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Le défunt Heath Ledger fait sa dernière apparition sur grand écran

Le défunt Heath Ledger (photo) est à l'affiche, ce mercredi, de "L'Imaginarium du docteur Parnassus" de Terry Gilliam. Mort pendant le tournage, l'acteur australien avait été remplacé par Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell.

AFP - Mort tragiquement en plein tournage, l'acteur Heath Ledger joue son dernier rôle dans "L'imaginarium du docteur Parnassus", une délirante fable sur le pouvoir de l'imagination, signée par le Britannique Terry Gilliam, qui sort mercredi en salles.

Révélé par "Le secret de Brokeback Mountain" d'Ang Lee, Heath Ledger a vu son interprétation du machiavélique Joker dans "Batman, le chevalier noir" récompensée par un Oscar posthume, en février.

Dans "L'imaginarium du docteur Parnassus", il est le mystérieux Tony, sauvé de la mort par une petite troupe de forains qui sillonnent Londres dans une étrange roulotte de bois et donnent des spectacles en plein air.

A leur tête : un vieillard immortel, le docteur Parnassus (Christopher Plummer), doté du pouvoir de projeter les autres dans leur propre imaginaire.

Après avoir fait un pari contre le Diable (Tom Waits), Parnassus doit lui livrer sa fille Valentina (le mannequin Lily Cole dans son premier rôle au grand écran) le jour de ses seize ans.

Tony sera-t-il l'allié du docteur ?

Ecrit par Terry Gilliam comme deux autres de ses films, "Brazil" et "Les aventures du baron de Münchhausen", "L'imaginarium du docteur Parnassus" est une nouvelle histoire délirante et pleine de fantaisie, qui célèbre le pouvoir de l'imagination dans un monde froid, cynique et consumériste.

Si l'usage des effets spéciaux et de l'animation n'est pas toujours heureux et si l'on se perd par moments dans les méandres du scénario, le film réserve de savoureux moments tels que ce clin d'oeil à l'humour subversif des Monty Python, où des policiers en bas résilles dansent sur une estrade.

"Parnassus est un vieux monsieur qui veut amener les gens à réfléchir, qu'ils aient leurs propres idées, qu'ils pensent par eux-mêmes", disait Terry Gilliam, 68 ans, dans un entretien à l'AFP, au dernier Festival de Cannes où le film était programmé hors compétition.

"Les médias vous disent que le monde est dangereux, ils parlent de violence et de pouvoir. Parnassus dit au contraire : +Regardez la beauté des choses !+".

"Ce film parle de la transcendance, d'aller plus loin dans la manière de voir les choses", ajoutait le réalisateur.

Comme le générique le proclame, cette production est "un film des amis de Heath Ledger", puisque trois acteurs, Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell, sont venus au secours du projet, en remplaçant l'Australien mort tragiquement à 28 ans en janvier 2008 d'une surdose accidentelle de médicaments.

Pour Terry Gilliam, "Johnny, Jude et Colin ont rempli le vide que Heath a laissé, c'est un acte d'amour".

Ecrit par Terry Gilliam comme deux autres de ses films, "Brazil" et "Les aventures du baron de Münchhausen", "L'imaginarium du docteur Parnassus" est une nouvelle histoire délirante et pleine de fantaisie, qui célèbre le pouvoir de l'imagination dans un monde froid, cynique et consumériste.

"Nous étions consternés. Heath était un comédien génial, très apprécié par les gens du métier à Hollywood", a expliqué à l'AFP le Français Samuel Hadida, qui dirige Metropolitan Filmexport, producteur exécutif d'un film qui a coûté 45 millions de dollars et s'est vendu dans le monde entier.

"Lorsqu'il est mort, nous venions de finir le tournage à Londres, de toutes les scènes qui se passent dans le monde actuel. Nous devions reprendre à Vancouver en janvier, et toute la partie imaginaire restait à faire, soit la moitié du long métrage" disait-il.

Terry Gilliam a eu une carrière faite de hauts, avec les Monty Python ou seul ("L'armée des douze singes") et de bas, entre échecs commerciaux ("Les Frères Grimm") et ambitieux projets avortés tels que "Don Quichotte", qu'il a récemment annoncé vouloir reprendre l'année prochaine.

Il avait brigué la Palme à deux reprises, avec "Monty Python, le sens de la vie" en 1983 puis "Las Vegas Parano" en 1998.