
Du lancement du télescope spatial James-Webb à la mission lunaire Artemis I, en passant par la première photographie d'un trou noir supermassif et la mission de déviation de la trajectoire d'un astéroïde, les 12 derniers mois sont désormais considérés comme l’une des périodes les plus productives en matière d'astronomie. Retour sur neuf événements qui ont marqué la recherche spatiale.
La toute fin de 2021 et l'année 2022 auront été jalonnées de découvertes spatiales décisives.
Après avoir envoyé le plus puissant télescope spatial jamais conçu dans l'espace, la Nasa nous a notamment partagé tout au long de l'année des clichés tous plus inédits et impressionnants que les autres. Des lunes joviennes de Jupiter aux "Piliers de la Création", sans oublier l'image infrarouge la plus profonde jamais prise de l'Univers, l'agence spatiale américaine en a mis plein les yeux aussi bien aux amateurs qu'aux astronomes aguerris.
La photographie d'un trou noir supermassif, ainsi que la réussite de la mission test Artémis 1 sont autant d'autres événements prometteurs dans la compréhension et la "conquête" de ces contrées extraterrestres. En images, France 24 revient sur neuf événements qui ont marqué notre perception de l'espace.
25 décembre 2021 : le télescope spatial James-Webb décolle depuis Kourou

Il y a un an, jour de Noël, le télescope James-Webb – le plus grand et le plus puissant jamais envoyé dans l'espace – a été lancé depuis Kourou pour une mission annoncée comme révolutionnaire.
Conçu pour donner un aperçu des premiers instants de l'Univers, ce télescope, situé à près de 1,5 million de km de la Terre, a été encapsulé dans une fusée Ariane 5.
En un an d'activité, il a fourni plusieurs images qui resteront dans les annales et font de 2022 une année des plus riches et fascinantes pour la recherche spatiale.
Un trou noir supermassif photographié pour la toute première fois au centre de notre galaxie

Une équipe d'astronomes internationale a dévoilé, le 12 mai, la première image du trou noir supermassif au cœur de la Voie lactée, Sagittarius A*, trois ans après la première photo d'un trou noir dans la lointaine et gigantesque galaxie M87.
L'existence de Sagittarius A* a été détectée en 1974 grâce à une source radio inhabituelle au cœur de notre galaxie. Ce trou noir a une masse d'environ quatre millions de soleils et se trouve à 27 000 années-lumière de la Terre.
Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir, car l'objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s'en échapper. Mais les scientifiques ont pu observer des objets lointains et très peu lumineux grâce à une reproduction virtuelle d'une sorte de télescope géant.
Le télescope James-Webb livre l'image la plus profonde de l'Univers jamais prise

Après des années d'attente, la première image – époustouflante – du télescope James-Webb a été dévoilée le 11 juillet aux yeux du monde. Une première image scientifique et en couleur montre des galaxies formées peu après le Big Bang, il y a plus de treize milliards d'années.
Six mois après le lancement en orbite du télescope spatial le plus puissant jamais conçu, le président américain Joe Biden a salué un jour "historique". Ce cliché est "l'image infrarouge la plus profonde et la plus claire jamais prise de l'Univers jusqu'ici", a déclaré la Nasa.
L'image, qui fourmille de détails, a été prise en un temps d'observation de 12,5 heures. Elle montre ainsi des milliers de galaxies, au cœur desquelles certaines structures "n'ont jamais été vues auparavant", ajoute l'agence responsable de la majeure partie du programme spatial civil des États-Unis.
Le travail de recherche débute donc tout juste. "Les chercheurs vont bientôt commencer à en apprendre plus sur les masses, âges, histoires et compositions" de ces galaxies.
La beauté de Jupiter révélée dans des clichés inédits

Encore des images somptueuses. Et encore grâce à James-Webb. Des images de Jupiter, prises un mois auparavant par le télescope spatial ont été publiées le 22 août par les scientifiques de la Nasa. Des photographies inattendues qui révèlent la plus grande planète du système solaire comme jamais elle ne l'avait été auparavant.
Un cliché est particulièrement spectaculaire : il montre des aurores aux deux pôles de la planète, ces phénomènes lumineux générés par les tempêtes solaires, ainsi que deux minuscules lunes joviennes (satellites autour de Jupiter), dénommées Amalthea et Adrastea, sur un fond scintillant de galaxies, et ses anneaux faiblement lumineux.
Mission Dart : la Nasa parvient à dévier un astéroïde de sa trajectoire

