Trois jours après la levée d'une amnistie qui protégeait de nombreux responsables politiques pakistanais, certains ministres sont rattrapés par les affaires. Le président Zardari (photo) a convoqué son cabinet en urgence.
AFP - Le président pakistanais Asif Ali Zardari présidait samedi une réunion d'urgence de son parti pour éviter une crise à son gouvernement, empêtré dans des affaires de corruption qui ont resurgi cette semaine avec la fin d'une amnistie politique, a annoncé son cabinet.
Pour tenter de juguler ce qui pourrait devenir la plus importante crise politique depuis son arrivée au pouvoir il y a 15 mois, M. Zardari a convoqué à Islamabad une réunion du comité exécutif du Parti du peuple pakistanais (PPP).
La rencontre a débuté à 14H00 (09H00 GMT), a indiqué un responsable du cabinet présidentiel, sans plus de précisions.
Les leaders du parti devaient discuter "de la situation politique actuelle", s'est contenté de dire le porte-parole du président Farhatullah Babar.
"Le parti souhaite recueillir les points de vue de ses membres, leurs suggestions et la stratégie à adopter par le gouvernement" face à la situation actuelle, a de son côté déclaré la porte-parole du PPP, Fauzia Wahab.
Cette réunion intervient trois jours après que la Cour suprême a décrété la fin d'une amnistie adoptée en 2007 qui protégeait jusqu'ici de nombreux responsables soupçonnés de corruption.
Cette décision a semé le trouble dans un pays politiquement déjà instable et embarrasse le très impopulaire gouvernement Zardari, qui n'a pas tardé à être rattrapé par les affaires.
Vendredi, un tribunal de la province du Sindh (sud) a convoqué le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik, soupçonné dans une affaire de corruption, et sommé de se présenter devant lui le 8 janvier.
La veille au soir, le ministre de la Défense Ahmed Mukhtar, également mis en cause dans une ancienne affaire de corruption, avait été empêché de quitter le pays, alors qu'il devait se rendre en visite officielle en Chine.
L'amnistie, adoptée en 2007 par l'ancien président Pervez Musharraf, concernait plus de 8.000 personnes, dont M. Zardari et plusieurs de ses ministres.
Le chef de l'Etat reste pour l'heure protégé par son immunité, mais des opposants pourraient contester son éligibilité en justice.