logo

"Liban, une justice à contresens"
Audio 06:24

À la une de la presse, ce mardi 17 janvier : l’examen, au sénat français, du projet de loi d’accélération du nucléaire pour faciliter, notamment, la construction de nouveaux réacteurs ; l’enquête en cours, au Liban, de magistrats européens, sur les agissements du gouverneur de la banque centrale ; et la disparition de l’actrice italienne Gina Lollobrigida éclipsée par l’arrestation lundi, en Sicile, de Matteo Messina Denaro, le mafieux le plus recherché d’Italie depuis trente ans.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

À la une de la presse française, ce matin : l’examen, mardi, au sénat, du projet de loi d’accélération du nucléaire, pour faciliter, notamment, la construction de nouveaux réacteurs.

Après le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, le gouvernement veut faire de même avec le nucléaire, d’après la ministre de la Transition énergétique, qui défend son texte dans Le Figaro. Selon Agnès Pannier-Runacher, atteindre la neutralité carbone en 2050 suppose à la fois de réduire la consommation d’énergie et d’en produire beaucoup plus – d’où la relance du nucléaire, également présentée comme la "clé" de l’indépendance énergétique française. "Nous ne pouvons pas perdre une minute pour produire plus", plaide la ministre, qui va devoir compter, notamment, sur les communistes, pour faire adopter son texte. Ces derniers et certains socialistes devraient soutenir le projet de loi, alors que les écologistes et les "insoumis" veulent 100% d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire. Mais L’Humanité prévient que les ambitions affichées par le gouvernement risquent de se heurter aux réalités d’un parc nucléaire vieillissant et à l’état d’une filière "fragilisée", depuis des années, par "la perte de compétences industrielles".

L' Humanité du mardi 17 janvier 2023 chez les marchands de journaux et dès ce soir 22h00 sur ordinateur. https://t.co/s4nZf9sS5I tablettes et smartphones avec nos applis IOS https://t.co/Nwm028NNZa et Android https://t.co/AzRCWAkgHb pic.twitter.com/BXVHLMW1Ti

— L'Humanité (@humanite_fr) January 16, 2023

Pendant que le gouvernement planche sur le nucléaire, Emmanuel Macron s’active, lui, sur la scène diplomatique. The Financial Times indique que le président sera jeudi à Barcelone pour signer un traité d'amitié bilatéral avec l'Espagne, avant de célébrer, trois jours plus tard, le 60ᵉ anniversaire du traité de l'Élysée signé par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer – un "festin diplomatique (qui) risque d'être entaché par une nouvelle vague de troubles sociaux", d’après le quotidien britannique, qui fait état des critiques, en France, sur le fait que le président prendrait "un risque énorme en faisant pression pour une réforme" dont l’urgence ne serait pas avérée. "Mais Macron ambitionne d'être le leader qui a remis la France au travail et arrêté sa glissade dans l'abîme des déficits budgétaires", explique le journal.

Emmanuel Macron, qui se consolera peut-être de ses difficultés intérieures en regardant de l’autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, où Rishi Sunak affronte une grogne sociale sans précédent depuis les années Thatcher, d’où le dessin de Christian Adams qui montre le Premier ministre à son bureau face à un calendrier où tous les jours s'avèrent être le jour le plus déprimant de l’année, Blue Monday, Blue Tuesday, etc. La France et le Royaume-Uni, ou "l’entente cordiale", version 2023 : les deux pays traversent actuellement des mouvements sociaux semblables, avec les mêmes revendications, contre l’inflation et l’austérité, dans un dessin signé Patrick Blower, publié sur Twitter.

Au Liban, des magistrats européens sont arrivés lundi pour enquêter sur les agissements du gouverneur de la banque centrale. Surnommé "le Madoff libanais" par un rapport de la Banque mondiale, à la tête de la banque centrale depuis trois décennies, Riad Salamé affirme n’avoir rien à se reprocher, alors qu’il est l’objet de poursuites dans "au moins six pays européens", d’après Le Figaro. Le journal évoque la coopération "encore hypothétique" du Liban, où certains médias ont d’ailleurs relayé des accusations d’atteinte à la souveraineté nationale. Un manque de bonne volonté attribué par Karim Bitar au "relais de protection tentaculaires" dont Riad Salamé disposerait toujours au Liban. "C’est l’homme qui en sait trop", déclare ce chercheur, qui affirme que le gouverneur a "fini par être lâché par la France", après qu’Emmanuel Macron a "pris conscience de l’ampleur des malversations financières présumées".

Si Riad Salamé n’a jamais été inquiété par les autorités de son pays, William Noun, lui, a été brièvement arrêté la semaine dernière, après avoir menacé de "dynamiter le palais de justice" de Beyrouth. Courrier International raconte comment ce frère d’une des victimes de la gigantesque explosion qui a détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise en 2020, est devenu le héros de la presse libanaise. Celle-ci a salué sa colère, jugée "salutaire" contre un pouvoir qui ferait tout pour se protéger des poursuites. "William Noun est devenu le ‘symbole’ de cette justice libanaise à contresens. Celle qui met en détention les proches des victimes et laisse en liberté les responsables politiques et sécuritaires impliqués dans l’affaire" des explosions de Beyrouth, a notamment dénoncé L’Orient Le Jour.

Buongiorno! Ecco la prima pagina di oggi, 17/01/2023. Gli aggiornamenti su https://t.co/x3RjqbDFRw https://t.co/bWe1DcsSkv pic.twitter.com/oZKxOTHk5i

— La Stampa (@LaStampa) January 17, 2023

Un coup d’œil, enfin, à la presse italienne, qui revient sur l’arrestation, lundi, en Sicile de Matteo Messina Denaro, le mafieux le plus recherché du pays depuis trente ans. Les images de l’arrestation du "dernier parrain" font la une de la quasi-totalité des quotidiens italiens, dont La Stampa, qui précise que Matteo Messina Denaro a été arrêté alors qu'il se trouvait dans une clinique où il était soigné, sous un nom d’emprunt, pour un cancer du côlon. Le chef mafieux vole la vedette à l’actrice Gina Lollobrigida, disparue lundi à 95 ans, et reléguée, ce matin, au second plan. "Le pire des meurtriers" : d’après La Repubblica, Matteo Messina Denaro s’était vanté, dans le passé de pouvoir "remplir un cimetière" avec toutes ses victimes – là encore, le parrain éclipse Gina Lollobrigida.

Mais l’actrice reçoit tous les honneurs qu’elle mérite du côté du Temps. "Gina Lollobrigida, une épopée italienne" : "Il se dit dans la Péninsule que Gina est 'la meilleure chose qui soit arrivée depuis l’invention des spaghettis'", écrit joliment le quotidien suisse. Bel hommage, aussi, de l’Italien Paulo Callieri à celle qui incarna Pauline Borghèse, la reine de Saba et Esmeralda, l’héroïne de Notre-Dame de Paris, dans un dessin montrant son grand amour, Quasimodo, l’attendant au paradis. Un dessin publié par le site Cartoon Movement.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.