A la Une de la presse, ce mardi 8 mars, la résistance des Ukrainiens, toujours confrontés aux bombardements de l’armée russe. Leur "niet" aux "couloirs humanitaires" proposés par Vladimir Poutine vers la Russie et la Biélorussie. Les premières conséquences économiques de cette guerre pour l’UE. Et l’hommage de la presse européenne aux femmes d’Ukraine et d’ailleurs, en cette Journée internationale des droits des femmes.
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A la Une de la presse, la résistance des Ukrainiens, toujours confrontés aux bombardements intensifs de l’armée russe, notamment à Kharkiv, à l’est du pays.
À la Une du Times, ce matin, le visage de Yelena Bolyachenko, 55 ans. "Mieux que n’importe quelle carte militaire, sa peau mutilée et sa chair déchirée, recouvertes de désinfectant vert, prouve la brutalité de l’invasion russe". Cette habitante de Kharkiv, rencontrée dans un hôpital, a décrit au quotidien britannique comment elle s’est retrouvée projetée par "un cyclone de verre et d’éclats d’obus" contre les murs de son appartement, touché par un bombardement russe il y a quatre jours. Si le visage couturé de Yelena Bolyachenko illustre les souffrances des Ukrainiens et les conséquences de la "stratégie de Poutine", ses compatriotes continuent de s’enrôler et de se mobiliser dans un élan de "solidarité" et de "patriotisme" "décuplés par l’invasion", selon Le Figaro, qui voit dans cette résistance ukrainienne "la naissance d’une nation". Un pays dont les quotidiens célèbrent la combativité face à l’armée russe, à l’image du journal Oukraïna Moloda, cité par Courrier International, qui se réjouit de voir les informations sur l’Ukraine "faire le tour de la terre et noyer dans la honte la Russie poutinienne". Certains éditorialistes vont jusqu’à prédire le pire pour la Fédération de Russie – à laquelle "la guerre en Ukraine va mettre fin comme la guerre d’Afghanistan a mis fin à l’URSS".
Le Kremlin, de son côté, a proposé hier de mettre en place des "couloirs humanitaires" vers la Russie et la Biélorussie. Sans surprise, l’Ukraine a rejeté "l’offre de Poutine", annonce The Guardian, qui rapporte que le président Volodymyr Zelensky a répondu en taxant son homologue russe de "cynisme". Une accusation relayée par les dessinateurs de presse, dont Morten Morland, pour The Times, qui montre des Ukrainiens acculés dans un couloir de plus en plus étroit, comme dans le livre de Lewis Carroll, "Alice au pays des merveilles" - un passage qui ressemble davantage, en réalité, à un piège voire à une impasse, allusion aussi aux critiques adressées aux autorités britanniques, par la France notamment, sur leur manque d’humanité envers les réfugiés ukrainiens. Avec un dessin publié par The Daily Telegraph, les "couloirs humanitaires" version Poutine semble mener droit aux enfers, dont les soldats russes seraient les gardiens. "Vous voyez que je suis un bon gars, je vous donne le choix", propose aux Ukrainiens un Poutine aux mains ensanglantées, dans le dessin de Brian Adcock pour The Independent. Le président russe se tient aux côtés du président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui a lui aussi du sang sur les mains. Seules les routes menant chez eux semblent sûres, contrairement à celle allant vers l’ouest, vers l’Europe, que l’on voit parsemée de civils, morts en tentant de fuir.
L’Europe, qui fait face aux premières conséquences économiques de cette guerre: la flambée des prix de l’énergie. L’hypothèse, émise par les États-Unis, d’un possible embargo sur les hydrocarbures russes fait planer "une menace pour la reprise en Europe", selon Les Echos, qui font état de l’opposition de l’Allemagne, très dépendante de l’énergie russe. Malgré les réticences allemandes, les pressions pour bannir les importations de pétrole et de gaz russes, augmentent et le quotidien espagnol El Mundo indique que Washington cherche désormais à négocier avec le Venezuela, auquel il a imposé des sanctions sur ses exportations pétrolières pour augmenter sa production. La version écossaise du Daily Express, qui affiche son soutien au peuple ukrainien, cite, pour sa part, le plaidoyer du ministre des Affaires étrangères lituanien: "Nous ne pouvons pas payer le pétrole et le gaz russe avec le sang de l’Ukraine". Une déclaration qui semble recevoir l’assentiment du tabloïd, qui parle du "prix à payer pour vaincre Poutine".
Les femmes paient un lourd tribut à cette guerre en Ukraine, rappellent ce matin plusieurs quotidiens à travers le monde, en cette Journée internationale des droits des femmes. A cette occasion, le quotidien italien La Stampa rend hommage aux femmes ukrainiennes, à toutes les femmes d’Ukraine, qu’elles soient combattantes ou mères, comme Maria, cette jeune femme dont les images ont fait le tour du monde, photographiée emmenant son bébé de 18 mois, Kirill, dans un hôpital de Marioupol, où l’enfant est finalement mort des suites de ses blessures. Des femmes comme Maria ou des petites filles comme Amelia, filmée avec sa famille dans un sous-sol de Kiev en train de chanter "Libérée, Délivrée", du film "La Reine des Neiges". Une vidéo diffusée la semaine dernière, et devenue virale, depuis. "Une journée au féminin dans l’ombre de la guerre": Le Temps a choisi pour sa Une la photo d’une jeune femme venant d’accoucher dans un hôpital de Kiev, sous le fracas des bombes. "Aujourd’hui, les femmes se trouvent sur le front, et elles sont nombreuses sur les routes de l’exil, rappelle le quotidien suisse. Des milliers de mères attendent un enfant qui ne reviendra pas. Des épouses un mari dont elles ne sauront plus rien. Cela se passe en Ukraine, en Russie, mais ailleurs aussi: qui pense encore au Yémen ou à la Syrie?".
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