logo

Pour Obama, aucune religion ne peut justifier la tuerie de Fort Hood

Arrivé à la base militaire de Fort Hood, le président Obama a rendu hommage aux 13 victimes de la fusillade perpétrée par Nidal Hasan. Il a précisé "qu'aucune croyance" ne pouvait justifier de tels actes.

AFP - Le président américain Barack Obama a rendu hommage mardi sur la base militaire de Fort Hood, au Texas, aux 13 victimes de la fusillade de jeudi, soulignant qu'aucune religion ne pouvait justifier ces actes "meurtriers et lâches".

Le président américain, accompagné de son épouse Michelle en robe noire, est arrivé sur fond de cornemuses pour écouter l'hymne américain joué par un orchestre militaire. Un immense drapeau américain tendu derrière lui, Barack Obama s'est adressé aux familles des victimes, aux soldats blessés et aux 15.000 personnes présentes, selon l'armée américaine.

Au pied de la tribune, chaque victime était représentée par une paire de bottes, un fusil M-4 fiché dedans, un casque sur la crosse, une plaque d'identification et une photo sur fond de bannière étoilée, selon la tradition militaire américaine.

"Il peut être difficile de comprendre la logique pervertie qui a conduit à cette tragédie. Mais nous savons la chose suivante: aucune croyance religieuse ne justifie ces actes meurtriers et lâches. Aucun Dieu juste et aimant ne les considère de façon favorable", a dit M. Obama.

"Et pour ce qu'il a fait, nous savons que le meurtrier sera jugé, dans ce monde et dans le suivant", a déclaré M. Obama qui a rendu un hommage ému et personnel à chacune des 13 personnes tuées.

Il a aussi exalté la valeur de l'armée américaine et les grandes valeurs américaines. Et il a dit l'incompréhension devant la tuerie de jeudi attribuée au commandant Nidal Hasan, un psychiatre d'origine palestinienne.

"Nous sommes en temps de guerre. Pourtant ces Américains ne sont pas morts sur un champ de bataille étranger. Ils ont été tués ici, sur le sol américain, au coeur même de cette grande communauté américaine. C'est ce qui rend cette tragédie encore plus douloureuse et encore plus incompréhensible", a-t-il dit.

it
Pour Obama, aucune religion ne peut justifier la tuerie de Fort Hood

Sur les pelouses de Fort Hood, devant le quartier général de la base, des milliers de soldats en uniforme camouflage, coiffés de bérets ou de casquettes, étaient réunis sous un grand ciel bleu.

"On dirait qu'au moins la moitié des effectifs de la base est là", estimait le soldat Peter Kniskern, venu assister à l'hommage à ses "frères et soeurs" tués jeudi.

Parmi les victimes se trouvaient une soldate de 21 ans enceinte, des militaires qui allaient être déployés en Afghanistan, dont une jeune femme de 29 ans et un jeune père de famille de 23 ans, une assistante médicale de 55 ans ou encore un commandant de l'armée de 52 ans, immigré mexicain devenu docteur en psychologie.

it

Le commandant de Fort Hood Robert Cone a rendu hommage, avant M. Obama, aux victimes en précisant qu'elle "avaient en commun la volonté de vivre quelque chose de plus grand que leur destin individuel". Il a précisé que les 13 victimes avaient 19 enfants au total.

Dans une interview accordée lundi soir à ABC, le président Obama s'était demandé si le commandant Nidal Hasan, l'auteur de la tuerie qui a fait également 42 blessés, avait "agi en tant qu'individu" ou s'il existait "une palette d'acteurs plus large".

Le FBI, la police fédérale américaine, a indiqué lundi que ce psychiatre de l'armée d'origine palestinienne et âgé de 39 ans avait été en contact fin 2008 avec une personne faisant l'objet d'une enquête antiterroriste mais que "rien de négatif n'avait été trouvé".

Selon les premières conclusions de l'enquête, le suspect semble avoir agi seul à Fort Hood, mais la police n'exclut pas la possibilité qu'il ait voulu perpétrer un attentat suicide.