Le chef de la Nasa a qualifié l'événement de "moment décisif pour la défense planétaire". Grâce à l'énergie cinétique, une sonde lancée par l'agence spatiale américaine est parvenue, fin septembre, à dévier un astéroïde de sa trajectoire.
Le vaisseau Dart a voyagé pendant dix mois avant de percuter Dimorphos, un astéroïde de 160 mètres de diamètre se trouvant à 11 millions de kilomètres de la Terre au moment de l'impact.
Cette mission test inédite devait permettre à l'humanité d'apprendre à se protéger d'une éventuelle astéroïde menaçante, selon la Nasa.
Le télescope James-Webb capture les grandioses "Piliers de la création"

On ne le présente plus, et ces images sont encore son œuvre. Le 19 octobre, le télescope James-Webb a révélé son premier cliché des emblématiques "Piliers de la création", d'immenses structures de gaz et de poussière regorgeant d'étoiles en formation
Le scintillement de milliers d'étoiles illumine toute l'image, sur laquelle ces gigantesques colonnes brunes et orangées se dressent dans l'immensité du cosmos.
À l'extrémité de plusieurs des piliers, des zones d'un rouge intense évoquent de la lave. Il s'agit d'"éjections d'étoiles encore en train de se développer", âgées de seulement quelques centaines de milliers d'années, a expliqué la Nasa dans un communiqué. Ces "jeunes étoiles projettent périodiquement des jets supersoniques qui entrent en collision avec les nuages de matière, comme ces épais piliers".
Les "Piliers de la création" sont situés à 6 500 années-lumière de la Terre, dans notre galaxie, la Voie lactée. Plus précisément, ils se trouvent dans la nébuleuse de l'Aigle.
La Nasa diffuse le son d'un impact géant de météorite sur Mars

Un enregistrement audio d'un séisme de magnitude 4 provoqué par l'impact d'une météorite sur la planète Mars a été diffusé, le 27 octobre. Des blocs de glace ont été projetés violemment sur la surface creusant un cratère d'environ 150 mètres de diamètre et 20 mètres de profondeur.
C'est la sonde Insight et son sismomètre, atterri sur Mars il y a quasiment quatre ans à quelque 3 500 kilomètres du lieu de l'impact, qui a permis de détecter les secousses.
L'origine de ce tremblement martien, qui s'est produit le 24 décembre 2021, n'a été confirmée que dans un deuxième temps, par le vaisseau Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). En orbite autour de la planète, celui-ci a pris des clichés du cratère nouvellement formé dans les 24 heures suivant l'événement.
La méga-fusée Artemis décolle pour la première fois vers la Lune

Après deux tentatives ratées durant l'été, la Nasa a procédé, le 16 novembre, au premier vol d'essai de sa nouvelle méga-fusée vers la Lune pour la mission Artémis 1.
Cinquante ans après la dernière mission Apollo, la mission Artémis fera le tour de la Lune sans y atterrir et sans astronaute à bord afin de confirmer que le véhicule est sûr pour un futur équipage.
Elle doit marquer le grand début d'un programme qui prévoit notamment d'envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la Lune. Le but est d'y établir une présence humaine durable, pour préparer un voyage vers Mars.
11 décembre 2022 : après avoir voyagé autour de la Lune, le vaisseau Orion de retour sur Terre

Après un peu plus de 25 jours dans l'espace et s'être rendu autour de la Lune, le vaisseau Orion de la Nasa a amerri, le 11 décembre, dans l'océan Pacifique, mettant fin à la mission test Artémis 1.
Au total, le vaisseau a parcouru plus de 2,2 millions de kilomètres dans l'espace depuis son décollage le 16 novembre, lors du baptême de l'air de la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS.
Orion a survolé la Lune à seulement quelque 130 kilomètres de sa surface, et s'est aventuré jusqu'à plus de 430 000 km de notre planète, soit plus loin que tout vaisseau habitable auparavant.
Récupérer la capsule devait permettre de recueillir de nombreuses données déterminantes pour les missions suivantes. D'abord en détaillant l'état du vaisseau après son voyage, mais aussi en analysant les enregistrements de capteurs des accélérations et vibrations subies à bord, ou encore les performances d'une veste anti-radiation.