Après avoir banni les Afghanes de la vie politique, de l'école secondaire et des moyens de transports aériens, ou de leur avoir interdit de voyager sans un membre masculin de leur famille, les Taliban ont publié, le 7 mai, un décret qui impose aux femmes le port d'un voile islamique qui doit couvrir le visage. Mais certaines résistent au retour de la burqa.
"Quand vous portez ça, vous ne pouvez même pas respirer. Même s'ils menacent de me pendre, je ne porterai pas la burqa". En Afghanistan, où les Taliban ont à nouveau imposé aux Afghanes le port en public de la burqa, des femmes ont décidé de résister à un nouveau durcissement des restrictions de leurs libertés.
Elles refusent de porter le hijab tel qu'il est défini par le régime taliban, à savoir un voile islamique doit couvrir le visage. Dans les rues de certains quartiers de Kaboul, quelques Afghanes osent encore sortir sans se couvrir le visage, mais elles sont, depuis la publication de ce décret, beaucoup plus rares.
"La bonne tenue islamique couvre de la tête aux pieds y compris le visage, argue Mohammad Akif Muhajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et la Répression du vice. Cet ordre ne vient pas de l'émirat islamique, mais d'Allah et du Coran. L'application du décret a commencé le jour où nous en avons fait l'annonce. Pour l'instant, nous expliquons les choses et nous agissons avec douceur envers nos sœurs".
Un message qui ne passe pas. "Ils nous insultent, explique une habitante de Kaboul, opposée au port du voile intégral. Nous ne pouvons rien leur dire car ils ont des armes et leurs doigts sont toujours sur la gâchette. Ils se fichent que nous soyons des femmes, ils n'accordent aucune valeur aux femmes. Je ne défends pas seulement mes propres droits, je défends les droits de toutes les femmes en Afghanistan."
Les Taliban ont prévenu que celles qui n'obéissent pas exposeront leur chef de famille à la prison.