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Paris demande à l'ONU d'agir contre les auteurs du massacre du 28-Septembre

Trois jours après la publication d'un rapport onusien qualifiant le massacre du 28-Septembre de "crime contre l'humanité", la France réclame la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour juger les responsables de la tuerie.

AFP - L'ambassadeur adjoint de la France à l'ONU a demandé mercredi au Conseil de sécurité d'agir rapidement pour traduire en justice les responsables du massacre du 28 septembre à Conakry, qualifié de "crime contre l'humanité" par un rapport de l'ONU.

A l'issue de consultations à huis clos sur la Guinée, Nicolas de Rivière a indiqué à la presse qu'il estimait que la Cour pénale internationale (CPI) devait être saisie après la diffusion d'un rapport de l'ONU "accablant", selon lui, sur le massacre de manifestants opposés au gouvernement par les troupes guinéennes à Conakry en septembre.

"La CPI doit être saisie. L'impunité n'est pas envisageable", a-t-il déclaré avant d'exprimer l'espoir que les responsables du massacre, et notamment le chef de la junte guinéenne, le capitaine Dadis Camara, soient rapidement traduits en justice.
Le 28 septembre, les forces de défense et de sécurité avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire, rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le chef de la junte et président autoproclamé depuis décembre 2008 ne se présente pas à l'élection présidentielle.

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Paris demande à l'ONU d'agir contre les auteurs du massacre du 28-Septembre

La Commission d'enquête de l'ONU sur ce massacre fait état d'au moins "156 personnes tuées ou disparues".

"Il est raisonnable de conclure que les crimes perpétrés le 28 septembre 2009 et les jours suivants peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité", affirme le rapport de cette commission, publié lundi et transmis au Conseil de sécurité.

"La France considère que le Conseil de sécurité doit agir vite et fort", a déclaré M. de Rivière à la presse. Il a cependant ajouté qu'il était "prématuré" de dire quelles actions devaient être entreprises.

Il a décrit la situation en Guinée, une ancienne colonie française, comme "instable" et affirmé que Paris soutenait "une transition pacifique et la préparation d'élections libres et justes".

Dadis Camara, blessé par balle à la tête le 3 décembre par son aide de camp à Conakry, est hospitalisé à Rabat, au Maroc. Lundi, un ministre guinéen, le colonel Moussa Keïta, assurait que son état de santé avait "beaucoup évolué" et qu'il "pourrait être de retour dans peu de temps" en Guinée.

La France et les Etats-Unis ont exprimé la crainte que son retour dans son pays puisse déclencher une guerre civile.

Le dirigeant par intérim de la junte en Guinée, le général Sékouba Konaté, s'est engagé mercredi à favoriser la tenue d'élections "le plus tôt possible" et a prôné "la réconciliation" des Guinéens meurtris par les violences, un an après la prise du pouvoir par l'armée.