
Victime d'un mauvais diagnostic, le Belge Rom Houben va publier un livre dans lequel il racontera ses 23 années passées dans ce que le corps médical pensait être, à tort, un coma végétatif.
AFP - Rom Houben, ce Belge considéré à tort comme étant dans un coma végétatif depuis l'âge de 20 ans, va écrire un livre pour raconter son calvaire, celui d'un homme resté emmuré dans son corps pendant 23 ans, a annoncé mardi le médecin qui l'a sorti de cet isolement.
Avant son accident de la route le 19 novembre 1983, Rom parlait quatre langues, le français, le néerlandais et l'anglais, ainsi qu'un peu d'allemand. "Et aujourd'hui, il est encore capable de communiquer dans ces langues", mais "par le biais d'un ordinateur", explique le Dr Steven Laureys.
"Il a l'intention d'écrire sur son expérience et j'en suis content", a déclaré à l'AFP le chercheur, soulignant que "Rom a donné un visage à cette réalité scientifique et à notre article, paru en juillet, sur une erreur médicale".
"Cela a été une seconde naissance pour lui", a ajouté le médecin devant la presse, au Centre de Recherches du Cyclotron de l'Université de Liège, où il travaille.
"Depuis 2006, il a déjà récupéré de la coordination fine, c'est-à-dire qu'il se sert mieux d'un doigt pour manipuler son ordinateur ou son fauteuil roulant", a encore expliqué le chercheur qui, en 2006, a permis à Rom Houben de communiquer enfin avec le monde extérieur.
Rom Houben, 46 ans, peut désormais envoyer des courriels à sa mère, de la maison de repos et de soins de Heusden-Zolder (nord-est) où il est pris en charge.
Il est également "capable de répondre à des questions compliquées", comme par exemple de quelle manière "veut-il continuer à vivre ?", ou "pense-t-il que l'on doive ou non tenter de réanimer les personnes en état végétatif ?", selon le Dr Laureys.
Quant à ses futurs progrès éventuels, "c'est difficile à dire parce qu'on ne peut pas se baser sur des statistiques (...) On espère en tout cas qu'il arrivera à communiquer et à se déplacer en chaise roulante sans aide extérieure", observe le médecin.
Il souligne qu'il est essentiel, après un coma, de savoir si un malade est plongé dans un état végétatif ou s'il se trouve dans état de conscience minimale, puisque les pronostics et les traitements en dépendent.
Or, selon une étude entreprise en Belgique à laquelle il a contribué, plus de 40% des mauvais diagnostics sont encore posés chez certaines catégories de malades.