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La droite arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle

Le candidat de droite et milliardaire Sebastian Pinera arrive en tête du premier tour de la présidentielle avec plus de 44 % des voix. Il pourrait mettre fin à plus de 20 ans de gouvernance de gauche.

Sebastian Pinera, le candidat de la droite, est arrivé nettement en tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche et affrontera au second tour, le 17 janvier, Eduardo Frei, le candidat de la Concertacion, la coalition de centre-gauche au pouvoir depuis la chute d'Augusto Pinochet en 1990, selon des résultats portant sur le dépoillement d'un peu plus de 98 % des bureaux de vote. Pinera obtient 44,03 % des voix contre 29,63 % pour Frei.

"On peut penser que c'est l'usure du pouvoir qui a valu à Frei ce faible score, couplé au fait que la coalition se soit présentée divisée au premier tour", analyse Antoine Raux, l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Santiago.

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"C'est un triomphe en faveur du changement, de l'avenir et de l'espoir", a lancé Pinera à ses partisans dimanche soir. Ce milliardaire âgé de 60 ans, diplômé de Harvard, possède une part majoritaire dans la compagnie aérienne nationale LAN, des parts dans un club de football et des intérêts dans une chaîne de télévision. Ses détracteurs anticipent un possible conflit d'intérêts s'il doit accéder à la présidence.

Enriquez-Ominami, l'arbitre du second tour

Eduardo Frei, qui a été le président du Chili entre 1994 et 2000, a tenté, lui, de s'inscrire dans la continuité de Michelle Bachelet, qui termine son mandat avec une cote de popularité record de plus de 75 %, mais à qui la Constitution interdit de se présenter pour un second mandat consécutif.

Frei a fait les frais de la candidature de l'ancien socialiste Marco Enriquez-Ominami, un ancien producteur de cinéma de 36 ans et fils d'un révolutionnaire de gauche assassiné par la junte de Pinochet. Ce nouveau venu en politique a réussi à fractionner l'électorat de gauche et a recueilli 19 % des suffrages dimanche.

"C'est un peu la nouvelle figure, explique Antoine Raux. C'est un ancien socialiste qui a claqué la porte de la Concertacion pour se présenter en candidat indépendant. Il a des idées assez nouvelles pour ce pays très conservateur, notamment sur les libertés civiques et sur la modernisation de l'Etat, le tout accompagné d'un programme économique plus à droite que celui de la Concertacion."

Le petit-fils de Pinochet battu aux législatives

Si personne ne sait encore comment vont se répartir ses voix, les estimations laissent à penser qu’un tiers de ses électeurs pourraient se tourner vers le candidat de droite. "C'est exactement ce qu'il manque à Pinera pour remporter le second tour", conclut le journaliste.

Il y avait également des législatives ce dimanche auxquelles se présentait comme indépendant le petit-fils du dictateur Augusto Pinochet. Il a été battu, boudé par les partis de droite. Rodrigo Garcia Pinochet, 33 ans, n'a obtenu que 10 % des voix dans la circonscription de Las Condes, Vitacura et Lo Barnechea, quartier aisé de Santiago et fief de la droite. Il a été battu par les députés de la droite modérée et conservatrice, réélus avec 35% et 27% de voix respectivement.