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Vingt Ouïghours qui avaient trouvé refuge au Cambodge lors de la répression des émeutes intervenues dans la région chinoise du Xinjiang, au mois de juillet, ont été renvoyés en Chine, malgré les protestations des États-Unis.

AFP - Vingt Ouïghours, qui s'étaient réfugiés au Cambodge après les émeutes meurtrières de juillet dans la région chinoise du Xinjiang, ont été expulsés vers la Chine samedi soir, a annoncé un porte-parole du ministère cambodgien de l'Intérieur.

"Les vingt Ouïghours ont été renvoyés en Chine dans un avion chinois samedi soir", a déclaré à l'AFP M. Khieu Sopheak.

Le Cambodge avait annoncé auparavant qu'il expulserait ces Ouïghours, une minorité musulmane turcophone résidant au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, en dépit des protestations émises par les Etats-Unis et des militants des droits de l'homme.

"Ce sont des immigrants illégaux et aux termes de notre législation, ils devraient être expulsés. En conséquence nous allons les expulser", avait déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères M. Koy Kuong.

La présence des Ouïghours à Phnom Penh avait été rendue publique il y a deux semaines lorsqu'ils avaient sollicité l'asile politique au Cambodge, affirmant qu'ils risquaient la torture en Chine.

Des affrontements ayant opposé des Ouïghours à des Hans, ethnie largement dominante en Chine, au Xinjiang en juillet avaient fait près de 200 morts et 1.600 blessés. Le mois dernier, neuf personnes (huit Ouïghours et un Han) ont été exécutées pour leur implication dans ces violences.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) a déploré cette expulsion qu'il a qualifiée de "manquement par le Cambodge à ses obligations en tant que signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés", a déclaré le porte-parole du UNHCR, Kitty McKinsey.

La décision de Phnom Penh survient alors que le vice-président chinois Xi Jinping est attendu dimanche pour une visite de trois jours au Cambodge. La Chine et le Cambodge entretiennent des relations étroites de longue date, Pékin ayant accordé de nombreuses aides à Phnom Penh.

Avant l'annonce de leur expulsion, un porte-parole du département d'Etat américain avait appelé vendredi le gouvernement cambodgien "à honorer son engagement à respecter le droit international".