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Au moins 23 civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi lors d'une attaque revendiquée par le groupe État islamique dans un village de l'est de la République démocratique du Congo.

Au moins 23 villageois, selon des sources locales, ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi dans l'est de la République démocratique du Congo lors d'une attaque attribuée aux ADF (Forces démocratiques alliées) et revendiquée par le groupe État islamique.

Le groupe jihadiste, qui présente les ADF comme sa branche en Afrique centrale, a publié sur Telegram un communiqué indiquant que des membres de l'organisation avaient attaqué le village de Makugwe, en territoire de Beni au Nord-Kivu.

"Vingt-quatre personnes, dont six femmes, ont été tuées dans cette incursion des ADF", avait auparavant déclaré à l'AFP Roger Wangeve, président de la société civile locale. Un porte-parole de l'armée dans la région a également chiffré le bilan à 24 morts et 10 disparus.

En séjour dans ce village, le député provincial Saidi Balikwisha a lui évoqué un bilan de "23 personnes tuées". Cet élu a plaidé pour une augmentation des "effectifs militaires bien dotés et bien équipés, bien traités" pour espérer être en mesure "d'anticiper les attaques de l'ennemi".

Selon Roger Wangeve, parmi les victimes figurent 17 personnes qui se trouvaient "dans une petite buvette où elles prenaient la bière". Les ADF "les ont toutes exécutées", a-t-il dit.

Au moins sept maisons d'habitation ont été incendiées, trois pharmacies et onze boutiques pillées, tandis que le nombre "de civils emmenés en brousse n'est pas encore connu", a ajouté Roger Wangeve.

"Nous regrettons et nous nous posons la question : 'comment est-ce que cela peut être possible de tuer la population à quelques mètres du campement militaire?'", s'est-il demandé.

Une région "en état de siège"

Interrogé par l'AFP, le colonel Charles Omeonga, administrateur du territoire de Beni, a indiqué que les forces armées étaient "à la poursuite de l'ennemi" qui, selon lui, s'est "caché dans la population".

Les ADF, rebelles musulmans d'origine ougandaise, sont actifs dans le nord du Nord-Kivu et le sud de la province voisine de l'Ituri. Ils sont considérés comme l'un des groupes armés les plus meurtriers dans la région orientale de la RDC.

Leur dernière action d'envergure remonte au 15 janvier lorsqu'au moins 14 personnes avaient été tuées et 63 autres blessées dans un attentat à la bombe dans une église pentecôtiste (protestante évangélique). Cet attentat avait été revendiqué par l'OEI.

Les ADF ont été placés en 2021 par les États-Unis sur leur liste des "organisations terroristes étrangères", en lien avec l'OEI.

Pour tenter de stopper les violences, sans y parvenir jusqu'à présent, le Nord-Kivu et l'Ituri ont été placés en mai 2021 en "état de siège" par le président congolais Félix Tshisekedi, une mesure exceptionnelle qui a remplacé les administrateurs civils par des responsables policiers et militaires.

Depuis fin 2021, une opération militaire conjointe congolaise-ougandaise a par ailleurs commencé à cibler les ADF en territoire congolais. Mais les attaques ont continué.

Avec AFP