logo

La journaliste Marina Ovsiannikova raconte sa fuite de Russie dans une autobiographie

La journaliste Marina Ovsiannikova, célèbre pour avoir dénoncé l'offensive russe en Ukraine pendant un journal d'information de la télévision d'État, sort un livre autobiographique décrivant notamment "la fabrique de propagande" médiatique de Moscou, qu'elle a fini par fuir.

Près d'un an après s'être opposée à la guerre en Ukraine pendant un journal d'information de la télévision d'État, la journaliste Marina Ovsiannikova sort un livre autobiographique décrivant notamment "la fabrique de propagande" médiatique de Moscou, qu'elle a fini par fuir.

L'ouvrage paraît vendredi 10 février en Allemagne. Le même jour, elle va donner une conférence de presse à Paris dans les locaux de Reporters sans Frontières pour raconter sa fuite de Russie avec sa fille grâce à RSF, il y a quatre mois, quand elle était assignée à résidence.

Intitulé "Zwischen Gut und Böse" ("Entre le bien et le mal, comment je me suis enfin opposée à la propagande du Kremlin", Éd. Langen Müller), ce livre de 200 pages devrait également sortir plus tard en anglais et en français, a dit à l'AFP l'éditeur allemand de Marina Ovsiannikova.

Au début de cet ouvrage, la journaliste née d'une mère russe et d'un père ukrainien revient sur son irruption, quelques jours après le déclenchement de l'invasion russe, pendant le journal télévisé le plus regardé du pays, avec une pancarte proclamant "No War".

Son intervention – qu'elle écrit avoir décidé toute seule car elle ne supportait plus les mensonges du régime – a bouleversé sa vie professionnelle et familiale.

Un livre qui décrit des ficelles de la "fabrique de propagande" russe

C'est essentiellement cette période de quelques mois qu'elle décrit dans son livre, avec des retours en arrière sur son enfance à Grozny, la capitale de la république caucasienne russe de Tchétchénie, et ses débuts de carrière.

Elle ne nie pas avoir fait partie du système : son mari, dont elle est séparée depuis et avec qui elle a eu un fils et une fille, fait partie des cadres de la chaîne de télévision Russia Today. 

Elle décrit également quelques ficelles de la "fabrique de propagande" de son employeur, Pervy Kanal : la diffusion d'informations sur Vladimir Poutine ne doit jamais être suivie de mauvaises nouvelles. Il est présenté comme le sauveur de la Russie. 

En revanche, il existe une interdiction latente de diffuser de bonnes nouvelles en provenance des États-Unis et d'Europe de l'Ouest. Dans la tête des Russes, il faut transmettre l'image selon laquelle tous les Américains soutiennent le mouvement LGBT, tuent des Noirs, abusent d'enfants russes adoptés, écrit-elle.

Son livre s'achève sur sa fuite clandestine de Russie, quand elle franchit la frontière russe à pied avec sa fille, sans que soit précisé dans quel pays elle arrive.

À la fin, elle se décrit dans une voiture à Paris, en route pour le bureau de RSF, "dont la contribution à notre fuite a été vraiment en tout point sans frontières".

Avec AFP