
Les reportages sur l'invasion russe de l'Ukraine se sont adjugés tous les premiers prix de la 29e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre. Le prix de la meilleure image, soutenu par France 24, Arte et France TV, a été décerné au reportage "Marioupol, la mort d’une ville ukrainienne" diffusé par l’agence Associated Press le 11 mars 2022. Mstyslav Chernov, lauréat du prix, était le seul cameraman de médias internationaux présent dans la ville assiégée par l’armée russe.
Le Prix Bayeux des correspondants de guerre a récompensé samedi la couverture de l'invasion russe de l'Ukraine, tandis que cette 29e édition a également mis en lumière la situation en Afghanistan et en Afrique.
Lauréat en photo avec Evgeniy Maloletka d'Associated Press (AP) pour leur reportage sur la maternité bombardée de Marioupol, Mstyslav Chernov (Prix image vidéo soutenu par France 24, Arte et France TV) a rendu hommage aux populations civiles du conflit.
"Le journalisme sera toujours moins important que les gens qui souffrent, nous avons pu sortir de Marioupol, tout le monde n'a pas eu cette chance, il était primordial que le matériau original puisse sortir avec nous", a-t-il déclaré.
Le visage grave, Evgeniy Maloletka a lui salué le fait que "l'espoir de l'Ukraine soit visible", il est "très important que les journalistes parlent" de l'invasion. "Ma ville natale, Berdiansk, est occupée, je rentre du front et cette zone est détruite, il y a déjà eu trop de sang versé, il est temps de mettre fin à ce conflit", a-t-il ajouté, avant que le public se lève pour les applaudir.
Le prix Photo du public est également revenu à un photoreporter d'AP, Vadim Ghirda.
France 5, les Éditions Sidwaya et France Info-RTS récompensés
En presse écrite, le premier prix du jury international est décerné à Mariam Ouedraogo pour son reportage au Burkina Faso "Axe Dablo-Kaya : la route de l'enfer des femmes", aux éditions Sidwaya, qui décrit le terrible voyage de femmes violées dans l'étau d'une route en proie à deux groupes terroristes.

Le Prix Ouest-France Jean-Marin est revenu à Nicolas Delesalle pour "Ukraine, le convoi de la dernière chance" publié dans Paris Match, où l'histoire d'une mère qui doit choisir qui envoyer à l'étranger et sauver parmi les siens.
En télévision, Théo Maneval et Pierre Dehoorne s'adjugent le premier prix Amnesty International pour "Viktor et le baiser de la guerre" en Ukraine pour France 5, où l'on suit un père et son fils ukrainiens qui se sont cachés trois jours durant sous leur maison pour échapper à l'occupant russe.
Le prix grand format va à Philip Cox du Guardian pour "Le spiderman du Soudan".
Côté radio, le jury international a décerné le prix du comité du débarquement à Maurine Mercier (France Info - RTS) qui avait recueilli le témoignage d'une mère et sa fille sur "deux semaines de viol et de terreur à Boutcha", à nouveau en Ukraine. "Le courage, c'est ceux qui témoignent qui l'ont" a-t-elle déclaré, dans un silence de cathédrale après que les 1 200 personnes présentes sous le chapiteau du pavillon de Bayeux aient entendu ces témoignages glaçants.
Avec AFP