

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