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À la une de la presse, ce mardi 7 février, l’émotion mondiale, après le double séisme qui a frappé, hier, la Turquie et la Syrie. Le dernier bilan provisoire, qui s'alourdit d’heure en heure, dépasse les 4 300 morts. La nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, aujourd'hui en France, dont l’examen a débuté à l'Assemblée. La visite à l'Élysée hier du président de transition tchadien Mahamat Idriss Déby. Et un entretien avec Salman Rushdie, six mois après son agression.

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À la une de la presse, le choc, après le double séisme qui a frappé, lundi 6 février, la Turquie et la Syrie. Le dernier bilan provisoire dépasse à présent les 4 300 morts.

Alors que ce bilan s'alourdit d’heure en heure, la Syrie est saisie d’effroi. Dans ce pays déjà ravagé par la guerre, les séismes qui ont touché Alep, Lattaquié, Hama et Idleb sont présentés par le journal officiel syrien Al-Watan comme un "drame", une "catastrophe" face à laquelle le régime de Bachar al-Assad en appelle à l’aide internationale. La Turquie a fait de même. "Semblable à l'apocalypse", titre le journal Türkiye, avec cette vue aérienne d'immeubles effondrés à Hatay, Antioche, au sud de Gaziantep, qui se trouve non loin de l’épicentre du séisme.

Le quotidien turc évoque "une course contre la montre, sous les décombres", pour retrouver les survivants, comme la petite rescapée de 7 ans, qu'on voit à la une. Beaucoup non pas eu cette chance, comme l'homme que l’on voit extirpé des décombres par des secouristes dans la ville turque d'Adana à la une de L'Orient Le Jour, qui publie aussi la photo d'un quartier d'Idleb, en Syrie, totalement détruit. Dans cette région en proie à la guerre, au terrorisme, et à la crise économique, est-ce "La catastrophe de trop ?", s’interroge le quotidien libanais.

Cette catastrophe déclenche une émotion mondiale. The Financial Times, qui montre un homme secouru au milieu des ruines à Jindiris, dans la partie contrôlée par les rebelles dans la province d'Alep, en Syrie, s'alarme du sort des "centaines" de familles toujours "prises au piège" sous les décombres de leurs maisons, après le "plus gros tremblement de terre à avoir secoué la Syrie et la Turquie en 84 ans".

Au-delà de l’émotion, la communauté internationale s’organise pour leur venir en aide, y compris en Israël, d’après Haaretz, qui annonce l'envoi de secours israéliens en Turquie mais également en Syrie – qui ne reconnaît toujours pas officiellement l'État hébreu. Cette aide serait sans précédent entre les deux pays, qui restent techniquement en état de guerre. Mais plusieurs médias pro-Assad affirment cependant que la proposition israélienne n’a pas été acceptée par le régime syrien. Quoi qu'il en soit, l’appel à l’aide lancé par la Turquie et la Syrie reçoit un large écho dans la communauté internationale, dont La Croix salue la mobilisation. Pour le quotidien français, "quelque chose d’universel" se joue dans "cette catastrophe", qui "nous rappelle collectivement que la solidarité envers nos semblables relève de l'évidence".

À la une de La Croix :

➡️ Turquie et Syrie : L’appel à l’aide
➡️ Entretien avec Laurent Berger :« C’est la France du travail qui manifeste, pas celle
de la paresse »
➡️ Dans le cerveau, un implant qui vous veut du bien ? pic.twitter.com/QyMxgF9nW4

— La Croix (@LaCroix) February 6, 2023

En France, nouvelle mobilisation, ce mardi 7 février, contre la réforme des retraites, dont l'examen a débuté hier à l'Assemblée nationale. Le journal local Midi Libre évoque le "bras de fer" engagé dans l'Hémicycle, où les débats, pour le moins "houleux", vont se poursuivre jusqu'au 17 février. D'après Le Figaro, les "concessions" faites par la Première ministre Élisabeth Borne "ne calment pas" les députés, au grand mécontentement du journal, qui estime que le projet du gouvernement "a déjà subi "un essorage grandeur nature" avant même son arrivée dans l'Hémicycle. "Dans quel état en sortira-t-il, une fois passé dans la marmite parlementaire ?", s’angoisse le quotidien. Trop de concessions, d'après Le Figaro, et pas assez, du point de vue des syndicats, notamment de la CFDT, dont le patron, Laurent Berger, se félicite de la mobilisation "exceptionnelle" des salariés. "C'est la France du travail qui manifeste, pas celle de la paresse", défend-t-il dans La Croix, en réponse à la tirade de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui avait présenté l’opposition à la réforme des retraites comme "une idée gauchiste, bobo", "d'une société sans travail, sans effort".

En France, toujours, Mahamat Idriss Déby Itno, le président de transition du Tchad, a été reçu hier à l’Élysée par Emmanuel Macron. Pour les enjeux de cette visite, je vous recommande de jeter un cil au site de France 24, qui propose un décryptage de cette visite pour le moins discrète. Une visite qui n'a cependant pas échappé au journal burkinabé Le Pays, mécontent de voir l'Élysée "dérouler le tapis rouge pour un putschiste sanguinaire". "Le moins que l'on puisse dire, c’est que dans (la) grisaille des relations tendues de la France avec certaines de ses anciennes colonies, l'axe Paris-Ndjamena semble se porter plutôt bien", constate le journal, en ironisant sur "la position tranchée (de la France) sur les putschistes et autres auteurs de prise anticonstitutionnelle du pouvoir". «"En faisant une exception dans le cas tchadien, Paris a posé le précédent deux poids deux mesures, qui trouve difficilement justification aux yeux des démocrates africains", regrette Le Pays.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous l’interview accordée par Salman Rushdie au magazine The New Yorker, qui dresse également un long portrait du romancier. Icône de la liberté d'expression, l’écrivain britannique vit toujours sous le coup d’une fatwa pour l'écriture de son livre "Les Versets sataniques". Il témoigne, six mois après l'agression qui a failli lui coûter la vie et lui a fait perdre la vue à l'œil droit, à l’occasion de la sortie de son quinzième roman, pour lequel il ne fera aucune tournée de promotion. Ce roman intitulé "Victory city" ("La cité de la victoire"), a pour dernière phrase : "Les mots sont les seuls vainqueurs".

A Profile of the author Salman Rushdie, whose new book, “Victory City”—his 16th since a fatwa was issued against him—is an affirmation of the power of storytelling. https://t.co/I7wcVqGImF

— The New Yorker (@NewYorker) February 6, 2023

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