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Après le plan de remboursement dévoilé par Citigroup, c'est au tour de la banque californienne Wells Fargo de conclure un accord avec le Trésor américain pour rembourser les 25 milliards de dollars d'aides reçues.

REUTERS - Citigroup a dévoilé lundi un plan de remboursement des capitaux prêtés par l'Etat qui le conduira à émettre pour 17 milliards de dollars d'actions nouvelles.

Quelques heures plus tard, et après la clôture de Wall Street, Wells Fargo annonçait qu'elle rembourserait la totalité des 25 milliards de dollars d'aides reçues dans le cadre du Troubled Asset Relief Program (Tarp) après avoir au préalable émis pour 10,4 milliards de dollars d'actions ordinaires, opération qui comporte par ailleurs une option de surallocation de 1,56 milliard de dollars.

Les capitaux frais levés par "Citi" permettront au groupe bancaire de rembourser une première tranche de 20 milliards de dollars prêtés dans le cadre du Tarp.

L'accord prévoit que Citigroup émettra 17 milliards de dollars d'actions ordinaires et lèvera 3,5 milliards supplémentaires sous forme de titres convertibles en actions en cas de dégradation des ratios de solvabilité. Si la demande des marchés est forte, Citi pourrait porter son émission à 19,55 milliards de dollars.

L'Etat fédéral, de son côté, vendra dans un premier temps jusqu'à cinq milliards de dollars d'actions ordinaires Citigroup sur les 30 milliards de dollars qu'il détient, via un placement secondaire, puis le solde de sa participation dans un délai de six à 12 mois. Il mettra fin parallèlement à l'accord par lequel il garantit environ 250 milliards de dollars d'actifs du groupe bancaire.

RUPTURE DE L'ALLIANCE

Les deux parties entament ainsi la rupture de l'alliance forcée qui a conduit l'Etat à renflouer à trois reprises Citigroup depuis le début de la crise et a contraint le groupe bancaire à vendre des actifs et à remplacer plusieurs de ses dirigeants.

Le Trésor estime que les plus-values réalisée par l'Etat sur ses investissements dans Citigroup pourraient, à terme, atteindre 13 à 14 milliards de dollars. Il s'est dit satisfait de l'accord tout en estimant qu'il y avait encore "beaucoup à faire en termes d'amélioration d'accès au crédit et de création d'emplois".

Citigroup est depuis longtemps considérée comme l'une des grandes institutions financières américaines les plus affaiblies par la crise, et le simple fait qu'elle envisage aujourd'hui de rembourser l'Etat pourrait être interprété comme un signe de retour à la normale et de reprise économique.

"Le gouvernement ne permettrait pas un mouvement dans cette direction sans être sûr que la situation s'améliore", estime Mike Holland, fondateur de la société de gestion d'actifs Holland & Co, à New York.

Citigroup a eu recours au total à 45 milliards de dollars de fonds du Tarp depuis l'éclatement de la crise financière. En début d'année, le Trésor a converti 25 milliards de ces fonds en actions ordinaires, prenant ainsi environ 34% du capital.

Bank of America, renflouée elle aussi par l'Etat, avait reçu un accueil très favorable des marchés en vendant au début du mois 18,3 milliards de dollars d'actions pour rembourser le Tarp.

CESSION D'ACTIFS

Pour sa part, Wells Fargo, la quatrième banque américaine et la dernière des grandes banques ayant été renflouées par l'Etat à dévoiler ses intentions de remboursement, compte également - outre son émission d'actions ordinaires - lever 1,5 milliard de dollars en vendant des actifs, si le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale donne son feu vert.

Si les cessions ne sont pas bouclées d'ici la fin 2010, la banque a accepté de procéder à une nouvelle augmentation de capital.

Elle précise que le remboursement du Tarp aboutira à éliminer 1,25 milliard de dollars de dividendes annuels sur des titres préférentiels et elle ajoute que la mesure sera légèrement relutive en 2010.

Cette décision aura également pour effet de réduire de 2 milliards de dollars le revenu disponible pour les porteurs d'actions ordinaires au quatrième trimestre parce que la valeur des titres préférentiels portées dans les livres de comptes de la banque est inférieure à la valeur nominale.

La banque dit aussi que le Trésor gardera des droits de souscription (warrants) lui permettant d'acheter environ 110 millions d'actions Wells Fargo au prix unitaire de 34,01 dollars.

L'action Wells Fargo a clôturé en hausse de 0,31% à 25,49 dollars, avant cette annonce.

L'action Citigroup a elle terminé en baisse de 6,33% à 3,70 dollars à Wall Street.