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Le président déchu saura s'il retrouve son poste le 2 décembre

Conformément à l'accord signé entre les fidèles de Manuel Zelaya et les putschistes du président Roberto Micheletti, les parlementaires honduriens se prononceront le 2 décembre sur un éventuel retour au pouvoir du président déchu.

AFP - Le Congrès du Honduras se prononcera sur le retour au pouvoir du président déchu Manuel Zelaya le 2 décembre, soit trois jours après la date prévue des élections présidentielle et législatives, a annoncé mardi le président du parlement José Alfredo Saavedra.

"Nous avons décidé avec les collègues de la direction (du Congrès) de convoquer officiellement le 2 décembre prochain (...) la session plénière consacrée au débat sur le point numéro 5 de l'accord de Tegucigalpa/San José", a déclaré M. Saavedra à des radios locales.

Cet accord conclu le 30 octobre par les délégations de M. Zelaya et du gouvernement putschiste de Roberto Micheletti donne au Congrès la responsabilité de valider ou non le retour au pouvoir avec des prérogatives limitées du président déchu, renversé par un coup d'Etat le 28 juin.

Depuis, M. Zelaya a cependant accusé M. Micheletti d'avoir torpillé cet accord en formant un gouvernement d'union de transition ne comprenant aucun de ses ministres du cabinet d'avant le putsch. Il a en outre estimé que les élections n'auraient aucune légitimité s'il n'était pas rétabli dans ses fonctions d'ici le scrutin.

L'accord de Tegucigalpa/San José, conclu sous la pression des Etats-Unis, ne fixait aucune date pour la convocation des 128 membres du Congrès, qui sont actuellement en vacances et attendent les rapports de plusieurs organismes, dont la Cour suprême, sur la proposition de retour du président déchu.

Ce dernier avait été renversé le jour où il souhaitait organiser une consultation populaire en vue de réformer la Constitution, un référendum jugé illégal par la Cour suprême et la majorité de la classe politique, qui y voyaient une tentative de M. Zelaya de se maintenir au pouvoir.

Le président déchu, élu pour un mandat unique aux termes de l'actuelle Constitution, a dénoncé mardi un changement d'attitude des Etats-Unis, coupables selon lui de vouloir "passer l'éponge" sur le coup d'Etat en proposant un nouvel accord.

Celui-ci prévoit que M. Micheletti "démissionne" vendredi, à condition que M. Zelaya accepte de ne pas diriger le gouvernement de transition jusqu'à la fin de son mandat le 27 janvier et confie le pouvoir à un de ses proches, avalisé par les putschistes, a affirmé le président déchu à l'AFP.

"Il y a beaucoup d'options sur la table", a simplement déclaré Charles Luoma-Overstreet, porte-parole du département d'Etat américain, joint au téléphone par l'AFP.

L'un des principaux responsables du département d'Etat pour l'Amérique latine, Craig Kelly, est revenu mardi au Honduras pour tenter de renouer le dialogue entre les deux parties.