La Banque mondiale prévoit pour 2022 une hausse du PIB global de 2,9 %, contre 4,1 % annoncés en janvier. La chute est rude après une croissance de 5,7 % en 2021, en pleine effervescence post-Covid. L'organisation s'inquiète aussi d'un risque de "stagflation", combinaison de faible croissance et d'inflation. Certains pays pourraient même être touchés par une récession.
Les prévisions de croissance pour 2022 représentent une décélération plus de deux fois supérieure à celle enregistrée entre 1976 et 1979 après le choc pétrolier de 1973. Cette tendance devrait perdurer jusqu'en 2023 ou même 2024.
La Banque mondiale redoute la répétition du scénario des années 70, où la lutte contre l'inflation avait nécessité des hausses de taux d'intérêt et déclenché de sérieuses crises dans les pays émergents et en développement. La stagflation, voire la récession, est une vraie menace pour certains pays alors que le pétrole brut a augmenté (en termes nominaux) de 350 % entre avril 2020 et avril 2022, la plus forte augmentation sur deux ans depuis 1973.
Côté pays industrialisés, la croissance a été revue à 2,6 % en 2022 (contre 5,1 % en 2021) et devrait ralentir encore en 2023 en tombant à 2,2 %. Pour les pays émergents et en développement, la Banque mondiale estime que la croissance atteindra 3,4 %, bien en deçà de la moyenne annuelle de 4,8 % sur la période 2011-2019, et de la hausse du PIB de 6,6 % en 2021.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. La reprise post-pandémie, pour dynamique qu'elle ait été, n'a pas permis de compenser les dégâts causés à l'économie par le Covid-19. De plus, elle a été bousculée par la guerre en Ukraine. Les effets du conflit devraient encore se faire sentir pendant des mois, voire des années.
Pour Ayhan Kose, directeur du département Prospective à la Banque mondiale, les ruptures d'approvisionnement mettent de l'huile sur le feu. "Elles sont bien sûr amplifiées par la guerre en Ukraine. Il y a des risques associés à une crise alimentaire encore plus importante à l'avenir. Et bien sûr, lorsque vous avez ce type de défis, le risque de tensions sociales augmente", a-t-il expliqué.
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En Australie, l'inflation est de 5,1 %. L'un des symboles de cette situation, ce sont les ingrédients utilisés par une célèbre chaîne de fast food, spécialiste du poulet. Les effets de la pandémie, de la guerre en Ukraine et des catastrophes climatiques ont affecté les livraisons de laitue (en hausse de 300 % à cause des récentes inondations) ou de poulet (à cause de rupture des chaînes d'approvisionnement) et forcent KFC à revoir certaines recettes.
Aux États-Unis, l'inflation a atteint en mai le chiffre de 8,3 % sur un an. Elle est devenue la priorité numéro un de l'administration Biden. La secrétaire au Trésor Janet Yellen estime que le Congrès a un rôle à jouer pour adopter des législations contribuant à alléger le fardeau des familles modestes.
L'Union européenne impose le chargeur filaire universel. À partir de 2024, smartphones, tablettes, liseuses, écouteurs, casques, appareils photo numériques, consoles de jeux vidéo portables et autres enceintes mobiles seront rechargeables par un seul et même câble, un USB Type-C. La même législation s'appliquera aux ordinateurs portables, à horizon 2026. La vitesse pour les appareils autorisant la charge rapide doit elle aussi être harmonisée, pour éviter qu'elle ne soit bridée en cas d'utilisation avec un appareil d'une marque différente. Cela devrait permettre 250 millions d'euros d'économies par an pour les consommateurs et d'éviter environ 11 000 tonnes de déchets électroniques chaque année.