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Des manifestants ont appelé à une grève générale de trois jours en Iran pour protester contre les autorités religieuses du pays, et de nombreux commerçants ont fermé boutique, lundi, dans plusieurs villes de la République islamique. Alors que le procureur général a annoncé l'abolition de la police des mœurs, un renforcement de cette police religieuse a été constaté dans plusieurs villes situées en dehors de Téhéran.

Des commerces ont fermé leurs portes, lundi 5 décembre, dans plusieurs villes d'Iran, après que des manifestants ont appelé à une grève générale de trois jours. Les autorités de la République islamique sont confrontées à la vague de contestation la plus importante depuis la révolution islamique de 1979.

Depuis septembre, des centaines de personnes ont été tuées en Iran dans des affrontements avec les forces de l'ordre, qui ont éclaté après la mort en détention de Mahsa Amini.

Le compte Twitter 1500tasvir, qui compte 380 000 abonnés et est consacré aux protestations, a publié lundi des vidéos de magasins fermés dans des zones commerciales, telles que le Bazar de Téhéran, et d'autres grandes villes comme Karaj, Isfahan, Mashhad, Tabriz et Shiraz. Reuters n'a pas pu vérifier immédiatement ces images.

Le chef de l'Autorité judiciaire iranienne, Gholam-Hossein Mohseni Ejei, a accusé les "émeutiers" de menacer les commerçants, afin qu'ils ferment leurs magasins. Il a également dit que les manifestants condamnés à mort seraient bientôt exécutés.

La police anti-émeute et la milice Bassidj, qui se trouve sous le commandement des Gardiens de la révolution iranienne, ont été déployés en nombre dans le centre de Téhéran, ont dit des témoins à Reuters.

La police des mœurs vraiment abolie ?

Geste envers la population ou tentative d'éviter la grève ? Le procureur général iranien a annoncé, samedi, que la police des mœurs était abolie, mais le ministère de l'Intérieur n'a pas confirmé cette information. Selon les médias d'État, le procureur général n'était pas responsable de la supervision de cette brigade.

Le journal réformiste Hammihan a pour sa part rapporté que la police des mœurs avait renforcé sa présence dans les villes situées en dehors de Téhéran, où elle a été moins active ces dernières semaines.

Avec Reuters