La Cour suprême de justice du Honduras a confirmé, lundi, l'extradition de l'ex-président Juan Orlando Hernandez vers les États-Unis, qui l'accusent d'avoir participé à une conspiration ayant transporté plus de 500 tonnes de cocaïne dans le pays. Son transfert peut intervenir à tout moment.
La Cour suprême de justice (CSJ) du Honduras a ordonné lundi 28 mars l'extradition de l'ex-président Juan Orlando Hernandez vers les États-Unis où il est poursuivi pour trafic de drogue. Il n'a désormais plus aucun recours.
La chute a été brutale. À peine venait-il de céder le pouvoir, le 27 janvier 2022, à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, que le tout frais ex-chef de l'État (2014-2022) se retrouvait enchaîné aux poignets et aux chevilles lors de son arrestation le 15 février devant les caméras.
Le 17 mars, un juge d'extradition de première instance avait accédé à la demande présentée par le tribunal du district Sud de New York d'extrader l'ex-président de droite de 53 ans pour avoir participé à une "conspiration [qui] a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".
Appel rejeté
Lundi, les membres de la CSJ du Honduras réunis en assemblée plénière ont rejeté l'appel formulé par sa défense. "La décision du juge de première instance d'accorder l'extradition de Juan Orlando Hernandez est confirmée", a déclaré le porte-parole de la CSJ, Melvin Duarte.
L'épouse de l'ex-chef de l'État, Ana Garcia, s'est rendue lundi avec quelques soutiens devant le palais de justice de Tegucigalpa pour clamer son innocence et prier pour lui. "Si un citoyen est jugé, il doit l'être dans [son] pays", a-t-elle estimé.
"Nous sommes prêts et confiants que nous serons en mesure de démontrer devant la justice américaine que ces accusations sont un complot de vengeance des narcotrafiquants honduriens [contre Hernández]", a déclaré la famille de l'ancien président dans un communiqué.
Selon les procureurs américains chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez est un "co-instigateur" du trafic et a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.
L'ancien chef de l'État hondurien aurait en outre reçu des millions de dollars de diverses organisations de trafiquants de drogue du Honduras, du Mexique, et d'autres pays. En échange de ces pots-de-vin, Juan Orlando Hernandez, connu dans son pays sous les initiales JOH, a "protégé les narcotrafiquants des enquêtes, [évitant leur] arrestation et leur extradition", assurent les autorités américaines.
En 2013, "Hernandez a accepté environ 1million de dollars du narcotrafiquant Joaquin Guzman Loera, alias El Chapo", ajoutent-elles.
"Complot"
"Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", a écrit JOH dans une lettre manuscrite rédigée en prison, destinée aux membres de la CSJ avant leur décision définitive. Ces accusations sont selon lui une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".
À présent, les autorités américaines peuvent à tout moment organiser le transfert de l'ex-président.
Avec AFP