Remco Evenepoel a été sacré champion du monde de cyclisme à Wollongong, en Australie, au terme d'un raid solitaire de plus de trente kilomètres. Le jeune Belge a devancé le Français Christophe Laporte.
À 22 ans, le Belge Remco Evenepoel est devenu champion du monde de cyclisme dimanche 25 septembre à Wollongong, en Australie. Le Flamand offre à son pays son premier titre mondial depuis dix ans après être déjà devenu, il y a deux semaines sur la Vuelta, le premier Belge à remporter un grand Tour depuis 1978.
Remco Evenepoel s'est imposé en solitaire avec 2 min 21 sec d'avance sur le premier peloton réglé par Christophe Laporte, après 266,9 km d'une course disputée sous un soleil éclatant et au terme d'un raid de plus de trente kilomètres.
"Je suis super heureux. je rêvais d'être champion du monde. Un monument, une classique, un grand Tour, le Mondial... : j'ai tout gagné cette année, c'est incroyable", a réagi celui qui a aussi remporté Liège-Bastogne-Liège au printemps et la Classica San Sebastian cet été.
Le Belge succède au palmarès au Français Julian Alaphilippe, son coéquipier chez Quick-Step à l'année, qui avait remporté les deux dernières éditions mais n'a pu se mêler à la lutte pour les premières places cette fois.
"Pour moi, c'est un mix de plein d'émotions. J'avais pris le temps de m'imaginer sans maillot la semaine prochaine. Ça me fera encore plus apprécier les moments que j'ai eus avec ce maillot", a commenté "Alaf", qui a chaleureusement félicité son successeur – "le plus fort aujourd'hui" – à l'arrivée.
Abandon de Mathieu van der Poel
La course a aussi été marquée par l'abandon précoce de Mathieu van der Poel, un des grands favoris mais qui n'avait plus de forces au bout d'une trentaine de kilomètres, après avoir été arrêté par la police et avoir passé une partie de la nuit au commissariat.
Le Néerlandais est accusé d'avoir poussé deux adolescentes qui l'empêchaient de dormir, dans le couloir de sa chambre d'hôtel. Emmené au commissariat et inculpé pour deux cas d'"agression", il doit comparaître mardi devant un tribunal australien.
Remco Evenepoel a fait la différence à 35 kilomètres de l'arrivée en s'extirpant d'un groupe de 25 coureurs qui avaient pris les commandes et comptaient environ deux minutes d'avance sur le peloton des principaux favoris.
Très remuant depuis le début de l'étape, impressionnant de puissance, Evenepoel a seulement été accompagné du Kazakh Alexey Lutsenko, qu'il a ensuite lâché.
"Je sentais que j'étais le plus fort, il n'y avait pas de temps à perdre sur un tel circuit. Après, j'ai continué à pousser", a expliqué Evenepoel.
Revanche de la Belgique
Passé en mode contre-la-montre, le médaillé de bronze du "chrono" de dimanche dernier n'a cessé d'étendre son avance pour gagner le droit de savourer longuement son exploit. Il a franchi la ligne le doigt sur la bouche, comme pour faire taire les critiques, nombreuses dans son pays.
Pour la Belgique, c'est en effet une revanche éclatante sur l'année dernière, quand l'équipe s'était liquéfiée à domicile sous la pression et la rivalité entre Remco Evenepoel et Wout Van Aert.
L'autre grand leader flamand, quatrième dimanche, devra donc attendre au moins un an de plus pour espérer décrocher le maillot arc-en-ciel qui le fait rêver.
"Aujourd'hui, on a couru en équipe, c'était pour lui ou pour moi. L'attaque de loin a payé, on le mérite", a encore commenté Evenpoel.
Les Français, qui avaient animé tout le début de course et comptaient trois coureurs dans le groupe de tête (Bardet, Sivakov, Pacher), n'ont pas réussi à revenir sur Evenepoel mais voient leurs efforts récompensés par la médaille d'argent de Christophe Laporte.
"Quand j'ai passé la ligne, je ne savais pas vraiment à quelle place j'étais (...). On peut être vraiment satisfaits. Tout n'était pas parfait, mais Remco était vraiment le plus fort aujourd'hui", a insisté le coureur de la Jumbo-Visma.
Avec AFP