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Hosni Moubarak met l'Algérie en garde contre "toute atteinte à ses citoyens"

Le président égyptien affirme qu'il sera ferme envers "ceux qui porteraient atteinte à la dignité de ses citoyens". Une crise diplomatique est née après le match qualificatif pour le Mondial-2010 opposant l'Algérie et l'Égypte.

 
AFP -
Le président égyptien Hosni Moubarak a averti samedi que l'Egypte ferait preuve de fermeté envers ceux qui portent atteinte à ses ressortissants, alors que les tensions entre Le Caire et Alger autour des éliminatoires du Mondial 2010 ont tourné à la crise diplomatique.

"Le bien-être de nos citoyens à l'étranger relève de la responsabilité de notre pays, nous nous assurons que leurs droits soient respectés et rejetons les violations (...) qui sont commises à leur égard", a-t-il indiqué dans une première référence apparente à la crise entre l'Egypte et l'Algérie.

"L'Egypte ne fera pas preuve de laxisme envers ceux qui portent atteinte à la dignité de ses citoyens", a prévenu le président Moubarak dans des déclarations avant de s'adresser aux députés dans un discours au Parlement.

La tension entre l'Egypte et l'Algérie n'a cessé de monter au cours des dernières semaines autour de la qualification pour le Mondial.

La crise a éclaté après une attaque à coup de pierres du bus transportant l'équipe d'Algérie à son arrivée dans la capitale égyptienne il y a une dizaine de jours et des accrochages entre supporteurs des deux camps mercredi soir dans la capitale soudanaise, Khartoum, où l'Algérie a obtenu son billet pour le Mondial en éliminant l'Egypte.

L'Egypte a convoqué l'ambassadeur d'Algérie au Caire à deux reprises et elle a rappelé son ambassadeur à Alger jeudi.

Vendredi, une manifestation devant l'ambassade d'Algérie au Caire a donné lieu à des violences et 35 personnes, dont 11 policiers, ont été blessées.

Après la victoire mercredi soir des "Verts" sur les "Pharaons" (1-0), quelques accrochages ont eu lieu dans la nuit dans la capitale soudanaise entre supporteurs des deux camps.

Un porte-parole de la police de Khartoum, Abdel Majid Al-Tayeb, a affirmé que quatre personnes avaient été légèrement blessées. Le ministre égyptien de la Santé Hatem el-Gabali a indiqué pour sa part que 21 Egyptiens avaient été blessés, précisant qu'il s'agissait de "blessures légères".

Des attaques ont eu lieu par la suite en Algérie contre les locaux d'entreprises égyptiennes, en particulier ceux de la compagnie Egyptair et ceux d'Orascom Telecom Algérie, filiale du groupe égyptien de télécommunications Orascom.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a lancé vendredi un appel au calme.

Lors d'une rare intervention, le fils aîné du président égyptien, Alaa Moubarak, a qualifié vendredi les supporteurs algériens de "mercenaires", et taxé de "terroristes" les incidents de Khartoum.

La polémique s'est vite déplacée sur le terrain diplomatique.

Les autorités soudanaises ont convoqué jeudi à Khartoum l'ambassadeur d'Egypte pour exprimer leur mécontentement à la suite de la diffusion par des médias égyptiens de "fausses informations" sur les accrochages survenus après le match.

Dans le même temps, l'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie pour "consultations", après avoir convoqué l'ambassadeur d'Algérie, qui avait déjà dû s'expliquer après la mise à sac de sociétés à capitaux égyptiens en Algérie.

Alger a répliqué vendredi en convoquant l'ambassadeur d'Egypte.