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Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives

Réélu le 24 avril, Emmanuel Macron doit désormais obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Dimanche, les électeurs retournent aux urnes pour le premier tour des élections législatives dans 577 circonscriptions. Certaines seront suivies avec attention : ministres en campagne ou en danger, figures des partis, dissidences, nouvelles dynamiques politiques… France 24 vous propose une sélection de circonscriptions à suivre.

Le dimanche 12 juin prochain, plus de 6 000 candidats s'affrontent lors du premier tour des élections législatives pour choisir les 577 députés qui constitueront la nouvelle Assemblée Nationale.

Parmi ces 577 combats électoraux, plusieurs revêtent d'un intérêt particulier : ministres en danger, présence de figures des grands partis ou dissidences face à l'union historique de la gauche au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et sociale (Nupes)… Liste non exhaustive des points à surveiller.

La carte des circonscriptions à surveiller

Des ministres en campagne…

Emmanuel Macron a prévenu son équipe gouvernementale : les ministres battus lors des législatives devront démissionner. Une tradition républicaine qui s'appliquera également à la Première ministre Élisabeth Borne, candidate pour la première fois à une élection. Toutefois, elle devrait avoir la partie facile : la 6e circonscription du Calvados est donnée comme favorable à la majorité présidentielle.

Quatorze autres ministres joueront donc leur place. Parmi eux, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire (12ᵉ circonscription de Paris), le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal (10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine), et la ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet (5ᵉ circonscription des Yvelines), devraient également s'en tirer facilement : leur territoire a été largement plébiscité Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.

Certains de leurs collègues ont une avance plus étroite, notamment en raison de l'union des gauches au sein de la Nupes qui changent la donne par rapport au 1er tour de la présidentielle. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, pourrait ainsi être menacé dans sa 2e circonscription de l'Ardèche, tout comme le patron de LREM, Stanislas Guerini, dans sa 3e circonscription de Paris. Sont dans le même cas : le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune, (7e circonscription de Paris), le Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Veran (1ʳᵉ de l'Isère), et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau (1ʳᵉ circonscription du Loir-et-Cher).

… Et ministres en danger

D'autres sont même carrément en danger, à l'image des deux transfuges Les Républicains. Dans la 10e circonscription du Nord, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est menacé par les scores du Rassemblement national (RN) et de la gauche. Une triangulaire pourrait lui être fatale. Scénario similaire dans la 5ᵉ circonscription de l'Ain pour Damien Abad, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, accusé de viols, qui fait face à des scores inquiétants du RN.

La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, Frank Riester, sont aussi sous la menace du RN respectivement dans la 6ᵉ circonscription du Pas-de-Calais et la 5ᵉ de Seine-et-Marne.

En revanche, pour Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, la menace s'appelle Nupes dans la 6ᵉ circonscription de l'Essonne. Le 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon y avait fini devant Emmanuel Macron d'une courte tête (30,7 % contre 29,9%) au premier tour. Cependant, la ministre la plus menacée est celle de la Mer, Justine Benin, candidate dans la 2ᵉ circonscription de Guadeloupe. Elle devra inverser une lourde tendance puisque Jean-Luc Mélenchon y avait fini largement en tête (avec 52,6 %), tandis qu'Emmanuel Macron terminait à la troisième place loin derrière (avec 14,6 %).

Dirigeants de parti en campagne

Être député à l'Assemblée nationale offre une belle tribune nationale. Plusieurs chefs de parti jouent leur élection ou leur réélection dans ces législatives. Si elle a de manière intérimaire laissé les rênes du RN à Jordan Bardella, Marine Le Pen est candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où elle devrait être réélue sans problème. En revanche, cela s'annonce beaucoup plus compliqué pour son concurrent à l'extrême droite, Éric Zemmour (Reconquête!). Il est candidat dans la 4e circonscription du Var face à la majorité présidentielle, la Nupes mais aussi un candidat du RN.

De l'autre côté de l'échiquier politique, le secrétaire national du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, s'est vue attribuer la 5e circonscription de la capitale. Son homologue chez les communistes, Fabien Roussel, brigue lui la réélection chez lui dans la 20e circonscription du Nord. Le chef du file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tente d'obtenir la sienne dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne. La députée de la France insoumise (LFI), Clémentine Autain tentera de conserver son siège dans la 11e circonscription de Saint-Saint-Denis.

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, n'est pas candidat à la députation, ce qui ne l'empêche pas de clamer haut et fort qu'il veut être nommé Premier ministre, il avait même appelé les électeur à "l'élire" à ce poste. Il a "offert" son ex-circonscription à son fidèle lieutenant Manuel Bompard qui a mené les négociations ayant abouti à la Nupes. Une 4e circonscription des Bouches-du-Rhône réputée imperdable à Marseille.

L'union de la gauche à l'épreuve du vote

À gauche, l'union reste cependant un combat. L'accord historique entre LFI, le PS, EELV et le PCF n'a pas fait que des heureux et des candidatures dissidentes ont fleuri. La plus médiatique d'entre elle est celle de la socialiste Lamia El Aaraje face à l'insoumise Danielle Simonnet dans la 15e circonscription de Paris. Lamia El Aaraje avait été élue dans cette circonscription en 2021, face à Danielle Simonnet, avant de voir son élection annulée en raison d'un logo LREM indûment accolé aux affiches d'un autre concurrent.

Dans le sud-ouest du pays, les candidats socialistes peuvent compter sur la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, la plus virulente des opposantes à l'accord Nupes, qui multiplie les déplacements pour soutenir les dissidents à la Nupes. Si ces dissidences venaient à multiplier les échecs, il s'agirait d'un énorme revers pour celle qui ambitionne de reprendre la main au Parti socialiste.

Des nouveaux visages à l'Assemblée

Toute campagne législative contribue à faire émerger quelques personnalités. Cette année, le boulanger Stéphane Ravacley est de celles-ci. Il s'était mobilisé pour empêcher l'expulsion de son apprenti et qui a été investi par EELV (sous la bannière Nupes) dans la 2e circonscription du Doubs. Rachel Kéké, la femme de chambre qui a mené l'une des plus longues grèves de l'histoire de l'hôtellerie, a été quant à elle investie par LFI dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Bientôt un boulanger et une femme de chambre à l'Assemblée ?

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