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Grève dans les aéroports français : des dizaines de vols annulés

Plusieurs aéroports français, dont Charles-de-Gaulle et Orly près de Paris, sont touchés ce week-end par de nouvelles grèves pour les salaires, avec des annulations et possibles retards à la clé à une semaine des vacances scolaires d'été.

Des dizaines de vols ont été annulés samedi 2 juillet à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, touché par un conflit social portant sur les salaires et les conditions de travail qui pourrait aussi affecter le début des grandes vacances dans une semaine.

Les pompiers de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), premier aéroport français généralement appelé Roissy, sont en grève depuis jeudi, contraignant la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à demander des suppressions de vols préventives : une partie des pistes a dû être fermée pour des raisons de sécurité.

D'autres salariés d'ADP et des sous-traitants se sont associés à ce mouvement intersyndical sans que cela ait d'incidence sur le trafic, selon la direction.

Les annulations on touché un vol sur cinq entre 07 h et 14 h samedi au départ ou à l'arrivée de Roissy, contre un vol sur six jeudi et vendredi. Soit 150 vols supprimés sur 1 300, selon un porte-parole du Groupe ADP.

La situation sur place samedi matin était "conforme à ce qui a été annoncé", et la direction s'estime "satisfaite de la façon dont s'est passé cette première journée de vacances", a indiqué le porte-parole à l'AFP.

Les vols ayant été annulés à l'avance et les passagers prévenus, le gestionnaire des aéroports de Paris n'a pas relevé de problèmes majeurs.

L'accès à l'aéroport n'a pas été entravé, comme vendredi, par un cortège syndical, a-t-il remarqué. Les voyageurs ont cependant dû compter avec la fermeture du RER, pour travaux.

L'autre grand aéroport de la région parisienne, Orly, n'a pas été affecté par la grève. 

Les négociations n'ont pas abouti

Des négociations salariales n'ont pas abouti vendredi. "La table (de négociations) est toujours ouverte", a souligné le porte parole d'ADP, groupe contrôlé en majorité par l'État.

Les pompiers ont levé leur préavis pour le reste du weekend, si bien que la DGAC et ADP prévoient désormais un dimanche sans perturbation.

En revanche, ils ont posé un nouveau préavis de grève du vendredi matin 8 juillet à 05 hau dimanche soir 10 juillet à minuit, pour le weekend du début des vacances scolaires. 

"Nous demandons l'ouverture de nouvelles négociations puisque la direction d'ADP a rompu le dialogue", a indiqué à l'AFP Daniel Bertone, le secrétaire général de la CGT du Groupe ADP.

Les salariés réclament 6 % de revalorisation avec effet rétroactif au 1er janvier pour compenser l'inflation. La direction a proposé 4 % au 1er juillet, a-t-il expliqué, remarquant que cette hausse ne rattrapait pas les quelque 5 % de baisse acceptées par les salariés dans le plan de réduction des coûts décidé par ADP face à la crise du Covid-19. La direction n'a pas confirmé les chiffres évoqués par la CGT.

Elle dément aussi des informations fournies par les syndicats, selon lesquels 20 000 bagages auraient été perdus vendredi.

Une panne du système de tri a fait partir quinze vols sans les bagages des passagers vendredi matin, et des compagnies ont ensuite eu des problèmes, a reconnu le porte-parole. "Mais tous les bagages vont retrouver leurs propriétaires", la traçabilité étant assurée, a-t-il affirmé.

Vers une été difficile

À l'appel d'une intersyndicale FO-CGT-CFE-CGC, un préavis de grève a également été déposé de vendredi à lundi à Marseille-Provence, mais sans perturbation majeure selon la direction, des personnels ayant été réquisitionnés par arrêté préfectoral.

Le gouvernement va "continuer à échanger avec les syndicats pour trouver une sortie de crise", a assuré vendredi Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement. "L'idée que nos compatriotes ne puissent pas partir en vacances n'est pas viable", a-t-elle ajouté.

La veille, des associations de voyagistes avaient estimé que les perturbations dans les aéroports ces dernières semaines faisaient "craindre le pire pour les vacances et les voyages des Français et des Françaises".

Eurocontrol, l'organisme de surveillance du trafic aérien du Vieux continent, estime que celui-ci pourrait retrouver en août jusqu'à 95 % de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire qui a divisé la fréquentation par trois en 2020.

Pourtant, l'été s'annonce très difficile pour le secteur qui peine à retrouver son efficacité opérationnelle après la pandémie et connaît de nombreux mouvements sociaux, au sein de compagnies comme d'installations aéroportuaires.

Avec AFP