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Sommet de Versailles : l'UE réaffirme son soutien à l'Ukraine

Doublement du soutien européen à l'effort de guerre Ukrainien, nouvelles sanctions massives contre le Kremlin, et un plan pour sortir de la dépendance fossile de l'UE à l'égard de la Russie d'ici 2027 : à l'issue dusommet européen de deux jours qui s'est achevé vendredi à Versailles, les Vingt-Sept réitèrent leur soutien à l'Ukraine, "membre de la famille européenne".

Le message du sommet de deux jours qui s'achève vendredi 11 mars à Versailles est clair : l'UE demeure solidaire de l'Ukraine face à l'agression russe, en dépit des menaces du Kremlin. Parmi les principales déclarations, figurent de nouvelle sanctions massives" contre la Russie si la guerre en Ukraine se poursuivait.  Les dirigeants européens se sont en outre mis d'accord sur un plan pour la sortie de la dépendance fossile de l'UE à l'égard de la Russie d'ici 2027, tandis que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell propose de doubler le soutien financier qu'apporte l'UE aux forces armées ukrainiennes.

Nouvelles sanctions

Emmanuel Macron a prévenu vendredi, à l'issue du sommet que les Européens étaient prêts à prendre des "sanctions massives" contre la Russie si la guerre en Ukraine se poursuivait. "Si les choses continuaient sur le plan militaire, (...) nous prendrons des sanctions nouvelles, y compris des sanctions massives", a déclaré le président français devant la presse, en affirmant que l'UE soutiendrait l'Ukraine "jusqu'au bout".

"Nous sommes prêts à sanctionner, au-delà de ce qui a été fait (...) Rien n'est interdit, rien n'est tabou", a-t-il renchéri, précisant préserver à dessein "l'ambiguïté stratégique."

"Le G7 annoncera dans les heures qui viennent une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, et la Banque centrale européenne aura à poursuivre le travail en raison des tensions nées de l'invasion russe en Ukraine", a ajouté le chef d'État français. 

"Un quatrième paquet viendra. Et comme le Président l'a dit, nous sommes déterminés à répondre de manière appropriée à l'agression atroce menée par Vladimir Poutine et nous serons énergiques dans notre réponse", a pour sa part assuré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ses services ont étudié toutes les options de sanctions qui sont soumises aux États membres pour adoption.

Ces mises en garde surviennent tandis que l'armée russe a étendu vendredi son offensive à une autre grande ville d'Ukraine, Dnipro, et poursuivi ses bombardements qui frappent habitations et infrastructures civiles

Indépendance énergétique à l'égard de Moscou d'ici 2027

Les dirigeants européens se sont entendus sur un plan pour la sortie de la dépendance fossile de l'UE à l'égard de la Russie d'ici 2027, avec une première étape à la mi-mai concernant le pétrole, ont annoncé vendredi le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Dans la "Déclaration de Versailles", adoptée à l'issue du sommet, les Vingt-Sept réaffirment leur soutien à l'Ukraine, "membre de la famille européenne", face à l'invasion russe.

Un groupe de travail, a précisé Ursula von der Leyen, va travailler à des projets pour mettre un terme à la dépendance énergétique de l'UE à l'égard de la Russie et arrêter des mesures de soutien aux foyers touchés par la hausse des prix de l'énergie.

L'objectif est de "mieux résister aux chocs de prix liés à ce contexte géopolitique", a dit le président français. Ce plan "pour la sortie de la dépendance fossile à l'égard de la Russie", d'ici 2027, "suppose des investissements nouveaux, des équipements nouveaux, des stratégies en matière d'énergies renouvelables et de nucléaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Défendre la démocratie et nos valeurs a un coût", a-t-il souligné.

Doubler le soutien financier aux forces ukrainiennes

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell a quant à lui déclaré avoir "fait une proposition pour doubler la contribution (de l'UE) avec 500 millions d'euros en plus pour des armements en soutien à l'armée ukrainienne". "Je suis certain que les dirigeants vont la soutenir", a-t-il ajouté. Les financements proviennent de la "Facilité européenne pour la paix", un fonds doté de 5 milliards d'euros créé et abondé par les État membres hors du budget communautaire.

L'utilisation des financements est décidée à l'unanimité, mais les gouvernements ont la possibilité de recourir à une "abstention constructive" pour ne pas bloquer la décision. Cette faculté offerte aux pays qui ne peuvent accepter de livrer des armes à un pays en guerre a permis de débloquer fin février une première enveloppe de 500 millions d'euros.

L'argent de la "Facilité européenne pour la paix" est utilisé pour rembourser les fournitures d'armements prélevées par les État membres sur leurs stocks.

"Les matériels doivent figurer sur la liste des armements demandés par l'Ukraine et les remboursements sont rétroactifs au 1er janvier 2022", a expliqué un responsable européen chargé de la gestion de cette facilité financière.

Le gouvernement ukrainien a formulé des demandes très précises de matériel que les combattants sont capables d'utiliser, notamment des systèmes de défense antiaérienne et des armes antichars utilisées avec succès pour freiner la progression des troupes russes et les priver de la suprématie aérienne, a-t-il expliqué.

Les armements sont acheminés de manière coordonnée en Pologne, qui a accepté d'être la plaque tournante de l'aide militaire au gouvernement ukrainien et elles sont ensuite acheminées en Ukraine. "Nous allons être beaucoup plus discrets sur ce que nous faisons", a souligné le responsable européen .

Le président russe Vladimir Poutine a averti que les pays qui soutiendraient l'Ukraine subiraient des attaques et son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a jugé "dangereuses" ces livraisons d'armes des Occidentaux. "Ceux qui gorgent d'armes l'Ukraine doivent bien sûr comprendre qu'ils porteront la responsabilité de leurs actes", a déclaré Sergueï Lavrov jeudi.

Emmanuel Macron a quant à lui annoncé qu'il allait "s'entretenir dans les prochaines heures avec le président russe Vladimir Poutine" pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu et demander le retrait des troupes russes d'Ukraine.

Avec AFP