À la Une de la presse, mardi : la guerre des nerfs autour de l’Ukraine ; la polémique créée par l’autorisation, accordée à la patineuse russe Kamila Valieva de continuer à participer aux JO de Pékin, malgré un test antidopage positif en décembre ; des assassinats liés à l’intégrisme religieux au Pakistan ; l’inquiétude de l’Académie française face à l’essor du "franglais" ; et le patron de l’Armée de l’air britannique poussé à la démission pour un motif étonnant.
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À la Une de la presse, la guerre des nerfs autour de l’Ukraine, où aucun signe de désescalade ne se manifeste malgré l’intensification des efforts diplomatiques.
Chaque jour, ou presque, la presse internationale fait état de discussions "de la dernière chance" – à l’image du journal britannique The I, qui évoque d’"ultimes efforts diplomatiques pour stopper la guerre en Europe". Et comme chaque jour, ou presque, le Kremlin souffle le chaud et le froid, le journal russe Kommersant faisant état de discussions, lundi, entre Vladimir Poutine et ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense – discussions à l’issue desquelles le président russe n’aurait décidé "ni de la paix ni de la guerre". À quoi joue Vladimir Poutine ? Telle est, encore et toujours, la question évoquée dans le dessin de Brian Adcock, pour The Independent, où Vladimir Poutine hésite entre éteindre ou laissé allumés les appareils de réanimation de la paix. Dans celui de Morten Morland, pour The Times, on ne sait pas non plus si le hockeyeur Poutine, de l’équipe Russie, va faucher pour de bon ou non la patineuse ukrainienne avec son bâton.
À la rubrique "sports de glace à la Russe", précisément, beaucoup de réactions à l’autorisation accordée, lundi, par le Tribunal arbitral du sport, à la patineuse russe Kamila Valieva, de continuer à concourir aux JO de Pékin, malgré un contrôle antidopage positif en décembre. Une semaine après avoir décroché la médaille d'or dans la compétition par équipes, la jeune patineuse de 15 ans a également été autorisée à s’aligner sur l’épreuve féminine d’aujourd’hui – une autorisation accordée en raison de son jeune âge, qui implique des règles de preuve spécifiques et des sanctions allégées, mais qui ulcère, néanmoins, The Daily Telegraph, qui annonce même "la mort des Jeux olympiques". Plus nuancé, The Guardian, qui explique le décalage entre la date à laquelle a été fait ce test et la publication de ses résultats, la semaine dernière, par l’épidémie de Covid-19 chez les salariés du laboratoire suédois en charge de sa réalisation. Le journal reconnaît que Kamila Valieva est sans doute déjà "l’une des plus grandes patineuses de l’histoire" et qu’il est peu probable qu’elle se soit procurée elle-même une substance interdite. Mais le quotidien voit tout de même, dans cette affaire, un passe-droit de plus accordé à la Russie par les instances du sport mondial. Or, interpelle The Guardian, "sans véritables incitations à se réformer, sans crainte d’être expulsée du sport international, comment la Russie, pourrait-elle se décider à changer ?".
Et puisqu’on parle JO et patinage artistique, impossible de ne pas mentionner la médaille d’or décrochée par les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron en danse artistique. "Golden ice", salue L’Equipe – une jolie référence au film "Golden Eye", où James Bond est chargé de retrouver le Goldeneye, un satellite russe volé par des mercenaires.
À la Une, également, l’acquittement en appel au Pakistan, lundi, d’un jeune homme condamné pour crime "d’honneur". D’après le quotidien pakistanais Dawn, Muhammad Waseem avait fièrement reconnu avoir étranglé sa sœur, une vedette des réseaux sociaux, en raison du "comportement intolérable" de celle-ci. Un assassinat pour lequel il a été finalement totalement acquitté par un tribunal, qui a probablement tenu compte du "pardon" accordé au jeune homme par ses parents. Le journal Dawn, qui exprime son émotion, au lendemain d’une autre affaire : la lapidation, révélée dimanche, d’un malade mental, lynché à mort par une foule l’accusant d'avoir brûlé un Coran. Un nouveau cas de violence liée au "blasphème", dans laquelle le journal voit la manifestation d’une "colère et d’une toxicité nourries par une idéologie erronée et des récits rétrogrades attisés par l'État". Alors que son pays est frappé de plein fouet par la crise du Covid-19 et la flambée des matières premières, le Premier ministre pakistanais tente, quant à lui, de revenir dans les bonnes grâces occidentales, notamment françaises, selon Le Figaro, auquel Imran Khan a accordé un long entretien, où il revient, notamment, sur la prise de pouvoir des Taliban, en Afghanistan et où il prévient qu’"il y a une limite à ce que des pressions étrangères peuvent accomplir sur (leur) gouvernement. On ne doit pas attendre des Afghans qu’ils respectent les droits de femmes tels que les Occidentaux les conçoivent", assène Imran Khan.
Un mot, pour terminer, de ce rapport publié lundi par l’Académie française sur l’usage croissant du "franglais", la multiplication des anglicismes dans la communication institutionnelle. Si je vous dis "Roaming", "Zenway" ou "Pickup station", savez-vous exactement de quoi je parle ? Beaucoup de Français, en tout cas, l’ignorent et c’est bien ce qui inquiète les Immortels : le fait que ce sabir franco-anglais aggrave la fracture sociale et générationnelle. "Habitant de la 'start-up nation' ou pas. Qui est 'in', et qui est 'out' ?" : les académiciens mettent en garde contre "l’insécurité linguistique" et Le Figaro se demande, lui, "comment exprimer cette incompréhension et ce malaise, sans passer pour un imbécile – pardon, un boomer ?".
En anglais, "tout nu" se dit "naked". The Guardian rapporte que le patron de la Royal Air Force, l’armée de l’air britannique, a été contraint à la démission, pour s’être promené tout nu dans son jardin. Se promener chez soi en tenue d’Adam n’a, a priori, rien de répréhensible. Mais le problème, semble-t-il, c’est que ses voisins se sont plaints publiquement de voir Andrew Turner dans le plus simple appareil. So shocking…
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