Pour la deuxième année consécutive, un pensionnaire du RC Lens a remporté le prix Marc-Vivien Foé remis par RFI et France 24, qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un succès presque logique au vu de l'histoire d'amour du club du Nord de la France avec l'Afrique.
Un Sang et Or peut en cacher un autre. Seko Fofana a succédé lundi 16 mai à son coéquipier du RC Lens, Gaël Kakuta, au palmarès du prix Marc-Vivien Foé remis par France 24 et RFI, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un résultat loin d'être un hasard, tant l'histoire entre les joueurs issus du continent africain et le club du Nord est forte, et tant le souvenir laissé par Marc-Vivien Foé, qui y a débuté sa carrière professionnelle, reste présent.
Ce prix, nommé en hommage au footballeur camerounais décédé le 26 juin 2003 à l'âge de 28 ans, après un arrêt cardiaque en plein match, est loin d'être anecdotique pour le RC Lens, actuel septième de Ligue 1. D'ailleurs, le club a organisé une passation entre ses deux lauréats, où l'on voit Gaël Kakuta apprendre à son coéquipier Seko Fofana qu'il remporte le trophée cette année.
"Je l'avais prédit, C'est une fierté pour moi, pour le RC Lens d'avoir deux Lensois qui remportent ce trophée sur deux saisons d'affilée. C'était une évidence que Seko le gagne. La saison passée, il a été embêté par des pépins physiques. Maintenant qu'il est fit...", sourit Gaël Kakuta, fairplay.
Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de ????????????????????????????????????????????????#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV
— Racing Club de Lens (@RCLens) May 16, 2022"Ca me tenait à cœur de gagner ce trophée parce que c’est le Prix Marc-Vivien Foé et ça me rappelle énormément de choses", raconte le vainqueur 2022, Seko Fofana, avec émotion. "La première fois que je suis allé dans un stade, c’était quand j’étais jeune, avec mon papa. Il m’a emmené voir l’équipe de France jouer face à la Turquie. Et le même jour, on apprenait cette triste nouvelle. Donc, quand j’ai vu que j’étais parmi les finalistes, ça me tenait à cœur de gagner ce trophée et c’est ce qui est arrivé"
Dans la ville de Lens, le souvenir du Camerounais reste vivace. Une rue porte son nom depuis 2004 en face du stade Bollaert, où joue le RC Lens et une fresque a été réalisée aux abords du stade avec la citation suivante "Un lion ne meurt jamais. Il dort." Le club rend également régulièrement hommage à Marc Vivien-Foé, décédé lors de la confrontation entre le Cameroun et la Colombie en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2003.
17 ans après... A jamais dans nos cœurs ❤️???? #foe #unlionnemeurtjamaisildort pic.twitter.com/rjsdxD7Dkp
— Racing Club de Lens (@RCLens) June 26, 2020"Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition"
Il faut dire que le club sang et or revêt une certaine importance dans la carrière de Marc-Vivien Foé. Lens fut son premier club en Europe, après avoir fait ses classes au Canon Yaoundé. Il y reste cinq ans (1994-1999) et dispute 105 matches, inscrivant au passage 15 buts.
Seko Fofana (27 ans) et Gaël Kakuta (30 ans) sont cependant trop jeunes pour se souvenir de l'impact qu'a eu Marc-Vivien Foé sur leur club.
"Je l’ai surtout connu à travers les jeux vidéo et l’équipe du Cameroun. Mais c’était un Lensois et un grand joueur africain. C’est forcément une fierté supplémentaire de recevoir ce titre", expliquait ainsi Gaël Kakuta en recevant le prix en 2021.
"Je ne l’ai pas forcément bien connu parce que j’étais trop jeune pour comprendre énormément de choses. Je suivais des joueurs comme Thierry Henry. Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition. C’est là que j’ai compris à quel point il était quelqu’un de très aimé dans le football et qu’il avait énormément de qualités. Plus tard, j’ai regardé quelques vidéos de lui", raconte Seko Fofana.
Du côté de la direction du club, on savoure ce doublé et on met en avant la logique de ce succès. "On a une histoire avec l'Afrique. Les joueurs savent qu'en venant à Les, ils maximisent leurs chances", estime Arnaud Pouille, directeur général du Racing Club de Lens. "C'est une vraie tradition. Quand les dirigeants de chez nous se déplacent en Afrique, l'accueil est incroyable."
"C'est une grande fierté pour le club de remporter ce trophée deux fois consécutivement. Cela prouve aux autres joueurs, aux autres talents en Afrique, qu'on est un club performant. Ce club est familial et accueillant. Je pense que les Africains s'y sentent bien en raison de ce côte humain", complète Florent Ghisolfi, coordinateur sportif du Racing Club de Lens.
Toutes les interviews ont été réalisés par nos confrères de RFI