Le séjour à l'hôpital de Silvio Berlusconi doit être prolongé d'un jour supplémentaire. Blessé au visage, dimanche, par un déséquilibré, le président du Conseil italien éprouve des douleurs cervicales, selon son médecin.
AFP - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, blessé au visage dimanche par un déséquilibré, va devoir rester un jour supplémentaire à l'hôpital en raison de douleurs cervicales importantes, a annoncé son médecin mercredi.
"Contrairement à ce que nous avions dit hier, nous avons considéré opportun de prolonger d'un jour le séjour du président (du Conseil) à l'hôpital" San Raffaele, a déclaré le dr Alberto Zangrillo, également chef de service dans cet établissement.
Les motifs "sont à rechercher dans la persistance de douleurs, de l'oedème (gonflement, ndlr) au visage et de la difficulté à s'alimenter", a-t-il dit, tout en qualifiant les conditions cliniques de Berlusconi de "tranquillisantes". Selon le médecin, de vieilles douleurs cervicales se sont réveillées provoquant des maux de tête et son "état de souffrance n'est pas toujours facilement contrôlable" avec les analgésiques.
Pas besoin en revanche pour M. Berlusconi d'une reconstruction du visage par chirurgie esthétique, selon son médecin.
"Je crois pouvoir vous dire avec certitude que sa sortie est prévue pour les premières heures de demain après-midi", a indiqué le Dr Zangrillo, en ajoutant qu'à sa sortie, Berlusconi ira "dans un lieu tranquille, je ne sais pas où".
Selon son médecin, le chef du gouvernement "ne participera pas à des événements publics pendant 10 à 15 jours, ce serait mieux 15 jours". Le porte-parole de Berlusconi, Paolo Bonaiuti, présent à la conférence de presse, a souligné que le conseil des ministres "est un évènement public par excellence".
M. Berlusconi a dû annuler cette semaine tous ses engagements dont sa participation au sommet de Copenhague sur le climat et sa conférence de presse de fin d'année est incertaine.
Le séjour à l'hôpital du chef du gouvernement pour une période d'observation avait initialement été fixé de 24 à 36 heures.
Il est soigné pour une fracture du nez, deux dents cassées et une blessure à la lèvre après avoir été frappé au visage par un projectile -- une mini-réplique de la cathédrale de Milan -- lancée par un déséquilibré, Massimo Tartaglia, alors qu'il saluait des partisans à l'issue d'un meeting politique. Tartaglia a été incarcéré.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un jeune déséquilibré de 26 ans a tenté d'entrer dans la zone où est hospitalisé M. Berlusconi et a été immobilisé dès sa sortie de l'ascenseur par les gardes du corps.
L'intrus, qui avait suivi un "traitement psychiatrique obligatoire" en 2008, n'avait "pas d'arme ni objet dangereux" sur lui mais la police a indiqué à l'AFP avoir trouvé dans sa voiture trois crosses de hockey et deux couteaux de cuisine.
Selon un sondage publié mercredi par La Stampa, 47% des Italiens pensent que l'agression subie par Berlusconi était un acte complètement isolé commis par un déséquilibré, alors que l'autre moitié (46%) estiment qu'elle est la conséquence d'un climat politique très dégradé dans le pays.
Majorité et opposition ont continué de s'invectiver s'accusant mutuellement de jeter de l'huile sur le feu.
En attendant, la réplique miniature de la cathédrale de Milan se vend comme des petits pains et Berlusconi a déjà son personnage, avec un nez ensanglanté ou un gros bandage autour de la tête, chez les santons de Noël fabriqués à Naples.
Après Facebook, l'agresseur a aussi trouvé des fans sur les campus universitaires: à La Sapienza de Rome où une pancarte "pour Noël, Tartaglia on peut faire plus" a été rapidement retirée et son auteur est recherché, et à Turin où un graffiti propose "une médaille pour Tartaglia".